Ebola : nous avons besoin de travailleurs humanitaires en Afrique de l’Ouest

04-11-2014 Déclaration

Nous avons besoin de travailleurs humanitaires en Afrique de l’Ouest. En les stigmatisant ou en restreignant leur mobilité, on mine l’efficacité de la riposte.

Déclaration du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

L’efficacité de la réponse globale à la crise de la maladie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest exige l’accès et la circulation sans entraves des travailleurs humanitaires dans la région. Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge exhorte tous les gouvernements à oeuvrer dans ce sens et à faire en sorte que les personnels sanitaires de retour de pays affectés par Ebola soient traités avec respect et sans discrimination. Ces travailleurs sont en première ligne de nos efforts pour contenir et vaincre l’épidémie.

Les personnels internationaux et locaux qui sont au coeur du dispositif humanitaire contre Ebola sont une source d’inspiration pour nous tous et sont essentiels pour démontrer que ce travail peut être accompli de manière sûre et sécurisée. L’opprobre ou la discrimination envers les travailleurs sanitaires – y compris leur mise en quarantaine sans fondement scientifique – débouchera inévitablement sur une crise de ressources humaines à un moment où nous avons un besoin vital de personnes qualifiées prêtes à se mobiliser et à se déployer là où on a le plus besoin d’elles.

Si la prudence et la vigilance sont de rigueur, les restrictions à la circulation ne feront que gêner – c’est d’ailleurs déjà le cas – l’action contre Ebola et elles risquent même, paradoxalement, de favoriser la propagation de la maladie.

Des restrictions en Afrique de l’Ouest marginaliseraient l’épidémie et inciteraient des personnes affichant des symptômes d’infection à franchir les frontières de façon clandestine. Il serait alors extrêmement difficile pour les gouvernements et les agences humanitaires de suivre leur trace et, par voie de conséquence, de localiser les personnes ayant été en contact avec elles, une condition cruciale pour contenir l’épidémie. Cela nous empêcherait en outre de traiter de manière efficace les malades, aggravant du même coup les taux de mortalité.

Nous appelons nos partenaires, les médias et les gouvernements à travers le monde entier à se joindre à nos efforts pour combattre l’opprobre et la discrimination dans les pays touchés et ailleurs. Une épidémie de panique freine notre riposte et alimente ainsi la propagation de la maladie du virus Ebola.

La peur ne doit pas nous paralyser, mais inspirer plutôt notre solidarité vis-à-vis de ceux qui mènent sur le terrain le combat contre ce fléau, c’est-à-dire là où l’impact potentiel des efforts est le plus grand. Car ce n’est pas une bataille que l’on peut remporter à distance.

Ebola est un problème mondial qui réclame de toute urgence une mobilisation mondiale.

Informations complémentaires :
Benoit Matsha-Carpentier, IFRC Genève : +41 79 213 24 13
Thomas Glass, ICRC Genève : +41 79 244 64 05