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Des attentes élevées pour Simone Boilard

Les Jeux olympiques de 2024 sont réalistes selon son nouvel entraîneur

Simone Boilard mondiaux junior 2018
Simone Boilard lors des Mondiaux juniors 2018 à Innsbruck, en Autriche. Photo d’archives, Jean-François Racine


Nouvel entraîneur de la cycliste Simone Boilard, Pierre Hutsebaut voit grand pour sa protégée, qui fut la première Canadienne en 2018 à monter sur le podium au championnat mondial junior depuis 2000.

Si Hutsebaut convient qu’une qualification aux Jeux olympiques de 2021 sera très ardue pour la médaillée de bronze de la course sur route des mondiaux juniors, l’entraîneur français vise des objectifs élevés à court terme pour sa protégée.

« Ce n’est pas impossible 2021, mais 2024 est plus réaliste, résume-t-il. Le Canada ne possède que deux entrées pour les prochains Jeux et les Canadiennes (Leah Kirchmann et Karol-Ann Canuel) sont parmi les meilleures au monde. »

« En 2021, il n’y a pas que les Jeux olympiques, de poursuivre Hutsebaut, mais il y a d’autres événements importants. L’objectif est d’obtenir des performances dans des courses internationales. Simone est très motivée. Le cyclisme féminin se développe avec la naissance du Tour de France et du Paris-Roubaix. »

Hutsebaut voit grand pour la coureuse de 19 ans (20 ans en juillet).

« Si on lui donne le temps, je suis persuadé qu’elle peut rivaliser avec les meilleures au monde, affirme-t-il. Ça prend une vision à long terme. On parle d’une période de quatre à cinq ans. À 25 ans, elle atteindra sa pleine maturité physique, et les meilleures ont habituellement 30 ans. »

Changement important

L’automne dernier, Boilard a pris un virage important en confiant la destinée de sa carrière à Hutsebaut, qui a mené David Veilleux (2013), Antoine Duchesne (2016) et Hugo Houle (2019) au Tour de France.

Après une longue association avec Christine Gillard qui a été présente dès les premiers coups de roue de la cycliste, Boilard s’est tournée vers Hutsebaut au terme de sa période de réflexion.

« C’était naturel de me tourner vers Pierre, qui était sur mon chemin, souligne-t-elle. Il y a eu une bonne chimie au moment de notre rencontre. Pierre possède une très grande expertise et c’est une sommité dans le domaine. Ça va être gagnant de travailler avec lui. »

Le bon moment

Pas trop déchirant de couper les ponts avec Gillard ? « Ce fut une décision commune, assure la cycliste de Québec. C’était une décision naturelle et ça allait de soi. Nous étions rendues à la croisée des chemins. J’avais besoin d’un entraîneur qui connaissait plus l’élite. Rendue où je suis dans mon développement, ça dépassait le champ de compétences de Christine. Je veux atteindre les plus hauts sommets et je dois améliorer certains aspects. »

Hutsebaut est l’entraîneur de Nickolas Zukowsky, copain de Boilard.

« Simone était rendue à se chercher une nouvelle personne pour l’accompagner et c’était pratique que j’encadre les deux. Simone est une belle athlète encore jeune et je vais lui donner toute mon attention et mon expérience. C’est un beau défi. Ce creux n’est pas arrivé pour rien et elle reviendra plus forte. Un athlète doit passer par là. Simone a réalisé qu’elle n’avait pas seulement à pédaler pour connaître du succès, mais qu’elle devait aussi contrôler les autres aspects. »

Une pause de six mois salutaire

Après un bon début de saison à sa première campagne chez les professionnels le printemps dernier, Simone Boilard s’est accordé une période de réflexion de six mois qui lui a été fort salutaire.

Blessée au dos et victime d’une commotion cérébrale à son retour à Québec lorsqu’elle a frappé une voiture lors d’un moment d’inattention, Boilard ressentait aussi le besoin de réfléchir à son avenir.

« Cette pause a fait du bien, a mentionné la cycliste de 19 ans de la formation professionnelle américaine Sho-Air Twenty20. C’était l’accumulation de plusieurs choses et pas seulement un facteur. Je me suis vraiment ennuyée quand je n’étais pas sur mon vélo. Je me suis ennuyée de la compétition. »

Compréhension

Au cours de ce moment d’arrêt, Boilard a pu compter sur l’appui de sa formation.

« Les dirigeants n’ont mis aucune pression pour que je revienne rapidement, a-t-elle mentionné. Ils m’ont fait comprendre que j’étais la plus jeune coureuse de l’équipe et qu’ils croyaient à mon potentiel. Ils croyaient à mon développement à long terme et c’était la raison pour laquelle ils m’avaient recrutée. »

Même s’il n’a pas participé à la réflexion de Boilard, son nouvel entraîneur Pierre Hutsebaut a une bonne idée de ses questionnements.

« À l’instar de David Veilleux à l’époque, Simone est une athlète articulée et équilibrée, a-t-il souligné. Après chaque saison, en octobre, David me demandait si je pensais qu’il pouvait aller plus loin. Ce temps d’arrêt lui a permis de passer de l’adolescence à l’âge adulte. Elle a pris beaucoup de maturité. Quand tout va bien, tu ne prends pas le temps de réfléchir. Quand tu enfiles les succès, tu penses que ça va toujours bien aller. Le vélo, c’est comme la vie. Tu vis des hauts et des bas. Quand ça va moins bien, tu mets tout sur la table. C’est préférable de se poser ces questions et de vivre ces écueils maintenant plutôt qu’à 22 ou 23 ans. »

Coronavirus

De retour en selle depuis octobre, Boilard s’entraînait en Arizona en compagnie de son copain Nickolas Zukowksi en prévision de la prochaine saison quand elle a dû rentrer au pays en raison de la pandémie de COVID-19.

« Je n’ai pas eu la chance de tester ma forme dans une compétition puisque le gros du calendrier débutait en avril, mais j’étais sur une très bonne lancée. J’étais sur une pente ascendante. »

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