Allemagne : la pauvreté à un niveau record

Selon une fédération de 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, le taux de pauvreté atteint en 2012 15,2 %.

Source AFP

Angela Merkel a accepté la proposition des sociaux-démocrates de sa grande coalition d'instaurer progressivement un salaire minimum national.
Angela Merkel a accepté la proposition des sociaux-démocrates de sa grande coalition d'instaurer progressivement un salaire minimum national. © AFP

Temps de lecture : 2 min

La pauvreté a augmenté et a atteint "un niveau record" en Allemagne, où les inégalités régionales ont aussi progressé, plongeant des régions entières dans une "spirale du déclin", s'alarment des associations d'aide sociale, dans un rapport publié jeudi.

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"L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui", a déclaré Ulrich Schneider, président de la très respectée Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, lors d'une conférence de presse à Berlin. "Le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012", souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). "Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté", avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, a noté M. Schneider en relevant la hausse quasi constante du taux de pauvreté depuis 2006, selon le texte de son intervention diffusé dans un communiqué.

"Gonflement des emplois à bas salaire"

La Paritätische Gesamtverband souligne que la pauvreté a progressé alors que le chômage, au contraire, diminuait dans le pays. "Cela pointe du doigt le gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans", a estimé M. Schneider. Non seulement l'écart entre riches et pauvres "a significativement augmenté en Allemagne", mais en plus "le fossé entre régions prospères et régions pauvres s'approfondit et s'élargit", a-t-il ajouté.

Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11 % dans les riches États régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20 % dans plusieurs États du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale). "Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits", s'alarme le rapport. "Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin", selon M. Schneider, qui désigne la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, comme la plus problématique.

Vers un salaire minimum

Il a apporté son soutien au projet du nouveau gouvernement allemand d'introduire un salaire minimum universel en Allemagne, pays qui en est dépourvu. Le gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates a prévu de fixer à 8,50 euros de l'heure la rémunération minimum à partir de 2015. Le pouvoir d'achat moyen des salariés en Allemagne a baissé sur les neuf premiers mois de 2013, a annoncé par ailleurs jeudi l'institut des statistiques dans un communiqué.

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Commentaires (24)

  • Oriane Borja

    Le salaire minimum ne signifie rien s'il est à temps partiel et flexible, une entreprise en roue libre préfère exploiter un gars qu'elle paye 8 euros trois heures par jour et au jour le jour qu'un autre à 5 euros pour un vrai travail.
    Dans ces conditions, c'est toujours le seul haut de la hiérarchie qui s'enrichie quand ceux qui travaillent vraiment s'appauvrissent toujours plus.

  • toutatrac

    Au fait eloichezede, un SDF est forcément dans les rues... L'Allemagne n'a peut-être pas de SDF. C'est bien. La dignité commence là. Quand on a un abri et de quoi subsister.

    Mais on a le droit de profiter du fruit de son labeur. C'est-à-dire, qu'il ne soit pas accaparé par un autre qui va se permettre d'exploiter cette situation. Mais là, je régurgite ; -) Le capitalisme ze n'est pas bour touss...

  • Haro9188

    Et pourtant l'Etat dépense 630 milliards d'euros par an en aides sociales diverses et ne prend même pas en charge ce que font les Restos du coeur et autres associations sinon on atteindrait des sommets.
    Tout cela s'appelle entretenir la pauvreté. Ne plus être pauvre, donc assisté, c'est être correctement formé, pouvoir travailler, gagner un salaire décent et payer ses impôts afin de retrouver sa dignité.
    Sur ces 630 milliards une bonne moitié sont des aides sociales de confort alors qu'avec on pourrait faire de la formation et aider les gens à trouver du travail, pas à devenir des assistés.