BFMTV
International

Pourquoi le virus Ebola tue plus de femmes que d'hommes

Des femmes libériennes prient devant un camp pour malades de l'Ebola (photo d'illustration).

Des femmes libériennes prient devant un camp pour malades de l'Ebola (photo d'illustration). - Zoom Dosso - AFP

Plus de 57% des malades de l'Ebola sont des femmes, selon l'Organisation mondiale de la santé. Elles sont plus nombreuses à exercer des professions à risque.

Depuis le début de l'épidémie, plus de 1.350 personnes sont mortes de l'infection; et, selon l'Organisation mondiale de la santé, 57% des infectés sont des femmes. Au Liberia, cette proportion atteindrait même 75%, a annoncé la présidente.

La principale explication serait sociale: "Les femmes sont celles qui s'occupent des autres. Quand un enfant est malade, on lui dit d'aller voir sa mère", a expliqué Julia Duncan-Cassell, ministre libérienne du développement.

Parmi les métiers exclusivement féminins particulièrement touchés, on retrouve les infirmières, mais aussi les vendeuses transfrontalières.

Les agriculteurs et les chasseurs vont vendre leur production sur des marchés, sans se soucier des zones de quarantaine. Et cette tâche est traditionnellement laissée aux femmes. La Côte d'Ivoire a d'ailleurs fermé ses foires aux frontières.

Plusieurs épidémies touchent plus les femmes que les hommes

Mais au-delà des explications sociologiques, le magazine Foreign Policy rappelle que certaines épidémies touchent régulièrement les femmes: l'E.coli, la grippe H1N1 ou le Sida, par exemple.

Une des explications serait une tendance à créer "des traitements prévus pour des hommes blancs de 70 kilos, une tendance qui évolue mais qui est toujours présente", explique au magazine Claudia Garcia-Moreno, de l'OMS.

Sabra Klein, immunologue américaine, qui a écrit en 2011 un rapport sur le sujet, explicite pour FP: "Une erreur fréquente est de minimiser l'importance de certains symptômes qu'on ne peut retrouver que chez un sexe, comme des saignements vaginaux dans le cas de la dengue". Et l'immunologue précise que les questions propres aux femmes ne sont toujours pas prises en compte dans le cas de l'épidémie actuelle.