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Avec 400 centres de co-working, le secteur entre en mutation

Le nombre de centres a quadruplé en trois ans. Les groupes s’y engouffrent, mais le modèle d’affaires se cherche encore.

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Des espaces cloisonnés chezLe groupe international Regus lance à Paris Spaces, des espaces « proches de de que l’on peut trouver chez soi ».

Par Léa Delpont

Publié le 27 févr. 2017 à 18:28

Bon coup de publicité pour le co-working ! Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a choisi d’installer son QG pendant la durée de la campagne dans l’espace de travail collaboratif Deskopolitan, dans le 10 e arrondissement de Paris.

Arrivé en France en 2008, le phénomène du co-working s’est installé durablement dans le paysage. Le baromètre réalisé en juin 2016 par LBMG-Worklabs, société de conseil spécialisée dans le télétravail, a mesuré un quadruplement de ces espaces partagés ces trois dernières années. Ils sont aujourd’hui quelque 400 dans tout l’Hexagone. C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu, le 3 février à Lyon, les premières Assises nationales du co-working. « Nous sommes sortis de la phase d’émergence. Comment aborde-t-on maintenant la phase de la maturité ? », questionnait Antoine Burret, auteur d’une thèse de sociologie sur le sujet. Pour l’instant, si le phénomène est en expansion, difficile d’avoir des chiffres précis sur ce secteur éparpillé entre associations, scop, sas... et de plus en plus investi par les grands groupes.

Les participants aux Assises, des indépendants issus de l’économie collaborative (La Cordée à Lyon, Mutualab à Lille, la Mutinerie à Paris, la Poudrière de Nancy, Etincelle à Toulouse...) les voient arriver avec inquiétude. « Il y a une réflexion à avoir sur le changement d’échelle, mais nous pouvons cohabiter : nous n’avons pas le même public. Ce sont des industriels et nous des artisans », estime Delphine Chenuet, du Collectif des Tiers-Lieux à Paris, qui mettra en ligne au printemps une plate-forme recensant les tiers-lieux franciliens.

Les lieux indépendants, fidèles aux valeurs de partage et d’animation, résistent plutôt bien. Dans les grandes agglomérations, ils n’ont aucun mal à se remplir de travailleurs indépendants, startuppers et TPE. Ces « co-works » urbains essaiment en prenant des espaces de plus en plus grands. Ils vont jusqu’à former des réseaux qui commencent à mailler le pays : Remix à Paris, Kwerk, La Cordée, Now, qui a ouvert en octobre dernier un espace de 3.200 mètres carrés à Lyon dans un ancien garage Citroën. Mais pour l’instant, le taux d’occupation est nettement plus faible dans les zones périurbaines et rurales, terres de mission du co-working. Pour le stimuler, le Commissariat général à l’égalité des territoires est en train d’élaborer un plan national de déploiement du télétravail, qui sortira d’ici à la fin de l’année.

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Soutien des régions

Car les collectivités locales s’en saisissent, comme l’Aquitaine et le Grand Lyon. La Métropole vient d’éditer un mode d’emploi à l’usage des collectivités pour qu’elles ouvrent des espaces de co-working, La région Ile-de-France a aussi sorti son guide. Sa présidente, Valérie Pécresse, a fait voter en juin 2016 un objectif de 1.000 tiers-lieux d’ici 2021 (contre 150 actuellement), avec des aides à l’installation de 200.000 euros, fléchées en priorité vers la grande couronne ; 41 espaces ont ouvert en 2016 avec des subventions de 2,4 millions d’euros, qui passeront à 3,5 millions en 2017. « Pour les remplir, il faut convaincre les entreprises de laisser leurs salariés y venir », constate Baptiste Broughton, cofondateur de LBMG-Worklabs. Son cabinet propose depuis trois ans une plate-forme de réservation et de paiement en ligne pour 400 lieux en France, Néo-nomade. Les employeurs (EDF, Generali, Sage, Crédit Agricole..) y adhèrent et les salariés disposent d’un compte temps. Il a enregistré 6.000 réservations en 2016 et vient de boucler une levée de fonds de un million avec le groupe Sodexo.

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