Exclu. Sandro, éliminé : « Je savais que ma stratégie pouvait me retomber dessus, mais… »

Par Alexis Hache | Écrit pour TF1 |
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Exclu. Sandro, éliminé : « Je savais que ma stratégie pouvait me retomber dessus, mais… »
Le Belge a joué avec le feu et s’est brûlé. Au conseil, il a été victime de la stratégie de quelques ex-Rouges et ex-Bleus.

Tu sors de Koh-Lanta un peu à la façon de l’arroseur arrosé, victime d’une stratégie alors que tu es toi-même très stratège. Quel regard portes-tu sur ton élimination ?
Ma sortie est liée à une petite trahison de la part de Clémentine, même si je ne lui en veux pas du tout aujourd’hui. C’est le jeu, j’accepte les règles. De mon côté je n’ai jamais rien fait en ayant promis quelque chose, ce qui est le principe même de la trahison. Moi j’ai fait de la stratégie, elle m’a trahi, pour moi il y a une nuance entre les deux.

Penses-tu qu’elle soit l’instigatrice de ce vote contre toi ?
Elle s’est ralliée à quelques ex-Bleus et forcément eux, si on leur tend la perche, ils vont la saisir. C’est logique de la part des ex-Bleus, nous avons fait la même chose avec les ex-Rouges. Mais avec Clémentine on s’était promis des choses et là tout s’est joué dans mon dos.

Comment as-tu pris ses critiques à ton égard ?
Je me doute qu’en ayant fait le Koh-Lanta que j’ai fait, il y a des risques. Je savais qu’un jour ça pourrait me retomber dessus, mais je ne pouvais pas aller contre ma nature. Je suis très joueur, je me suis éclaté à aller aux ambassadeurs, je me suis amusé à la dégustation. Je ne voulais pas me planquer et faire un Koh-Lanta qui n’était pas le mien, qui ne reflétait pas ma personnalité. Je pense qu’elle s’est un peu emballée sous le coup de l’émotion, elle avait très faim et je pense qu’elle a un peu parlé avec son estomac. Mais encore une fois, je comprends tout à fait qu’elle puisse m’en vouloir. Elle sent aussi qu'il n'y a plus beaucoup d'ex-Rouges qui peuvent l'encadrer et elle m’a un peu sacrifié comme un bouc émissaire. Je paye un peu ce qu’on avait mis en place avec les Rouges et surtout l’abandon sur avis médical de Manuella, que j’adore, et le retour de Vincent. Clémentine a senti que c’était le moment de se rapprocher des autres. Mais je n’ai aucun regret, j’assume tout ce que j’ai fait à Koh-Lanta.

As-tu joué un peu trop avec le feu ?
La stratégie a débuté avec les ambassadeurs. Sortir Yassin a été une décision collective, j’ai récupéré un collier mais je l’ai tout de suite dit aux Rouges car je voulais renforcer cette équipe, avant le bluff de la dégustation j’avais prévenu des gens chez les Rouges… J’ai toujours tout fait dans mon intérêt et celui des Rouges. Et jusqu’au bout j’ai joué comme ça puisque j’ai remis mon collier à Clémentine pour lui prouver que jusqu’au bout j’étais avec les Rouges, même si certains m’avaient trahi.

N’aurais-tu pas dû assurer le coup en sortant ton collier au conseil ?
Clémentine me promet dans le blanc des yeux qu’on reste soudés avec Sébastien comme c’était convenu au début. A partir du moment où on fait les calculs et où elle m’assure que ce n’est pas moi qui sors, de mon coté il fallait que j’assure mes arrières et que je garde mon collier pour le prochain conseil au cas où je n’ai pas l’immunité. Je ne l’ai pas joué parce qu’elle m’a trahi. J’assume mon côté stratège mais je n’ai jamais trahi personne.

L’alliance avec Sébastien et Clémentine tenait donc toujours malgré l’abandon sur avis médical de Bastien ?
On était tous les trois d’accord pour qu’elle perdure, on se faisait régulièrement des petits signes et deux heures avant le vote, Clémentine me promet encore qu’on ira ensemble jusqu’au bout alors que dans sa tête elle est déjà prête à me planter le couteau.

Que t’es-tu dit quand Vincent est revenu ?
On s’est permis le luxe de sortir Yassin et Vincent parce qu’au mérite on est allé chercher des immunités qui nous ont placés en supériorité numérique par rapport aux Bleus. De six contre quatre, on passe à cinq contre cinq, on perd cet avantage et j’ai compris que ça allait devenir très compliqué. Pour moi évidemment, mais aussi pour tous les ex-Rouges.

Ton duel aux ambassadeurs face à Mathilde était-il entièrement prévu dans ta tête ? Savais-tu exactement dès le départ où tu voulais l’emmener ?
J’ai un regret, c’est que j’aurais aimé sortir un Bleu, mais elle était fermée à cette idée-là. Pour le reste, j’attendais qu’elle me suggère l’idée de sortir un Rouge. C’est comme ça dans une négociation, il faut faire croire à l’autre qu’il a eu l’idée et à partir du moment où il a eu l’idée et qu’on l’accepte, il pense qu’il est en position de force et c’est là que la magie de la stratégie opère. Elle a mis un peu de temps à suggérer le nom de Yassin et elle ne s’est pas doutée que c’est moi qui lui tendais le piège. Le collier c’était la cerise sur le gâteau. J’avais prévenu avant mes camarades que j’essaierai de revenir avec un collier et c’était vraiment mon coup de maître.

