Comme nous ne parlons plus aujourd'hui d'ordinateur « avec Wi-Fi », demain nous ne parlerons plus d'objet connecté. Est-ce qu'en prenant conscience qu'ils vous sauveront un jour la vie, vous serez plus aptes à les adopter ?
1. Le laboratoire portatif est déjà là
Les « wearable medical devices » dignes du tricodeur de Star-Trek ne sont plus de la science-fiction : certains s'annoncent comme une véritable révolution pour toutes les personnes atteintes par exemple d'allergies sévères ou de maladies chroniques.
Sanofi a par exemple lancé le premier lecteur de glycémie, iBGStar capable de se connecter directement à l'iPhone et ainsi d'analyser les données en temps réel et de manière fiable. L'appareil possède une bandelette qui prélève une microgoutte de sang. Les résultats peuvent directement être communiqués à votre médecin pour prendre les meilleures décisions.
2. La réalité augmentée nous accompagnera « IRL »
Les Google Glass ont déjà été utilisées par un chirurgien pour effectuer un « live- stream » de l'opération en cours. Nous verrons très certainement apparaître de nombreux autres cas d'usages, ou l'utilisation de la bonne information, au bon moment et sans les mains ! pourra sauver des vies.
Un docteur en Arkansas a notamment développé l'application « Ok Glass...Save a life », dans le cas d'un arrêt cardiaque.
Elle permet d'alerter les secours et de leur transmettre la localisation précise de la victime. Si vous effectuez un massage cardiaque, l'application est capable de vous guider sur la force et le nombre de compressions. Elle diffuse même « Staying Alive » en effet, par le plus grand des hasards le rythme de la chanson correspond exactement au rythme recommandé de réanimation !
3. Des capteurs intégrés au corps pour une médecine prédictive
Le problème des « wearable devices » est qu'après un certain temps, les gens arrêtent très souvent de les porter. Et si la solution se trouvait dans le développement de capteurs directement intégrés dans le corps humain, que ce soit des pansements, des pilules, ou même des tatouages RFID ?
Le pansement Biostamp peut par exemple être fixé sur n'importe quelle partie du corps. Il communique directement les signes vitaux du patient – rythme cardiaque et respiration - à son médecin.
L'analyse de ces données en temps réel permettra demain de prédire les évolutions futures de la santé du patient, sans même qu'il ne le remarque. Imaginez-vous qu'une ambulance vous arrête dans la rue, car avec une marge d'erreur de seulement 10% - vous alliez faire un AVC dans les 10 prochaines minutes !
C'est exactement sur ce type de médecine prédictive que travaillent les médecins de l'hôpital pour enfant de Toronto. En cas d'infection, le logiciel de suivi en temps réel des signes vitaux du nouveau-né prématuré permet déjà une intervention 24 heures plus tôt qu'auparavant.
4. L'épidémiologie prédictive se précise
Google Flu Trends est un exemple controversé d'utilisation des mots clés de recherches des internautes pour prédire l'arrivée de la grippe. Mais des modèles prédictifs bien plus fiables se développent, tirant profit des nouvelles des données de l'internet des objets.
C'est le cas notamment d'OMRON, devenue en 2 ans une des principales entreprises de donnée e-santé du Japon. L'ensemble des données des patients issues d'appareils OMRON (pression sanguine, thermomètre, etc.) sont collectées et analysées en temps réel, pour ensuite être revendues – sous formes d'enseignement et anonymisées – aux praticiens, aux hôpitaux, et à l'Etat.
Demain, vous recevrez le bon vaccin en temps et en heure, car votre médecin saura 2 jours avant quand l'épidémie arrivera dans votre quartier.
5. Le médicament personnalisé grâce au Big Data
Grâce aux technologies de Big Data, le coût du séquencement de l'ADN a été divisé par 1 million en 10 ans. Certaines startups, telles que 23andme – en partie soutenue par Google – proposent d'ailleurs ce séquencement pour seulement 99$.
Les appareils de quantified-self auront ici aussi un rôle crucial à jouer : ils permettront de compléter et contextualiser notre carnet data de santé physiologique, génétique et sociale.
Dans le marché du quantified-self, citons Withings, véritable fleuron de la FrenchTech.
Dans un futur proche, ce carnet de santé data pourra être utilisé pour créer des médicaments personnalisés afin d'obtenir les meilleurs résultats.
6. Des Nanorobots qui vous réparent de l'intérieur
La couverture du Time Magazine de septembre 2013 s'intitulait « Can Google Solve Death? ». En effet, le géant de Montainview a notamment embauché comme Engineering Director Ray Kurzweil, un des personnages les plus emblématiques du transhumanisme.
Dans son livre « The singularity is Near », cet informaticien explique que d'ici 2020 des nanorobots seront capables de naviguer dans nos vaisseaux sanguins pour guérir chacune de nos cellules malades.
Une équipe de scientifiques européens travaille actuellement sur un nanorobot ARES, dont les différents modules s'assemblent de manière autonome dans l'intestin. Ils forment ainsi une sorte de serpent, capable de se déplacer et des opérations extrêmement complexes.
A terme, Ray Kurzweill est notamment convaincu que les nano-robots seront capables de « réparer » les réplications incorrectes d'ADN – et par là de nous empêcher de vieillir.
Si la médecine est en train de devenir une science de l'information, alors les objets connectés se retrouveront sans nul doute au cœur du système de demain.
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