Entrez des mots latins dans Google traduction (Google Translate), le service de traduction automatique de Google, et vous aurez peut-être la surprise de les voir traduits par « Internet », « Chine », ou « OTAN »... Aucun rapport visiblement.
Et pourtant, a remarqué Brian Krebs, un ancien journaliste et expert en sécurité informatique, c'est ce qu'il se passait quand on tapait les termes « lorem ipsum » et ses dérivés dans Google Translate, jusqu'à il y a peu. Michael Shoukry et un autre chercheur de FireEye sont à l'origine de cette découverte.
« Lorem ipsum » est en fait issu d'un texte de Cicéron qui a été coupé : « Neque porro quisquam est qui dolorem ipsum quia dolor sit amet, consectetur, adipisci velit... » Comme l'explique Cecil Adams sur Straight Dope :
« C'est un passage fréquemment utilisé comme texte de substitution quand des infographistes montent des pages factices. Cela permet de voir à quoi elle ressemblera avant que le vrai texte ne soit disponible. »
Le texte étant en latin et Google ne bénéficiant pas d'une base de données assez grande dans cette langue, il s'appuie sur les internautes, qui peuvent proposer leurs propres traductions pour améliorer le fonctionnement de l'outil de Google. Un petit malin a donc réussi à faire croire à Google en faisant remonter d'autres résultats que ses traductions de « lorem ipsum » étaient les bonnes. Comme l'explique Michael Shoukry :
« L'habileté à cacher des choses qui sont à la vue de tous existe depuis plusieurs années déjà. Cependant c'est exceptionnellement génial parce que ces gabarits sont si largement utilisés que les gens y sont désensibilisés. Le texte est distribué si largement que personne ne cherche à savoir pourquoi, comment et d'où cela peut venir. »
Google a depuis corrigé l'erreur. Mais selon le chercheur, d'autres traductions secrètes doivent être cachées dans Google Translate.
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