Immobilier : les villes où il fait bon acheter… ou pas

Le site MeilleursAgents.com a classé les dix plus grandes villes françaises en croisant indices économiques et critères immobiliers. Rennes, grand vainqueur, détrône Bordeaux, victime de son succès.

 A Rennes, MeilleursAgents.com anticipe une nouvelle hausse des prix de l’immobilier de 6 % dans les 12 prochains mois.
A Rennes, MeilleursAgents.com anticipe une nouvelle hausse des prix de l’immobilier de 6 % dans les 12 prochains mois. AFP/ Miguel Medina

    Acheter dans une grande ville peut se révéler un investissement judicieux, à condition de vérifier soigneusement certains critères. En combinant plusieurs indicateurs - délai de vente moyen, taux de chômage, indice des prix immobiliers, indice de tension immobilière (différence entre l'offre et la demande) etc. -, le site MeilleursAgents.com, qui fédère 11 000 agences immobilières, décerne ses étoiles aux dix plus grandes villes de France.

    C'est Rennes (Ille-et-Vilaine) qui monte sur la plus haute marche du podium, avec 5 étoiles, tandis que Nice (Alpes-Maritimes) finit bonne dernière.

    Rennes (Ille-et-Vilaine), 5 étoiles. Chômage bas, population jeune (31 ans), délai de vente moyen rapide (59 jours), dans la métropole bretonne quasiment tous les indicateurs sont au vert. MeilleursAgents.com anticipe une nouvelle hausse des prix, de 6 % cette fois, dans les 12 prochains mois.

    Nantes (Loire-Atlantique), 4 étoiles. A Nantes aussi, la plupart des indicateurs sont au vert, à cette différence près que l'excès d'acheteurs sur le marché immobilier est moindre qu'il y a quelques mois. Hausse de prix prévue : 5 %.

    Toulouse (Haute-Garonne), 4 étoiles. Beaucoup de feux verts dans la capitale de Haute-Garonne et notamment un solde migratoire positif de 0,5%. « La baisse significative du chômage, surtout, laisse présager de bonnes nouvelles dans l'immobilier », précise Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de MeilleursAgents.com. La hausse des prix attendue est de 5%.

    Paris (Ile-de-France), 4 étoiles. Les indicateurs sont bons, si ce n'est un solde migratoire négatif (-1%) et, surtout, un pouvoir d'achat immobilier faible de 20 m2 (nombre de mètres carrés qu'une famille moyenne peut s'acheter). Mais cet indicateur a peu d'impact à Paris où 3 achats sur 4 sont le fait d'investisseurs. Hausse des prix attendue en un an : 5%.

    Lyon (Rhône), 4 étoiles. Lyon est un peu la star de ces derniers mois. Le chômage y est très bas, le marché dynamique (délai de vente moyen de 45 jours), le solde migratoire positif. Après des années de hausse des prix, seul le pouvoir d'achat immobilier est peu élevé (37 m2). MeilleursAgents.com anticipe 5% pour les douze mois à venir.

    Lille (Nord) et Strasbourg (Bas-Rhin), 3 étoiles. En dépit d'un taux de chômage supérieur à la moyenne, Lille comme Strasbourg profitent quand même d'une demande dynamique. Progression attendue des prix : 2%.

    Marseille (Bouches-du-Rhône) et Montpellier (Hérault), 2 étoiles. Le taux de chômage très élevé pénalise le marché - pour acheter, il faut s'endetter et donc avoir un emploi. Autre indicateur qui signifie « méfiance » : il n'y a pas beaucoup plus d'acheteurs que de vendeurs (indice de tension immobilière). Hausse attendue des prix : 1%.

    Nice (Alpes-Maritimes), une étoile. Lanterne rouge du classement, Nice se caractérise par une population âgée (42 ans, contre 31 ans à Rennes), un délai de vente moyen très long (90 jours), un solde migratoire négatif (les gens partent). Dans un contexte de hausse générale au cours des huit derniers mois, les prix ont baissé de 0,1% à Nice. « Dans l'année à venir, ils devraient rester stables », juge Thomas Lefebvre.

    Bordeaux (Gironde), la star déchue. C'est le grand bouleversement pour la ville qui ne récolte que deux étoiles : après des années d'euphorie immobilière - les prix ont notamment bondi de 16,5% en 2017 ! -, elle a vu ses tarifs baisser de 0,1% au cours des huit premiers mois de l'année. Et pour cause : le prix moyen dans cette cité atteint désormais 4 300 € le mètre carré, ce qui place désormais Bordeaux à la deuxième place des villes les plus chères, devant Nice et derrière Paris. « Pendant des années, des travaux d'amélioration de l'habitat, la création de nouveaux quartiers ont embelli la ville, qui a aussi bénéficié de la ligne à grande vitesse (LGV) », rappelle Thomas Lefebvre. Mais cette flambée des prix se solde aujourd'hui par une baisse du pouvoir d'achat immobilier : un ménage standard peut acquérir 32 m2 en moyenne, contre 48 m2 à Toulouse. D'ici à l'été 2019, la hausse attendue est de 1%.