A aucun moment tu t’es dit que tu pourrais passer chez les Bleus ?
Aucun. Chez les Bleus il y avait deux ex-Jaunes, mais on me proposait un avantage numérique que j’avais déjà chez les Rouges sans trahir personne, et si j’étais passé chez les Bleus j’aurais trahi tous les Rouges ! On me promettait la certitude d’aller sur les poteaux, mais sur Koh-Lanta il n’y a jamais aucune certitude. Ce qu’on ne pouvait pas prévoir c’était l’abandon médical de Manuella et le retour de Vincent.

Yassin a parlé de « lâcheté » par rapport à ton choix aux ambassadeurs de donner son nom. Que réponds-tu à cela ?
Je suis un peu déçu de ses propos parce qu’il aurait fait pareil s’il avait été ambassadeur, il aurait mis le nom d’un Rouge. Quant au fait qu’on l’a sorti parce qu’il était sans doute trop fort, non. C’était compliqué avec tout le monde au niveau relationnel. Quand Clémentine dit « Yassin c’est le mal », ce n’est pas ce qu’elle pensait, elle s’est sans doute mal exprimée. C’était pas très gentil non plus de sa part de se moquer des filles après la sortie de Bastien… S’entendre avec tout le monde fait aussi partie de Koh-Lanta, il n’y a pas que les résultats dans les épreuves. Sinon on ne survit pas 40 jours avec un groupe d’aventuriers.

Quel coup de bluff est ton préféré : les ambassadeurs ou la dégustation ?
La dégustation. Et je veux insister sur un point : celui qui a mangé le plus vite, c’est quand même moi, j’ai juste bluffé lors de la première partie du jeu avec la blatte. A ce jeu-là j’étais le plus fort et le plus rapide.

Pourquoi n'avoir prévenu que quelques Rouges de ton bluff avant l'épreuve ?
On n’avait pas beaucoup de temps entre le moment où on nous annonce la dégustation et l’épreuve elle-même. Il faut pouvoir s’isoler et parler avec pas mal de monde. J’ai pu prévenir trois ex-Rouges sur cinq, pas plus. Je voulais donner un avantage à mon équipe avec ce confort donc je n’avais aucune raison de ne pas le dire aux autres.

Peux-tu nous parler un peu de ce confort ?
On traverse une partie du Cambodge, on arrive dans une famille qui nous accueille, il y a ce repas incroyable… J’étais un peu gêné tellement j’étais affamé et je demandais à tout le monde si la famille était au courant de notre situation ! C’était magique. On a vécu avec des Cambodgiens qui vivent sur un village flottant, je ne savais même pas que ça existait ! C’était comme un rêve dans un rêve, puisque Koh-Lanta c’était mon rêve. Mais ma petite absence sur le camp a joué en ma défaveur.

Justement, à votre retour, Claire et toi vous n’aviez pas de lettres de vos proches. Avec le recul comprends-tu le choix de l’équipe ?
Sur le moment, on aurait tous réagi de la même manière. On peut vivre le plus beau confort du monde, cela n’empêche qu’on peut être chagriné de ne pas avoir de nouvelles de sa famille. C’est ce qui m’a fait un mal fou, de savoir que ma petite chérie m’avait écrit une lettre et que je ne pouvais pas l’avoir. Je ne leur en veux pas pour ça mais je leur en veux de ne pas avoir compris que j’étais blessé et que je souffrais. J’aurais donné un bras pour avoir cette lettre. C’était la première fois du jeu que je me plaignais…

Tu as pu récupérer cette lettre après ta sortie ?
Oui… C’était magique.

Le coup de téléphone à ta femme Julie, c’était ton plus grand moment là-bas ?
Le plus grand moment, c’est sûr. Ça y est j’ai les larmes aux yeux… (Il marque une pause, ému) Julie m’a tellement aidé dans les moments difficiles. J’ai fait plein de casting, à chaque fois j’y ai cru et puis c’était la déception, mais elle m’a toujours soutenu. Je ne sais pas si j’aurais eu la force d’être pour elle ce qu’elle a été pour moi. Je lui avais dit que si j’allais à Koh-Lanta je gagnerais l’épreuve pour l’appeler. C’est tellement énorme… Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas comprendre. c’est un moment hors du temps, ça ne s’explique pas.

Tu voulais faire Koh-Lanta pour sortir de ton petit confort, c’est réussi ?
J’avais envie de me confronter à la nature, à plus fort et plus malin que moi, je voulais voir de quoi j’étais capable dans des conditions extrêmes. Je suis très fier de mon parcours. Je suis joueur, je suis commercial dans l’âme, j’ai le don pour charmer et convaincre les gens. J’en joue, je ne m’en cache pas. Il n’y a que ma femme qui de temps en temps me dit « Hop hop hop, pas avec moi ». (rires) C’est la seule qui arrive à me raisonner de temps en temps.

Tu penses que tu peux me vendre une voiture en cinq minutes ?
Même pas, en quatre minutes ! (rires)

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