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Le BST blâme Transports Canada et la MMA pour l'accident de Lac-Mégantic

Chemin de fer à Lac-Mégantic

Chemin de fer à Lac-Mégantic

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) montre du doigt la société de train Montreal, Maine & Atlantic (MMA) et Transports Canada pour leur rôle dans l'accident ferroviaire de Lac-Mégantic qui a fait 47 victimes en juillet 2013. 

Pour expliquer la tragédie de Lac-Mégantic, le BST souligne, notamment, « la faible culture de sécurité chez MMA et le manque de formation des employés ». Le BST ajoute, dans son rapport déposé mardi, que « Transports Canada ne procédait pas à des vérifications des compagnies ferroviaires assez fréquentes et assez poussées ».

L'enquête du BST a permis de conclure qu'une série de facteurs ont mené à cet accident. « Les accidents ne sont jamais causés par une seule personne, un seul geste, un seul facteur. Nous devons tenir compte de tout le contexte. Dans le cadre de notre enquête, nous avons relevé 18 facteurs qui ont joué un rôle dans cet accident », précise la présidente du BST, Wendy Tadros.

La Montreal, Maine & Atlantic n'accordait pas assez d'importance à la sécurité, indique toutefois le rapport.

« La MMA ne gérait pas efficacement les risques ni dans ses activités courantes, ni quand elle a réduit le nombre des membres d'équipe de deux à un, ni quand elle s'est mise à transporter de plus en plus de pétrole brut », a souligné l'administrateur en chef des opérations au BST, Jean Laporte.

« C'était une compagnie où la culture de sécurité était faible, où les employés faisaient le strict nécessaire pour accomplir leur travail plutôt que de toujours suivre les règles, une compagnie où on tolérait des conditions dangereuses et des pratiques dangereuses », a ajouté M. Laporte.

Le BST a entre autres constaté des problèmes de formation, de surveillance des employés et d'entretien à la MMA. Des lacunes ont aussi été relevées à propos de l'immobilisation des trains laissés sans surveillance et des wagons-citernes utilisés pour le transport du pétrole brut volatil.

Le gouvernement a également failli dans la tâche de sécurité du public, selon le BST. « C'est là le rôle du gouvernement, d'instaurer un système de vérification équilibré afin d'assurer la surveillance. Malgré tout, cette industrie en pleine expansion, dont les trains transportent de plus en plus de pétrole brut dans tout le pays, n'était pas surveillée. Transports Canada savait que la MMA avait certains problèmes, mais il n'y avait pas toujours de suivi », ajoute M. Laporte.

Pour les citoyens de Lac-Mégantic, notre rapport ne ramènera pas les êtres chers et ne reconstruira pas la ville. Mais nous pouvons tracer la voie vers un avenir meilleur, un avenir plus sécuritaire, un avenir où les trains qui traversent nos collectivités et nos villes ne sèment plus la peur.

Une citation de L'administrateur en chef des opérations au BST, Jean Laporte

Freins insuffisants

Selon le BST, les sept freins à main appliqués par le mécanicien de la MMA étaient insuffisants pour le retenir en place. « Il aurait fallu entre 17 et 26 freins pour sécuriser totalement les trains à Nantes. Différents facteurs entrent en jeu. Les règles demandent qu'un minimum de freins soient appliqués et qu'un test d'efficacité soit effectué pour s'assurer qu'ils sécurisent le train comme il se doit. Ce soir-là, les tests d'efficacité n'ont pas été effectués de façon adéquate », explique l'administrateur en chef des opérations au BST, Jean Laporte.

https://www.radio-canada.ca/sujet/lac-megantic Consultez notre section spéciale

Améliorer la sécurité ferroviaire

« Cette enquête et ses constatations sont complexes, mais notre objectif est simple : nous devons améliorer la sécurité ferroviaire au Canada. C'est pour cette raison qu'en plus des trois recommandations émises en janvier, nous publions deux nouvelles recommandations visant à nous assurer que les trains laissés sans surveillance soient toujours retenus efficacement. [...] Il faudra que les gouvernements, les compagnies ferroviaires et les expéditeurs fassent tout en leur pouvoir afin de s'assurer qu'un accident comme celui de Lac-Mégantic ne se reproduise plus », a ajouté la présidente du BST.

Nouvelles recommandations du BST

  • Transports Canada doit jouer un rôle plus actif à l'égard des systèmes de gestion de la sécurité des compagnies ferroviaires, en s'assurant non seulement qu'ils existent, mais qu'ils fonctionnent et qu'ils sont efficaces.
  • Les compagnies ferroviaires canadiennes doivent mettre en place des moyens de défense physiques additionnels pour empêcher les trains de partir à la dérive.

« On s'attend que la ministre réagisse dans les prochains 90 jours. Nous évaluerons cette réponse et nous rendrons notre évaluation publique. Nous allons nous assurer que des mesures concrètes soient prises. Il y a urgence d'agir. C'est pourquoi nous n'avons pas attendu le rapport final pour identifier certains des enjeux. Certaines mesures ont été prises, mais elles ne sont pas suffisantes. Il faut aller plus loin. Les choses sont un peu plus sécuritaires qu'elles ne l'étaient, mais il y encore place à l'amélioration », soutient l'administrateur en chef des opérations au BST, Jean Laporte.

Les enquêteurs du BST ont passé des mois, sur le terrain et en laboratoire, à analyser les pièces du train et à préparer des simulations pour tenter de répondre à toutes les questions entourant cette tragédie.

 

 

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