Retraite : des rentes diminuées de 30 %

110 000 enseignants à la retraite ont eu une mauvaise surprise : leur régime complémentaire de retraite ne peut plus verser de rentes.

Par

Le régime complémentaire de retraite des enseignants ne peut plus verser de rentes.
Le régime complémentaire de retraite des enseignants ne peut plus verser de rentes. © AFP

Temps de lecture : 2 min

On n'est jamais à l'abri de dérapages. 110 000 enseignants à la retraite vont en faire les frais. Ils avaient souscrit au régime dit R1 de la Complémentaire de retraite de l'Éducation nationale et de la fonction publique (Cref), et versé des cotisations pour bénéficier d'un complément de retraite. Tout allait bien, la Cref leur versait en moyenne 1 100 euros de rente par an. Mais, patatras ! L'État s'aperçoit que la Complémentaire est mal gérée. En 2001, devant l'insuffisance de ses réserves - il manque 1,5 milliard d'euros -, la caisse est fermée. L'Autorité de contrôle des assurances décide de confier la gestion de ses contrats à l'Union mutualiste retraite (UMR), avec pour mission de tout faire pour réussir à payer les rentes.

La newsletter Économie

Tous les jeudis à 17h

Recevez le meilleur de l’actualité économique.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription à bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

La mutuelle procède l'année suivante à une diminution de 17 % du montant de la rente et s'abstient de toute revalorisation, ce qui revient à une baisse de quelques pour cent chaque année (16 % en dix ans). Mais ce n'est pas suffisant. L'UMR est aujourd'hui contrainte de procéder à une nouvelle diminution de 30 % de la rente dès le 1er janvier 2015. "C'est la pérennité du régime qui est en jeu. Il n'y a pas d'autre solution, le régime étant fermé, nous ne pouvons pas agir sur les cotisations", explique Alain Hernandez, son président. La faiblesse des taux d'intérêt ne fait pas rentrer assez d'argent dans les caisses pour faire face aux engagements, tandis que l'allongement de la durée de vie augmente la durée de versement et les nouvelles règles imposées par Bruxelles (Solvency 2), les ratios de provisionnement.

D'autres enseignants pourraient être également touchés. L'UMR a décidé de présenter à son assemblée générale du 18 novembre une motion visant à reporter l'âge de versement de la rente de 60 à 62 ans et à diminuer le taux de rendement du deuxième régime de retraite géré par l'ex-Cref, baptisé Corem. Cela concerne 400 000 personnes. "Il manquerait 459 millions d'euros pour assurer que les rentes promises seront bien versées selon les calculs de l'UMR, mais nous estimons que le défaut de provisionnement est quatre fois plus important", précise Guillaume Prache, président de l'Association nationale des fonctionnaires épargnant pour la retraite (Arcap). Celui-ci demande la fermeture de ce régime qui accueille toujours de nouveaux adhérents (plus de 8 000 en 2013). "Cela aurait dû être fait dès 2002", estime-t-il.

D'autres régimes pourraient prendre eux aussi des mesures conservatoires. Des noms circulent, comme la CRH (Complémentaire retraite des hospitaliers), régime lui aussi fermé.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (18)

  • LYCA

    Rapport de juin 1989 dans lequel René Teulade, président de la Fédération nationale de la mutualité française, dans un rapport du Commissariat général du Plan sur la protection sociale en général et les retraites en particulier, nous expliquait à l'époque : à la page 44, "La croissance de l’emploi n’est pas susceptible d’assurer, à elle seule, un équilibre spontané du système de retraite", page 45, qu'il fallait "privilégier les hausses de cotisations",
    page 47, "augmenter le nombre de trimestres pour maintenir la retraite à taux plein à 60 ans".

    DIX ANS APRES
    Dans un rapport de 1999, René Teulade nous explique tout le contraire. Il écrit : " la croissance est le vecteur essentiel de la pérennisation de notre système de retraite par répartition ".

  • clarou

    Evidemment que les autres caisses vont trinquer, depuis 1981 les caisses Arco et Agirc du privé, ont été ponctionnées par les gouvernements successifs pour compenser les retraites de l'EDF et d'autres privilégiés, , voir les interventions alarmistes depuis des années de l'association "sauvegarde Retraites "et même de la" cour des comptes" ce qui n'a pas empêché ce brave Michel Debré en quittant la présidence de l'assemblée de faire voter le plein salaire pendant 5 ans pour les députés quittant l'hémicycle. Que cherche ces profiteurs de la République malade ?

  • Odette de Suisse

    Ces mutuelles sont presque toutes gérées par des "frères trois points" donc rien d'étonnant...