« Le e-commerce est un des derniers secteurs qui crée massivement de l’emploi en France »
Jérôme Letu-Montois, directeur du salon E-commerce Paris qui se tiendra du 23 au 25 septembre Porte de Versailles
FRÉDÉRIC BIANCHI
\ 07h07
FRÉDÉRIC BIANCHI
LSA: A quoi sert le salon E-Commerce Paris?
Jérôme Letu-Montois: A plusieurs choses: à mettre en relation les différents acteurs comme les sites, les enseignes et les prestataires de services en tout genre que ce soit dans le marketing, la logistique, la technologie ou l’expérience client. A permettre aux entreprises de recruter. Nous avons d’ailleurs cette année créé un espace avec le site Emploi-e-commerce.com pour créer un intermédiaire entre les employeurs (cette année nous aurons entre autres Voyage SNCF) qui présenteront leurs offres d’emplois et les profils recherchés et les gens qui cherchent un emploi. Nous avons un visitorat jeune et nous avons préféré leur consacrer un espace plutôt que de les laisser faire le tour des stands en donnant leur CV à des personnes qui ne sont pas toujours au courant des politiques de recrutement.
LSA: Alors que le chômage ne cesse de croitre mois après mois, le e-commerce est-il toujours générateur d’emplois en France?
J.L-M.: Oui c’est d’ailleurs un des derniers secteurs qui en crée massivement. En 2013, les créations nettes d’emplois dans le secteur se sont élevées à 12 000 et la Fevad estime qu’il y en aura 13 000 en 2014. A la fin de l’année, ce sont 100 000 personnes qui devraient travailler dans le e-commerce en France. Mais c’est à l’image de la création des sites. Leur nombre a cru de 17% en 2013 pour atteindre 138 000. Et en juin 2014, il y avait 145 000 sites marchands actifs en France. Pour mémoire, en 2005 lorsqu’on commence à avoir des données, il y avait 15 000 sites en France. Donc sur 10 ans ce chiffres aura été multiplié par 10!
LSA: Il y a donc en France plus de sites que de gens qui travaillent dans le e-commerce... N’y a-t-il pas justement une bulle?
J.L-M.: Non je ne le pense pas. Le chiffre d’affaires continue à croitre (de 13% en 2013) et a atteint 50 milliards d’euros l’année dernière. Evidemment c’est un secteur qui fait rêver et attire du monde mais il y a une vraie marge de progression. Le commerce physique en France représente toujours 93% du commerce total contre à peine 7% pour le online. On est loin d’avoir atteint le pic du e-commerce.
LSA: Les enseignes physiques sont-elles attendues sur le salon?
J.L-M.: Oui c’est d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui notre signature c’est « L’événement cross-canal ». La grande distribution va monter en puissance dans le commerce en ligne avec des stratégies cross-canal. Dans un Darty par exemple, les vendeurs peuvent aujourd’hui avec leur tablette présenter tous les produits qu’ils ont stock à leurs clients, pas seulement ceux qui sont dans le magasin. C’est cette stratégie qui nous intéresse.
LSA: Qui sont les exposants du salon e-commerce?
J.L-M.: Ce sont les sociétés prestataires de services à destination des sites et des magasins. Elles sont réparties en quatre parties: la technologie, le marketing digital, la logistique et l’expérience client. Nous avons là la totalité de la chaine de valeur du e-commerce.
LSA: Combien de sociétés seront présentes?
J.L-M.: Il y aura au total 500 entreprises réparties entre les stands et les conférences. Car cette année, nous allons mettre l’accent sur le contenu. Il y aura au total 330 prises de parole. Une grande partie par les exposants qui voudront vendre leurs services et solutions et une trentaine de conférences plénière que nous organisons avec cette année une thématique: l’international. Nous aurons comme intervenants notamment un vice-président du géant chinois Alibaba, le responsable e-commerce de Darty et un responsable du site allemand Bonprix. Ajouté à cela il y aura d’autres formats comme des keynotes avec des personnalités du secteur, des sessions spéciales sur des thèmes très concrets ou encore les très courues académies. Il s’agit d’un format de deux heures au cours desquelles les sociétés stars du web viendront présenter leurs solutions pour le commerce. Il y aura ainsi trois académies: cele de Facebook, celle de Twitter et celle de Google.
Enfin dernière nouveauté: nous allons reconstituer avec la société Cegid un magasin qui présentera toutes les technologies digitales actuelles du point de vente. Parce que le e-commerce et le magasin sont désormais indissociables.
Infos pratiques à retrouver sur le site http://www.ecommerceparis.com/