ARLINGTON, États-Unis - Les Capitals de Washington ont congédié leur entraîneur Bruce Boudreau, qui a atteint le cap des 200 victoires plus vite que tout autre pilote dans l'histoire moderne de la LNH mais qui a régulièrement failli à la tâche dans les séries même s'il avait une formation bourrée de talent.

Boudreau a été remplacé par l'ancien capitaine des Caps Dale Hunter, qui a dirigé la séance d'entraînement de lundi et fera ses débuts derrière le banc, mardi soir. Washington accueillera alors les Blues de St. Louis à l'occasion du premier d'une série de trois rencontres à domicile.

«Le message de Bruce ne passait plus, c'est aussi simple que cela, a indiqué le directeur général, George McPhee. Quand vous vous en rendez compte, même si vous ne voulez pas apporter de changement, vous n'avez pas le choix.

«Bruce s'est amené ici et il a donné tout ce qu'il avait. Il a fait tout ce qu'il pouvait et a accompli tout un travail. Mais il ne lui restait plus d'essence dans le réservoir. Quand cela se produit, vous allez chercher un nouvel entraîneur dont le réservoir est plein et ça fait une différence.»

Embauché il y a quatre ans, Boudreau a présenté une fiche de 201-88-40 en saison régulière. Son équipe a toutefois affiché un dossier de seulement 17-20 dans les séries. Il avait tenté une nouvelle approche cette saison, en rendant ses joueurs vedettes redevables de leurs gestes et en montrant une volonté à confiner les récalcitrants au banc — y compris le capitaine Alexander Ovechkin, qui n'a qu'un but à ses huit derniers matchs.

«Je ne crois pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec Alex Ovechkin», a dit McPhee, ajoutant que le plus haut salarié de l'équipe demeurerait son capitaine. «Je pense que ça a à voir avec l'équipe qui ne joue pas bien.»

Perreault est honnête sur le climat qui régnait

Mathieu Perreault, le seul Québécois à évoluer pour les Capitals, a confirmé les dires de son directeur général.

«Ce n'était pas vraiment une surprise pour personne. On avait vraiment des ennuis ces temps-ci et tu ne peux pas échanger 20 joueurs quand ça fonctionne moins bien si bien que c'est souvent l'entraîneur qui écope», a-t-il raconté à RDS.

Perreault, qui a amassé trois buts et deux aides en 13 matchs cette saison, voit l'arrivée de Hunter d'un bon œil.

«Ce n'est jamais facile de voir un entraîneur quitter, mais nous aurons du sang neuf et nous avions besoin de changement au sein de notre équipe. Je crois que Dale Hunter cadrera bien avec notre formation. Il semble avoir un système axé sur la vitesse et il veut beaucoup de travail comme quand il jouait», a-t-il avancé.

À 23 ans, Perreault tente de s'établir pour une troisième année avec les Capitals et il admet que la relation de Boudreau n'était pas idéale avec Alexander Semin et Ovechkin.

«C'est sûr qu'il avait une petite tension avec Semin et il y aussi le match qu'il n'a pas beaucoup utilisé Ovechkin. Ce n'était pas la meilleure situation pour eux et tant mieux si ça peut les aider avec un nouvel entraîneur», a-t-il admis.

«On repart à zéro, on doit explorer notre talent», a résumé Perreault sur le message livré par Hunter lors de sa première journée au sein de l'organisation.

Les Caps aiment le bagage de Hunter

Les Capitals ont remporté leurs sept premiers matchs de la saison — un record d'équipe pour un début de campagne — mais ils connaissent des moments difficiles depuis ce temps. Ils ont perdu six de leurs huit plus récentes rencontres, s'inclinant notamment 5-1 samedi contre une équipe des Sabres de Buffalo qui a dû se débrouiller sans neuf joueurs réguliers. Ovechkin n'a qu'un but à ses huit dernières sorties.

Hunter, 51 ans, a joué pour les Capitals de 1987 à 1999 et porté le 'C' du capitaine à ses cinq dernières campagnes. Il est l'un des quatre joueurs de la concession à avoir vu son numéro (le 32) être retiré. Il a disputé 19 saisons dans la LNH, ayant également enfilé l'uniforme des Nordiques de Québec et de l'Avalanche du Colorado. Il est le seul joueur dans l'histoire du circuit à avoir enregistré 1000 points et 3000 minutes de punition. Son total de 3563 minutes de pénalité lui donne le deuxième rang de l'histoire à ce chapitre.

«De toute évidence, Dale était un joueur intelligent. Il avait le talent et il était robuste, a indiqué McPhee. Parfois, il était tout bonnement méchant.»

Hunter a été l'entraîneur des Knights de London dans la Ligue junior de l'Ontario pendant 11 saisons. Il a inscrit un dossier de 451-189-23-24, s'avérant l'entraîneur à atteindre le cap des 300 et 400 victoires le plus rapidement dans les annales du circuit ontarien.

Son frère, Mark Hunter, prendra la relève derrière le banc des Knights.

«Diriger une équipe est toujours la même chose et Dale a dirigé à un haut niveau et à un bon niveau, a ajouté McPhee. On s'est posé les mêmes questions quand Bruce s'est amené ici et il a compilé une superbe fiche.»

Boudreau a changé les destinées d'une concession moribonde à son arrivée en 2007. Il avait alors mené les Capitals au premier de quatre championnats consécutifs de la section sud-est et décroché le titre d'entraîneur de l'année en 2008. Il a instauré une approche offensive qui se mariait bien à la présence d'Ovechkin et des autres jeunes loups de l'équipe, tels qu'Alexander Semin et Mike Green. Il n'a toutefois jamais été en mesure de mener son équipe au-delà du deuxième tour des séries.

Boudreau a mis en place une approche plus défensive durant une léthargie de l'équipe, la saison dernière, mais ça n'a pas rapporté de dividendes au printemps. Les Caps ont été balayés par le Lightning de Tampa Bay au deuxième tour éliminatoire.

Les adjoints de Boudreau — Dean Evason, Bob Woods et Blaine Forsythe — conserveront leurs postes sous l'égide de Hunter.