Recherche d’emploi : la percée des réseaux sociaux

En 2016, en moyenne, 4 millions de personnes ont cherché un emploi. Parmi elles, une sur quatre était déjà en poste, soit un salarié en activité sur 10. L’importance de ce phénomène est l’une des surprises que recèle l’étude sur « Comment recherche-t-on un emploi » publiée par l’Insee ce mercredi. Même dans un marché du travail difficile, la quête de mobilité perdure chez une part significative des salariés en poste. Et pas seulement pour ceux en contrat précaire qui sont en quête d’un poste plus stable. Parmi les 26 % de salariés ayant un emploi et en recherche (un peu plus de 1 million de personnes), 40 % sont en CDI. 30 % des personnes déjà en emploi expliquent vouloir gagner plus et 14 % cherchent un poste plus intéressant, tandis que 10 % invoquent la recherche d’un emploi plus durable.

Réseau, petites annonces, offres d’emploi...

Côté méthode aussi, les idées reçues sont battues en brèche. Le réseau est bien entendu avec les candidatures spontanées le moyen le plus efficace de trouver un poste : plus de deux salariés employés depuis moins d’un an sur cinq déclarent avoir obtenu leur emploi grâce à cela, mais il n’est pas le moyen le plus usité. Deux-tiers des personnes en recherche d’emploi y ont recours. Les petites annonces ou les offres d’emploi occupent la première place, loin devant (86,7 % des chercheurs d’emploi et 82,6 % de ceux en CDI y ont recours). C’est l’outil le plus prisé, que l’on soit ou pas déjà au travail, en CDI ou en contrat temporaire, quels que soient l’âge et la catégorie socioprofessionnelle.

Viennent ensuite les contacts de relations personnelles ou professionnelles. Pôle emploi et les agences d’intérim viennent en troisième, juste devant les candidatures spontanées. Sans surprise, les conseilleurs de Pôle emploi sont plus contactés par les chômeurs, même s’il faut tout de même souligner qu’un quart des CDI cherchant un emploi s’en rapprochent et que les demandeurs d’emploi privilégient eux aussi la consultation des petites annonces.

Plusieurs stratégies à la fois

L’étude montre par ailleurs une percée des réseaux sociaux. Autour de 30 % des personnes en recherche d’emploi les utilisent. C’est peu… Et c’est beaucoup, compte tenu de leur nouveauté. Cette moyenne recouvre cependant de fortes différences entre les catégories socioprofessionnelles : 59 % des cadres y ont recours contre seulement 24 % des ouvriers. Il faut noter que l’outil ne vient pas se substituer aux autres mais s’y ajoute.

La plupart du temps, les personnes utilisent plusieurs stratégies à la fois. « La plus fréquente, citée par 12 % d’entre elles, combine le recours aux petites annonces, la prise de contact avec Pôle emploi ou une agence d’intérim, des échanges avec des relations personnelles ou professionnelles, ainsi que l’envoi d’une candidature spontanée à une entreprise », note l’Insee. Mais on ne cherche pas tout à fait de la même façon selon les catégories socioprofessionnelles, en tout cas chez les chômeurs. Les réseaux personnels et professionnels sont plus mobilisés par les cadres – les trois quarts y font appel –, tandis que les ouvriers contactent plus fréquemment Pôle emploi ou une agence d’intérim.