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Tablettes, année zéro

L’IFA, le Salon de l’électronique, s’ouvre aujourd’hui à Berlin. Cette année, l’avenir des tablettes est sur toutes les lèvres.

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Les prévisions de ventes de tablettes ont été revues à la baisse.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 2 sept. 2014 à 19:30

Il y aura deux camps cette année à Berlin, où se tient comme à chaque rentrée l’IFA, le grand rendez-vous européen de l’électronique grand public. Ce n’est pas encore le retour du Mur, mais les travées du Salon seront bel et bien partagées entre ceux qui pensent que la dégringolade des tablettes sera aussi rapide que leur avènement et ceux qui prédisent toujours des lendemains qui chantent aux ardoises électroniques. Alors, simple crise de croissance ou début de la fin ? « Ce qui est certain, c’est que le marché est arrivé à un point charnière de son existence », affirme Jean-Philippe Bouchard, directeur tablettes chez IDC. Prises en sandwich entre les smartphones qui s’agrandissent et les ordinateurs portables qui deviennent de plus en plus légers, les ventes de tablettes, longtemps exponentielles, s’essoufflent depuis quelques mois.

Samsung, qui n’atteindra pas cette année son objectif de 60 millions de tablettes écoulées, a décidé de baisser ses prix. Apple, lui, vient d’enregistrer un deuxième trimestre consécutifs de baisse des ventes d’iPad. Quant à IDC, l’institut a abaissé ses prévisions pour la seconde fois en quelques mois, estimant que la hausse des ventes de tablettes ne devrait finalement pas dépasser les 7 % cette année – moitié moins que prévu. La Bérézina n’est pas très loin.

L’Occident déjà saturé ?

Plusieurs explications au phénomène tiennent la corde. D’abord, le cycle de renouvellement des tablettes est plus long que prévu – trois ou quatre ans  – et se rapproche plus de celui de l’ordinateur que de celui du smartphone. « Tous ceux qui voulaient acheter une tablette en ont une aujourd’hui », constatait début juillet Annette Zimmermann, directrice de recherche chez Gartner. Ensuite, le porte-monnaie des particuliers n’est pas extensible. « De ce point de vue, la vague naissante des objets connectés a un effet très négatif à court terme sur les tablettes », note Jean-Philippe Bouchard. Dernier élément : pour le moment, les tablettes restent confinées à des usages particuliers. « En réalité, la tablette n’a pascannibalisé le PC comme certains l’imaginaient, relève Aymar de Lencquesaing, le directeur Europe et Amérique du Nord de Lenovo. On se sert toujours d’un ordinateur pour créer du contenu, tandis que la tablette est pratique pour en consommer. »

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Tout cela est surtout valable en Occident. Ailleurs, les tablettes, souvent chinoises, se vendent à la pelle. Evidemment, les constructeurs n’entendent pas capituler. Nombre d’entre eux pensent d’ailleurs avoir trouvé l’une des inconnues de l’équation : la spécialisation. « Tout le monde est en train d’en discuter. Aller dans une niche, c’est toujours intéressant... à condition de parvenir à créer un véritable écosystème autour du produit », pointe-t-on chez IDC.

Samsung a annoncé durant l’été un partenariat avec le libraire américain Barnes&Noble pour commercialiser une tablette-liseuse, la Nook. Le géant coréen s’essaie également aux tablettes pour enfants depuis la fin de l’année dernière (lire ci-dessous). C’est NVidia qui lance en ce moment une tablette-console, la Shield, ou le français Qooq, qui s’installe dans la cuisine. C’est surtout Apple, qui a conclu en juillet un accord historique avec son meilleur ennemi, IBM, pour séduire les entreprises – le segment encore à défricher qui paraît le plus prometteur. Reste à savoir si des produits spécialisés suffiront. Ce n’est pas avec des niches qu’on abrite un aussi gros marché.

À noter

Cette année, l’IFA devrait accueillir à Berlin 240.000 visiteurs et 1.500 exposants du 5 au 10 septembre.

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