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Ségolène Royal : « L’allégement de la fiscalité sur les grandes fortunes et le capital n’a aucune raison d’être »

L’ex-ministre de l’écologie dénonce l’absence de contrepartie et propose que les allégements fiscaux sur les revenus financiers soient « exclusivement réservés aux investissements verts ».

Le Monde

Publié le 08 octobre 2017 à 15h31, modifié le 08 octobre 2017 à 15h41

Temps de Lecture 2 min.

« On ne peut plus aujourd’hui faire de cadeau fiscal sans contrepartie », a déclaré, dimanche 8 octobre, Ségolène Royal à propos des différentes mesures annoncées par le gouvernement d’Edouard Philippe en faveur des catégories sociales les plus riches, et notamment la fin de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

« Tout ce qui est allégrement de la fiscalité sur les grandes fortunes financières et sur le capital n’a aucune raison d’être, parce qu’il n’y a aucune contrepartie, donc c’est un élément d’alourdissement des inégalités sociales », a déclaré l’ancienne ministre de l’écologie, aujourd’hui ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, invitée de l’émission « Questions politiques » de France Inter, Franceinfo et Le Monde.

Réorienter la finance « vers l’investissement vert »

Elle propose, quant à elle, que les allégements fiscaux accordés aux revenus financiers soient « exclusivement réservés aux investissements verts ». « C’est une proposition que je mets sur la table : s’il doit y avoir allégements fiscaux sur la fortune financière, sur les mouvements financiers et sur les revenus du capital, ces allégements doivent être exclusivement réservés aux investissements verts, à la finance verte », a expliqué Mme Royal.

« Ça serait très intelligent », a-t-elle estimé, évoquant « un effet levier majeur pour réaliser ce qui a été décidé dans l’accord de Paris sur le climat, c’est-à-dire la réorientation de la finance mondiale vers l’investissement vert ».

« On n’a pas la preuve du retour des exilés fiscaux »

Refusant de faire un procès d’intention à Emmanuel Macron, qu’« on ne peut pas soupçonner de vouloir accroître les inégalités ou accroître le chômage », l’ancienne candidate à la présidentielle a rappelé qu’une réforme était bien acceptée « quand elle est juste, quand elle est comprise par les gens et quand ils peuvent se l’approprier ».

« Or, ce qui est incompréhensible dans la façon dont cette réforme est annoncée, c’est qu’on n’a pas la preuve du retour des exilés fiscaux » pour relancer l’activité économique, a-t-elle estimé.

Interrogée sur le travail de son successeur Nicolas Hulot, Mme Royal a déclaré que celui-ci « est un très bon ministre », soulignant néanmoins que les décisions « ne dépendent pas que de lui » et qu’il a parfois les mains liées. Elle a cité l’exemple des nouvelles autorisations de recherche d’hydrocarbures en Guyane : « Je le regrette. J’ai toujours refusé de signer ce permis comme j’ai refusé tous les permis de recherche d’hydrocarbures après l’accord de Paris. »

« Il ne faut pas que la France vote l’utilisation du glyphosate »

Quant à la prolongation possible de l’autorisation de l’utilisation du glyphosate (pesticide) sur le territoire européen, Mme Royal considère que la France doit s’y opposer : « On avait réussi avec la Suède et l’Autriche à bloquer une décision de la Commission européenne qui voulait renouveler pour dix-sept ans l’autorisation du glyphosate, un produit extrêmement toxique fabriqué par Monsanto, classé cancérigène par l’OMS », a-t-elle rappelé.

En tant que ministre, elle avait décidé la fin de l’utilisation de ce désherbant par les collectivités locales. « On a montré qu’il y avait des alternatives possibles. Il faut que les particuliers arrêtent d’acheter du Roundup », le nom commercial du glyphosate vendu par le groupe Monsanto, a expliqué l’ex-ministre qui appelle à boycotter ce produit.

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