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Un descendant mohawk demande à Kahnawake de reconnaître son statut d'Indien

Charles Kader a grandi à Erie, en Pennsylvanie. C'est là que s'est établi son arrière-grand-père Frank Mayo, après avoir quitté la communauté mohawk de Kahnawake.

Charles Kader a grandi à Erie, en Pennsylvanie. C'est là que s'est établi son arrière-grand-père Frank Mayo, après avoir quitté la communauté mohawk de Kahnawake.

Photo : Fournie par Charles Kader

Radio-Canada

Comme beaucoup de familles mohawks, Charles Kader possède une riche histoire familiale de « charpentier du ciel ». Les aléas de la vie ont poussé un de ses ancêtres à exercer le métier loin de chez lui. Mais à quel prix?

Tout commence à la fin des années 1930. L’arrière-grand-père de Charles Kader quitte Kahnawake pour New York avec l’espoir d’entreprendre une carrière de monteur d’acier. Son travail le mène jusqu’en Pennsylvanie où il a élu domicile. La grand-mère et la mère de M. Kader ont par la suite épousé des hommes non Autochtones.

Malgré les récentes modifications touchant le statut d’Indien par le biais du projet de loi S-3, Charles Kader et ses enfants ne remplissent toujours pas les conditions pour devenir membre à part entière de Kahnawake. L’homme de 49 ans est conscient de son héritage mixte et de son impact sur son statut au sein de la communauté dont il espère enfin une reconnaissance.

Mon plus fort sentiment d'appartenance à Kahnawake, c'est quand je traverse le cimetière et que je vois les noms des membres de ma famille inscrits sur les pierres tombales. Je sais qu'eux ne me jugent pas 

Ayant été élevé en Pennsylvanie, Charles Kader a su très tôt qu'il était différent de ses cousins qui ont grandi dans les réserves. Il se souvient de l'une de ses premières visites à Kahnawake, au Québec, à l'âge de cinq ans.

« Je voulais que mes proches remplacent par transfusion mon sang ukrainien avec du sang mohawk. Cela aurait probablement rendu triste mon grand-père ukrainien. »

Mariages mixtes

À l’image de ce grand-père aux origines européennes, l’histoire familiale de M. Kader est ponctuée de plusieurs mariages mixtes. Entre 1876 et 1985, les femmes issues des Premières Nations qui s’étaient mariées avec des hommes non autochtones ont perdu leur statut. La même règle s’est appliquée à leurs enfants.

« Le travail de l’acier nous pousse à faire preuve d’humanité. Vous ne pouvez tout simplement pas changer ce que le cœur désire. Sans ce métier, nous n'aurions jamais vu le jour », a rappelé Edward Kader, le frère cadet de Charles.

La mère de Charles Kader a retrouvé son statut en 1992 en vertu de la Loi sur les Indiens. À l'époque, il n'existait aucune disposition relative à l'enregistrement d'une personne dont l'un des parents n'était pas autochtone.

Les amendements de 2011 sur le statut de l’Indien et le projet de loi S-3 permettent aux enfants de femmes issues des Premières Nations qui ont perdu leur statut d’être dorénavant admissibles.

Le conseil de bande de Kahnawake s’oppose aux amendements au projet de loi S-3.

Le conseil de bande de Kahnawake s’oppose aux amendements au projet de loi S-3.

Photo : CBC

Environ 35 000 à 65 000 personnes pourraient être ajoutées à la liste fédérale de Kahnawake. Mais le conseil de bande mohawk a précisé que peu de personnes respectaient les critères de la loi sur l'adhésion, ceux d’avoir au moins quatre arrière-grands-parents mohawks.

Le conseil de bande de Kahnawake a d’ailleurs qualifié ces amendements de « menace d'assimilation ». Il a longtemps maintenu ses propres critères d'adhésion, indépendamment de l'inscription en vertu de la Loi sur les Indiens.

Selon Joe Delaronde, attaché de presse du conseil mohawk de Kahnawake, les craintes qu’engendre le projet de loi S-3 concernent les personnes qui n'ont pas entretenu de liens avec la communauté depuis plusieurs générations, mais auraient néanmoins le droit de bénéficier du statut. « Elles pourraient être attirées par l’éducation gratuite et le statut libre d'impôt. »

Cependant, le cas de Charles Kader est différent, a admis l’attaché de presse. Les deux hommes sont des cousins éloignés. « De mon point de vue personnel, un gars comme lui a toute sa place ici, car il a prouvé depuis longtemps qu'il n'était pas à la recherche de services gratuits. Mais la loi est la loi. »

D'après le reportage de Jessica Deer de CBC Indigenous

Avec les informations de CBC

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