Cancer colorectal : les patients appelés à témoigner

Alors que les Français ont dans leur grande majorité de bonnes connaissances concernant le cancer colorectal, ils restent réticents au dépistage. Pour mieux connaître le vécu des malades au quotidien, l'association France-Côlon invite les malades à apporter leur témoignage.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cancer colorectal : les patients appelés à témoigner

Le cancer colorectal n'est pas un inconnu pour les Français. Selon un sondage Ifop, réalisé pour le compte de l'association France-Côlon, les Français ont une bonne connaissance du cancer colorectal. Celui-ci est au troisième rang des cancers les plus fréquents après les cancers de la prostate et du sein, et au deuxième rang des cancers les plus mortels derrière celui du poumon en France, avec 40.000 nouveaux cas estimés et 17.500 décès chaque année, selon les chiffres de l'Institut national du cancer (Inca).

Les résultats de l'enquête montrent que 95% des personnes interrogées ont entendu parler de ce cancer, plus des trois-quarts connaissent les principaux facteurs de risques - être âgé de plus de 50 ans, avoir une maladie inflammatoire chronique de l'intestin ou un antécédent de cancer colorectal dans sa famille proche, 90% pensent qu'il se soigne et 86% qu'il se dépiste facilement.

Le dépistage est-il encore tabou ?

Malgré des connaissances acquises sur les symptômes du cancer colorectal, le dépistage reste un frein. Seulement 31% des Français âgés de 50 à 74 ans font le teste dépistage Hemoccult. Ce dernier est gratuitement disponible. Réalisé à domicile, le test Hémoccult vise à déceler la présence microscopique de sang dans les selles. Il consiste à prélever sur trois selles consécutives un petit fragment de la taille d'une lentille ou d'un grain qu'il faut déposer sur une paquette et envoyer à un centre d'analyses. Ce dépistage "à un stade précoce où la tumeur est ciblée permet une guérison de l'ordre de 95%" souligne le Pr Christophe Tournigand, chef du service d'oncologie médicale à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.

Pour un test plus facile à réaliser

Si le test est positif, le médecin prescrit une coloscopie pour confirmer ou infirmer la suspicion de lésion cancéreuse. "Dans la pratique, le passage à l'acte de dépistage ne se fait pas, probablement parce que le test actuel n'est pas très agréable à faire" reconnaît Jean-Louis Bertou, le fondateur de l'association France-Côlon qui milite comme de nombreux gastro-entérologues pour l'arrivée d'un nouveau test de dépistage "immunologique" plus facile à réaliser (un prélèvement suffit) et plus sensible que le test actuel.

Ce test, dont la mise en place est attendue en France depuis plusieurs années, "est déjà utilisé avec succès en Italie, où il a permis de sauver des vies" ajoute M. Bertou.

Le sondage a été réalisé du 14 au 17 avril 2014 auprès d'un échantillon de 1.050 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne selon la méthode des quotas.

Pour mieux connaître le vécu des malades au quotidien, l'association a par ailleurs décidé de lancer une grande étude nationale auprès des patients souffrant d'un cancer colorectal à partir du mois de mai. Elle sera diffusée dans tous les services de gastro-entérologie et accessible en ligne sur le site Association-france-colon.fr.