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Relever les défis de l'industrie de demain

«Beaucoup de personnes m'avaient déconseillé de me…

«Beaucoup de personnes m'avaient déconseillé de me lancer en bac pro après le collège en me disant : «C'est pour les nuls» », témoigne Margaux, apprentie en bac pro technicien en chaudronnerie industrielle. « Il n'y a pas de meilleure image de marque pour une grande banque ou pour une entreprise florissante que de dire que son patron est issu de l'apprentissage », affirme Grégoire Evéquoz, directeur général de l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue de Genève.

Ces deux témoignages sont extraits de la note « Formation professionnelle et industrie, le regard des acteurs de terrain » réalisée par Thibaut Bidet-Mayer et Louisa Toubal pour La Fabrique de l'industrie. Ils sont révélateurs de l'un des maux tricolores. 150 000 jeunes Français - soit un sur six - quittent chaque année le système scolaire sans diplôme et vont grossir les troupes des sans-emploi, alors que la Suisse connaît l'un des plus faibles taux de chômage des jeunes (3 %) au monde.

La situation est d'autant plus dramatique que l'industrie ne trouve pas les candidats ayant les compétences souhaitées. Les conséquences sont redoutables pour la compétitivité de l'économie française. Selon la Banque de France, l'absence de personnel qualifié est le premier frein à la croissance des entreprises.

Les raisons ? Les Français ne sont pas attirés par l'industrie. Ils accordent une trop grande importance au diplôme et au cursus scolaire. Ils délaissent la formation continue et l'apprentissage qui « reste associé aux bas niveaux de qualification et à de faibles opportunités d'évolution bien qu'il permette de poursuivre ses études jusque dans l'enseignement supérieur ». L'objectif de 500 000 apprentis fixé il y a vingt ans n'est toujours pas atteint.

Confrontés à cette donne, des industriels et des organisations professionnelles ont multiplié les initiatives. Ils ont créé leur propre centre de formation comme le lycée Airbus à Toulouse. La Fédération de la plasturgie en Rhône-Alpes a lancé une opération pilote. Des régions qui jouent un rôle clé dans la gouvernance du système de formation, financent des programmes. Le conseil régional d'Aquitaine a aidé le fabricant de ballerines Repetto à ouvrir une école sur les métiers du cuir et du luxe dans un lycée professionnel de Dordogne. La Franche-Comté, la Lorraine et la Bourgogne montrent également l'exemple.

Mais ces actions ne suffisent pas pour préparer les entreprises françaises à relever les défis de l'industrie de demain qui exige des personnels de plus en plus qualifiés à tous les niveaux. De l'ouvrier à l'ingénieur en passant par le technicien. Afin d'adapter le système de formation, La Fabrique de l'industrie recommande d'encourager l'esprit d'initiative et de miser sur le digital.

Le think tank propose également de rétablir un véritable lien entre l'école et l'entreprise, de soutenir les régions dans leur rôle de chef de file et de développer la formation tout au long de la vie en s'inspirant de la Norvège. Car dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, les exemples étrangers montrent qu'il est indispensable de réformer pour relancer la machine économique

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