Marketing : le community manager, un atout pour les PME

Marketing : le community manager, un atout pour les PME

    Les community managers sont à la mode, même si l'on ne mesure pas toujours bien leur impact. Pourtant, comme l'explique «le Parisien Economie», les PME auraient tort de s'en priver...

    Cette année-là, le président de Breizh Cola s'est glissé dans la peau d'un community manager sans le savoir... « Certains ont décidé que le Père Noël serait rouge, mais nous, on pense qu'il est breton », proclame un jour Stéphane Kerdodé sur son site. Il a l'humour communicatif : « Cette boutade a généré un buzz incroyable et prouve que l'on peut commencer avec peu de moyens et des idées », se souvient Mélanie Hossler, social media manager chez Extrême Sensio. Depuis, la PME bretonne a gagné en parts de marché, dépassé les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et délégué l'animation de son site à l'agence. « Cette entreprise a compris l'intérêt du community management pour accroître ses parts de marché. C'est un budget vite rentabilisé. »

    Quatre fonctions

    « Le community manager est peut-être même le poste le plus rentable d'une PME en BtoC (NDLR : qui s'adresse aux particuliers) ! » lance Georges Lewi. Pour ce spécialiste des marques, le poste mord à la fois sur des compétences de directeur commercial et de directeur communication. « Le community manager a quatre fonctions, résume cet expert. Il va parler de l'entreprise sur les réseaux sociaux, contrôler un peu le discours et animer des communautés. Mais il est plus qu'un ambassadeur : aujourd'hui, c'est aussi un agent recruteur de nouveaux clients et consommateurs. »

    Se poser les bonnes questions

    Raison de plus pour ne pas confier cette mission à n'importe qui. « Beaucoup de PME sont en retard sur ce sujet et se précipitent sans se poser les bonnes questions », observe Matthieu Chéreau, cofondateur de l'agence TigerLily. Spécialiste en gestion des médias sociaux, il invite les intéressés à analyser les erreurs commises par leurs aînés. « Je me souviens de grands comptes qui, entre 2008 et 2010, ont lâché des community managers ou des stagiaires dans la nature sans avoir défini le message qu'ils voulaient faire passer. » D'où quelques couacs de communication sur la Toile. « Comme les PME et TPE ont moins de moyens, elles ont intérêt à faire appel à un professionnel, mais avec une idée claire sur l'objectif à atteindre. »

    Quelles retombées en chiffre d'affaires ?

    Alain Roubian confirme. Directeur commercial chez Autocars James, il débourse moins de 1 000 â?¬ par mois à travers l'agence Rollingbox. « Nous avons négocié un forfait qui inclut un volet formation. En attendant que l'on soit autonome, l'agence rédige certaines actualités à partager avec les mots clés les plus pertinents pour notre référencement. » Si les retombées en chiffre d'affaires ne sont pas encore mesurables, la PME observe déjà 50 % de visites supplémentaires sur son site en provenance des réseaux sociaux. « Ce qui génère déjà des demandes de devis et de nouveaux clients potentiels... » De quoi s'intéresser à la question. « Même pour les PME en BtoB (NDLR : qui ont une clientèle d'entreprises) », précise Georges Lewi. « C'est d'autant plus stratégique que peu ont encore investi la Toile. Une PME qui serait la première à se positionner sur son secteur pourrait récupérer une belle mise... »

    Retrouvez l'intégralité du «Parisien Economie» en pdf

    EN SAVOIR PLUS

    A LIRE

    « E-branding : Stratégies de marque sur Internet », de Georges Lewi, Ed. Pearson, 2013, 237 pages. 25 â?¬.

    « Community management : Comment faire des communautés Web les meilleures alliées des marques », de Matthieu Chéreau, Ed. Dunod, 2012, 200 pages. 22 â?¬.

    « Faire du marketing sur les réseaux sociaux », de Mélanie Hossler, Olivier Murat et Alexandre Jouanne, Ed. Eyrolles, 2014, 317 pages. 25 â?¬.

    « Stratégie e-marketing », de Virginie Faivet et Anthony Guedj, Ed. Micro Application, 2013, 256 pages. 15,50 â?¬.