L’ergonomie

Un secteur d’activité en plein essor !

On entend de plus en plus parler d’ergonomie. Loin d’être un effet mode, cette discipline, qui connaît une croissance spectaculaire depuis les vingt dernières années, est aujourd’hui un incontournable du domaine de la santé et de la sécurité. Petit tour d’horizon de cette science qui gagne en reconnaissance.

Qu’est-ce que l’ergonomie ?

Selon l’Association canadienne d’ergonomie (ACE), l’ergonomie est la discipline scientifique qui s’intéresse à l’interaction entre l’humain et d’autres éléments d’un système (outils, équipement, produits, tâches, technologie, etc.). En d’autres mots, l’ergonomie est une science qui consiste à adapter le travail à l’homme. Elle vise la compréhension des interactions entre l’homme et son environnement de travail (machine, outil, poste de travail, etc.), afin d’optimiser le bien-être et la sécurité de celui-ci, mais aussi l’efficacité du travail. Elle permet ainsi une meilleure compatibilité entre l’homme et son travail, aussi bien sur le plan physique (étude des postures de travail) ou cognitif (étude des processus mentaux), que sur le plan organisationnel (optimisation des processus et des organisations).

À quoi sert l’ergonomie ?

L’ergonomie sert à comprendre le travail pour différentes raisons, en voici quelques exemples. Elle est utile pour : concevoir et évaluer des postes de travail ou des outils ; bien organiser le travail ; faciliter la transmission de connaissances en formation ; concevoir de la formation sur des méthodes de travail ; améliorer une situation causant des problèmes de santé ou de qualité de produit ; aider à planifier la rotation de postes, aider lors de l’achat d’équipements, etc. Le manque d’ergonomie au travail peut donc avoir un impact considérable sur la santé des travailleurs, mais aussi sur la production et la qualité du travail. En plus de se répercuter sur chaque aspect de la vie d’un travailleur, le manque d’ergonomie peut en effet s’avérer coûteux pour les employeurs. Dès qu’il est question de transformation du travail, il faudrait idéalement penser ergonomie !

Quand l’apport de l’ergonomie est-il recommandé ?

« Les entreprises auraient avantage à tenir compte de l’ergonomie dès le début afin de prévenir les problèmes avant même qu’ils ne se produisent », conseille Isabelle Gagné, ergonome certifiée CCPE, associée et chef de pratique, Intergo. La prise en compte de l’ergonomie est en effet recommandée lors de la planification, de la conception et de la mise en place de nouveaux équipements de travail, de nouvelles méthodes de travail, de nouvelles installations de fabrication et de nouveaux postes de travail. Un contrôle ergonomique s’avère également utile lorsque des employés du milieu de travail ou de certaines zones de travail subissent des blessures ou des accidents, lorsque les absences pour cause de maladie sont élevées et/ou lorsque la productivité est mauvaise ou diminue.

Que fait l’ergonome ?

Selon l’ACE, l’ergonome participe à la conception de système afin d’en optimiser la performance globale. Il contribue à la conception et l’évaluation de tâches, d’emplois, de produits, d’environnements et de systèmes afin de les rendre compatibles avec les besoins, les capacités et les limites des personnes. Il fait appel à une démarche holistique et s’assure de prendre en compte les facteurs physiques, cognitifs, sociaux et environnementaux ainsi que d’autres éléments pertinents avant de faire des recommandations concernant la conception d’un système ou les modifications à apporter. Plus concrètement, l’ergonome réalise un diagnostic à partir d’une analyse de terrain approfondie, puis il propose des solutions permettant de concevoir ou d’améliorer des espaces de travail ou d’usage, des systèmes de production, des organisations de travail et plus encore.

Comment trouver un ergonome ?

« Comme il n’y a pas de baccalauréat ni de département d’ergonomie dans les universités du Québec, les ergonomes sont des gens qui proviennent de diverses disciplines telles que l’ergothérapie, la kinésiologie et la psychologie et qui ont suivi une formation universitaire de deuxième cycle comme une maîtrise en ergonomie ou un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en ergonomie », explique Mme Gagné. Avant de choisir un ergonome, il faut donc s’assurer que la personne possède une formation reconnue en ergonomie, car certains individus profitent de la situation pour s’improviser ergonomes. L’Annuaire des consultants de l’ACE contient une liste d’ergonomes. Certains ergonomes sont même certifiés CCPE, c’est-à-dire qu’ils ont obtenu leur certification du Conseil canadien de certification des praticiens en ergonomie (CCCPE), un processus rigoureux qui assure leur compétence.

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