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Vie de bureau

Qualité de vie au travail : les salariés satisfaits de leur job... mais sous l'eau!

Ambiance, reconnaissance, rémunération... Les salariés français se déclarent plus satisfaits de leur qualité de vie au bureau cette année. S'ils se sentent de mieux en mieux dans leur entreprise, leur rythme de travail, lui, s'intensifie.

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Businesswoman dirigeant une réunion de travail.

Les salariés sont de plus en plus satisfaits de leur environnement de travail, selon la dernière étude Malakoff Médéric Humanis.

FOTOLIA : Fichier : #212252969 | Auteur : amenic181

Où sont donc passés les révolutionnaires de machine à café? Ils semblent en tout cas avoir déserté les open spaces, salles de réunion et cafétérias à en croire les derniers résultats du 11e baromètre annuel Santé et qualité de vie au travail* de Malakoff Médéric Humanis, réalisé par l'Ifop et publié ce mercredi 18 septembre. 73% des salariés interrogés se déclarent satisfaits de leur qualité de vie au travail. La part des très satisfaits -37% de l'échantillon- bondit même de 9 points par rapport à 2016! Une tendance particulièrement prégnante chez les 40-49 ans, les cadres et dans le secteur des services.

"Parmi les facteurs de cette qualité de vie au travail les plus plébiscités, l'ambiance de travail, la reconnaissance accordée et la rémunération globale sont en nette progression par rapport à 2018. Le collectif de travail se voit particulièrement renforcé", pointe Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation de Malakoff Médéric Humanis. 81% des salariés estiment ainsi qu'il y a une bonne entente là où ils travaillent soit quatre points de plus sur un an -un score jamais atteint depuis 10 ans,insiste l'étude. Résultat, les sondés se déclarent fiers de travailler pour leur entreprise à 74% et contents de venir travailler le matin à 71%. Ils sont moins nombreux (56%) à estimer que leur entreprise s'occupe du bien-être de ses salariés mais ce score n'a lui aussi jamais été atteint depuis 2010 (il était de 51% à l'époque).

Manque criant d'autonomie

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes? Pas tout à fait. S'il semble clair que les environnements de travail se sont globalement améliorés ces dernières années, plusieurs indicateurs restent préoccupants. Pourtant vecteur de responsabilisation, le niveau d'autonomie des salariés stagne ces dernières années, après une chute spectaculaire enregistrée entre 2010 et 2016. En 2019, à peine le quart des répondants estime avoir la possibilité de prendre des décisions dans le cadre de ses fonctions (-12 points par rapport à 2010). Une situation particulièrement frappante pour les cadres qui enregistrent sur cette question d'autonomie une dégringolade de 20 points sur cette même période (de 54% à 34%). Cette lame de fond a déjà été épinglée par la Dares (organe statistique du ministère du Travail) fin 2017, puis plus récemment en septembre 2019.

Le baromètre Malakoff Médéric Humanis pointe un autre enseignement inquiétant: près de la moitié des personnes interrogées jugent que leur rythme de travail s'est accéléré au cours des douze derniers mois. "30% d'entre eux affirment que sur cette même période l'activité de leur entreprise s'est elle aussi intensifiée. Il n'est pas rare qu'en période d'embellie, les employeurs attendent un peu avant d'embaucher de nouvelles recrues, ce qui peut expliquer cette tension perceptible sur les ressources à mobiliser pour atteindre de nouveaux objectifs", avance Anne-Sophie Godon. La majorité des collaborateurs semble néanmoins prête à suivre le rythme. 92% "font en sorte de s'adapter" et 76% "comprennent que ces changements sont nécessaires". "Si cela peut être une bonne nouvelle du point de vue du dynamisme économique, cela ne l'est pas forcément en interne si les moyens ne sont pas adaptés à cette accélération", tempère toutefois la directrice innovation.

Fatigue physique et nerveuse

Conséquence de cette intensification des tâches, l'empiètement du travail sur la vie personnelle augmente lui aussi (consultation des mails en dehors des horaires de bureau, travail le soir au domicile...). "S'ils s'adaptent à ces nouvelles contraintes grâce au sport ou encore à la méditation, les salariés font aussi part de leur aspiration à plus de souplesse en particulier sur l'aménagement et la réduction du temps de travail mais aussi sur le recours au télétravail."

Car, effet collatéral de ces déséquilibres, les personnes sondées se déclarent de plus en plus fatiguées. 53% estiment que leur travail est physiquement fatigant (+5 points par rapport à 2018 et +8 points par rapport à 2014), avec des progressions particulièrement notable chez les moins de 30 ans (+10 points sur un an), les cadres (+8), les employés (+7) ou encore dans l'industrie-BTP (+6). La multiplication des tâches répétitives, l'obligation de rester debout dans une posture pénible ou encore le port de charges lourdes sont pointés du doigt. La fatigue psychique progresse également, plus de la moitié des répondants (54%) ayant le sentiment d'être épuisés par leur travail, soit quatre points de plus qu'en 2018. "Ce n'est pas tant le niveau de stress qui augmente -la part des salariés se déclarant stressés reste stable- que la pression psychologique", note Anne-Sophie Godon.

78% affirment ainsi que leur travail nécessite de longues périodes de concentration et 70% reconnaissent devoir travailler très vite ou très intensément. Le travail est aussi jugé nerveusement fatigant pour 70% des répondants. "Avant tout le monde se déclarait stressé, maintenant, tout le monde est fatigué", résume la directrice innovation. Le travail n'est pas le seul en cause néanmoins: les temps de transport à rallonge, l'isolement social ou encore la progression du nombre de salariés aidants accompagnant un proche malade ou dépendant (passant de 9% en 2010 à 19% en 2019) accentuent d'autant plus cet état de fatigue global. Une situation qui pose question à l'heure des discussions sur l'allongement de la vie active et la meilleure prise en charge du vieillissement de la population.

*Méthodologie: Etude de perception Malakoff Médéric Humanis réalisée par Ifop auprès de 4.552 salariés du secteur privé, conduite par Internet du 17 mai au 20 juin 2019.

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