Sécurité routière : 33 nouveaux traitements qui ne font pas bon ménage avec la conduite

    La liste des remèdes dangereux pour la conduite est complétée. Une campagne est lancée ce mercredi sur ce thème.

    Le Xanax ou encore le Lexomil, composés de la molécule bromazépam, ne font pas bon ménage avec la conduite. 
    Le Xanax ou encore le Lexomil, composés de la molécule bromazépam, ne font pas bon ménage avec la conduite.  LP / Sebastien Rosele

      Pâques, mai, Pentecôte...A l'approche des vacances et des week-ends prolongés, qui ne rêve pas d'une escapade en voiture, direction le repos? Et pourtant...quand volant rime avec médicament, le cocktail peut s'avérer dangereux. «3,4 % des accidents mortels de la route sont attribués à une prise de cachets», alerte Isabelle Adenot, présidente de l'ordre national des pharmaciens. Avec la Sécurité routière et la Direction générale de la santé, l'ordre lance ce mercredi une grande campagne d'information. Des kits à destination des pharmaciens, des rappels de signification des pictogrammes (de jaune à rouge selon la dangerosité) apposés sur les boîtes, une affiche «La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit» qui va apparaître dans les officines.

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      Objectif : mieux faire connaître les risques, sous-estimés par beaucoup d'usagers de la route, alors qu'un arrêté publié lundi liste 33 nouveaux médicaments dont il faut se méfier lorsque l'on conduit, et augmente le niveau d'alerte de seize autres


      Alcool et médicaments, même combat


      «L'alcool au volant, les gens savent. Les médicaments, ils font moins attention. Certains altèrent pourtant la conduite en agissant sur l'organisme», reprend Isabelle Adenot. Et la pharmacienne d'énumérer les vertiges, perte de vigilance, baisse de la perception visuelle...qui peuvent être concomitants à la prise d'un cachet ou à l'application d'un collyre.

      «Les anxiolytiques et les somnifères, consommés par plus de 11 millions de personnes en France, sont particulièrement en cause mais pas seulement», relève Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière. L'ibuprofène et la lidocaïne doivent par exemple être consommés avec prudence lorsqu'on enfourche sa moto, son vélo ou quand nous prenons le volant.


      «On n'a pas le réflexe de regarder sa boîte de médicament. J'avoue ne pas prêter attention aux pictogrammes et jamais un pharmacien ne m'a demandé ma profession», note Willam, un chauffeur quinquagénaire, toute la journée sur les routes. «Parfois, il y a de la fatigue, mais on ne sait pas trop si c'est dû au rhume ou aux médicaments», pointe-t-il.

      Faut-il alors renoncer systématiquement à prendre la route ? «Cela n'est pas tout le temps possible. Il faut déjà regarder si le médicament est en niveau d'alerte 1 (soyez prudent), 2 (très prudent), 3 (ne pas conduire). Ces préconisations valent aussi pour ceux qui utilisent des machines comme des bouchers, ouvriers...», reprend Isabelle Adenot. Son conseil si on ne peut éviter la route : tester le médicament chez soi pour évaluer ses effets. Mais aussi : «Ne pas l'associer à de l'alcool, ne pas cumuler deux médicaments en vigilance, prévoir plus d'étapes sur le trajet, laisser une plus grande distance de sécurité, bien s'hydrater...» Et savoir s'arrêter si la fatigue ou une sensation de faiblesse se font sentir.