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Le DRH de 2025 sera un homme-orchestre

Jean-Christophe Anna, directeur associé de Link Humans (à gauche), et Jean-Marc Mickeler, associé directeur des ressources humaines de Deloitte France (à droite).

Les bouleversements technologiques et économiques vont révolutionner la manière de recruter et le métier de directeur des ressources humaines.

Les smartphones, Twitter et les réseaux sociaux ont métamorphosé le marché de l'emploi et les relations entre les employeurs et leurs collaborateurs en quelques années. Les salariés ont appris à s'informer sur les entreprises. Ils n'hésitent plus à s'exprimer publiquement sur un réseau social pour faire connaître leur avis. Les entreprises déploient des marques employeurs et rivalisent d'imagination pour séduire les candidats. Les changements vont encore s'accélérer dans les dix ans à venir.

«La robotique et l'intelligence artificielle, le big data, les Moocs et les NBIC (nanotechnologies, biologie, informatique, sciences cognitives) vont révolutionner la manière de recruter et le métier de directeur des ressources humaines», explique Jean-Christophe Anna, directeur associé de Link Humans et organisateur de la quatrième édition de #rmsconf, la conférence consacrée au recrutement mobile et social, qui aura lieu le 14 octobre au Tapis Rouge à Paris. Plus de 500 professionnels, directeurs des ressources humaines et entrepreneurs dont Augustin Paluel-Marmont, cofondateur de Michel et Augustin, participent à cette manifestation.

« Des robots pourraient même un jour remplacer les recruteurs pour conduire les entretiens et analyser le profil des candidats »

Jean-Christophe Anna, directeur associé de Link Humans

Des experts comme le docteur Laurent Alexandre, spécialiste des NBIC, et Raja Chatila, directeur de recherche au CNRS sur la robotique et l'intelligence artificielle, seront également présents. «Des robots pourraient même un jour remplacer les recruteurs pour conduire les entretiens et analyser le profil des candidats», poursuit Jean-Christophe Anna.

Les directeurs des ressources humaines vont également devoir relever d'autres défis. «Le marché du travail est aujourd'hui essentiellement national. Les politiques de ressources humaines sont déclinées au niveau national. Elles proposent aux talents qui le souhaitent d'évoluer à l'international. Les entreprises investissent beaucoup dans la formation. Cette situation va totalement changer», affirme Jean-Marc Mickeler, associé directeur des ressources humaines de Deloitte France. Les entreprises vont être confrontées à une pénurie de talents, comme c'est déjà le cas aux États-Unis: 20 % de la population américaine possède les compétences exigées pour répondre à 60 % des postes disponibles.

«Le temps des équipes 3.0»

«Les employeurs pourraient être obligés de construire des centres de services partagés là où sont les compétences. Ce sera la fin des talents généralistes. La France devra réfléchir à ses points forts pour former les jeunes diplômés spécialisés en phase avec l'économie réelle», analyse Jean-Marc Mickeler. Le télétravail va se développer. Plus d'un milliard de personnes vont l'utiliser d'ici à 2025. «Les directeurs des ressources humaines mettront en place de vrais process pour utiliser le télétravail de façon plus développée. Ils devront être capables de fixer des objectifs à des collaborateurs virtuels qui travailleront à distance et donner du sens à une communauté d'hommes et de femmes qui n'auront aucun lien physique entre eux. Ce sera le temps des équipes 3.0», prévoit Jean-Marc Mickeler. Enfin, les entreprises vont de plus en plus recourir à des prestataires indépendants réunis pour un projet ou une mission. «Les directeurs des ressources humaines devront être capables de faire adhérer ces prestataires indépendants et les salariés de l'entreprise aux mêmes valeurs. Ils seront des hommes-orchestres», estime Jean-Marc Mickeler.

«Le métier de directeur des ressources humaines a plus évolué ces cinq dernières années que les cinquante années précédentes. Il va encore évoluer de manière spectaculaire. Les entreprises doivent s'adapter à un environnement turbulent fait de volatilité, d'incertitude, de complexité et d'ambiguïté. Le directeur des ressources humaines sera de plus en plus celui qui accompagne les dirigeants et les managers», témoigne Sylvie Chauvin, directrice des ressources humaines de Cadremploi et présidente de l'association des DRH du Net.

Les salariés et notamment les cadres changeront souvent d'employeur. Ils ne travailleront en moyenne qu'entre deux et six ans pour une entreprise. Ils présenteront leurs candidatures en réalisant des CV vidéos. «Le directeur des ressources humaines devra innover dans un contexte très contraint. Sa mission sera d'apporter une vision, du sens et des certitudes aux collaborateurs de l'entreprise», souligne Sylvie Chauvin.

Le rôle des managers va évoluer. Leurs compétences ne seront plus jugées à la taille de leurs équipes. Ils accorderont plus d'autonomie à leurs équipes et apprendront à faire participer leurs collaborateurs.«Les directeurs des ressources humaines les éclaireront», assure Sylvie Chauvin. Plus généralement, Les directeurs des ressources humaines participeront à l'évolution de l'organisation. «Ils mettront en musique les changements et travailleront en étroite collaboration avec les directeurs généraux. Ils seront au cœur du business, conclut Sylvie Chauvin. Il leur faudra preuve de beaucoup de courage.»

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