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Qui se cache derrière le Facebook des stars du foot ?

Suivis par des milliers de fans sur les réseaux sociaux, les footballeurs ont tout intérêt à y maîtriser leur communication. C’est ce qu’a bien anticipé Loïc Jego, un jeune Nordiste de 27 ans, qui s’est associé à l’ancien pro Cyril Rool, pour gérer les pages Facebook de joueurs célèbres, ou en passe de le devenir.

Temps de lecture: 4 min

Cristiano Ronaldo, presque cent millions de suiveurs sur Facebook. Zlatan Ibrahimovic, plus de vingt millions. Sur les réseaux sociaux, les stars du foot drainent les fans.

L’enjeu n’est pas passé inaperçu auprès de Loïc Jego. Cet ancien joueur de l’Iris Club Lambersart est devenu aujourd’hui un spécialiste de la communication sur internet. « J’y ai cru dès le départ, explique-t-il. Dès que Facebook a lancé la possibilité de créer des pages persos, j’ai compris les possibilités que ça allait pouvoir offrir.  »

D’abord spécialisé sur la création de sites spécifiquement dédiés aux joueurs, il fut ainsi à l’origine de celui de l’ancien international camerounais du LOSC, Aurélien Chedjou, il a ensuite décidé de se concentrer sur les réseaux sociaux. « Car je me suis rendu compte qu’ils étaient devenus indispensables si l’on voulait ramener du trafic sur un site.  »

«  J’ai les scoops avant tout le monde, notamment sur les transferts  »

Aujourd’hui, Loïc Jego gère les pages de joueurs comme Lindsay Rose, à Lyon, Sébastien Corchia, à Lille, Rudy Riou, à Lens, Yoann Gouffran, à Newcastle ou encore Valère Germain, à Monaco. «  En juin dernier, j’ai créé la page Facebook de Mathieu Debuchy. Son nombre de fans a explosé pendant le Mondial. Aujourd’hui, il en compte déjà plus de 170 000.  »

Son travail  ? Faire vivre les pages persos des joueurs, toujours en étroite relation avec eux. « Mais attention, tout ce qu’on peut lire, c’est le joueur qui l’a écrit. En général on communique par textos. Je corrige les fautes s’il le faut, puis je publie. Mon boulot ne s’arrête pas là. J’ai aussi un rôle de conseil. À quelle fréquence publier des infos  ? Quand mettre des photos  ? Cela peut aussi m’arriver de donner mon avis sur un contenu qui pourrait porter préjudice au joueur.  »

Fidélité et confidentialité sont également primordiales. « J’ai les scoops avant tout le monde, notamment sur les transferts, mais j’attends toujours le feu vert du joueur avant de publier. Dans le cas de Mathieu Debuchy par exemple, qui s’est blessé dernièrement, j’avais l’obligation d’attendre qu’Arsenal communique le premier.  »

Associé avec Cyril Rool

Pour développer son activité, Loïc Jego peut compter sur la puissance de son réseau, construit notamment grâce à des contrats passés auprès de responsables de Facebook Europe, à Dublin, qu’il a eu la chance de rencontrer. « Sur les réseaux sociaux, je peux atteindre six millions de personnes en France qui aiment le foot, et plus de douze millions de francophones dans le monde. »

Il ne lui manquait qu’une porte d’entrée dans les vestiaires, il l’a trouvée en la personne de l’ancien pro Cyril Rool, qui a été séduit par le projet. « J’ai le rôle de l’agent, sourit celui qui a évolué pendant plus de quinze ans en Ligue 1, dont cinq ans à Lens. Je mets Loïc en relation avec les joueurs. La nouvelle génération est très réceptive. J’y crois beaucoup, car on leur propose un service gratuit, mais derrière, les enjeux sont énormes, notamment pour les annonceurs ou les marques qui pourraient se retrouver sur les pages des joueurs.  »

D’ici peu, Loïc Jego et Cyril Rool espèrent pouvoir gérer suffisamment de comptes pour y développer toutes sortes de concours destinés aux millions de supporters actifs sur le web. Bienvenue dans le plus grand stade du monde !

LE CLIENT, LINDSAY ROSE (LYON, ex-VA)

« Un vrai plus pour communiquer »

International espoirs, Lindsay Rose, 24 ans, évolue depuis cette saison à Lyon après être passé par Valenciennes. Il a confié les clés de sa page Facebook au Nordiste Loïc Jego. Il compte un peu plus de cinq mille fans.

– Quelle utilité faites-vous des réseaux sociaux?

« C’est un vrai plus pour communiquer avec ses fans et j’aime ça, je suis un adepte. C’est pratique, rapide, ça permet de s’adresser à beaucoup de monde. Dans le foot pro, tous les jeunes les utilisent. En équipe de France Espoirs, tous les joueurs, sans exception, ont un compte Twitter. »

– Pourquoi déléguer la communication, comme sur Facebook?

« Parce qu’on n’a pas forcément bien le temps de mettre en forme textes et photos. Et puis une page officielle, si elle est bien gérée, si elle est attractive, elle permet d’augmenter rapidement sa notoriété. Cela intéresse les sponsors, bien sûr, mais nous, joueurs, on utilise de plus en plus ce moyen de communication pour également mettre en valeur des œuvres caritatives. »

– Les réseaux sociaux peuvent-ils nuire à un joueur?

« Il suffit de voir ce qui s’est passé avec Samir Nasri. Cela peut être dangereux, oui, si on est mal conseillé. Après, on ne peut pas toujours maîtriser les réactions de l’entourage. Mais je pense que c’est d’abord un plus. En les utilisant, on s’ouvre des portes, on maintient des liens. Grâce aux réseaux sociaux, on peut ainsi rester en contact avec ses anciens clubs, comme moi avec Valenciennes. »

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