FOOTBALL - LIGUE 1 Contre les interdictions de déplacement, un appel à la grève des chants

C'est l'un des outils utilisés par les pouvoirs publics, les préfets en tête, malgré le caractère collectif de cette sanction contraire aux principes élémentaires du droit français et européen, pour restreindre les libertés d'aller et de venir des supporters : l'interdiction de déplacement, prononcée parfois pour des motifs légitimes, le plus souvent pour des prétextes fallacieux, en témoigne celle formulée aux supporters lensois le mois dernier.

Pour lutter contre les mouvements ultras, les autorités ont de plus en plus recours à ces dispositifs : on en recensait 31 sur toute la saison dernière, contre déjà 15 à peine trois mois après le début de l'exercice 2017-2018.

Une politique répressive qui a poussé l'Association nationale des supporters, regroupant plusieurs groupes ultras de tous les clubs de L1 et de L2, à formuler un appel à la grêve des chants pour les deux journées à venir. Ce genre de mouvement est en général temporaire et ne dure jamais toute la durée d'un match.

"'Supporters ≠ criminels'. Décliné aux couleurs de chaque groupe depuis un an dans les tribunes françaises, ce slogan est l’un des éléments de démonstration de l’unité des supporters pour la défense de leurs droits. Le "supporter" n’est évidemment pas un "criminel" - pourtant, la question mérite d’être posée… Le terme employé est fort, mais l’est-il suffisamment pour alerter et interpeller le monde du football sur les dérives - notamment sécuritaires - que le supporter endure ?" écrit notamment l'instance dans son communiqué diffusé hier soir.

Un clasico OM-PSG sans bruit le 28 octobre?

Alors que les sanctions entraînant des huis-clos et des fermetures d'une partie des tribunes augmente une partie des tribunes, l'ANS regrette que les pouvoirs publics prennent en otage une majorité de supporters, dont "les frustrations légitimes n'ont d'autre conséquence que la radicalisation, l'union et la solidarité des supporters de France". 

Certains groupes de supporters, comme le kop Ciel et Blanc de Strasbourg ou la tribune Nord d'Amiens, ont déjà annoncé participé à cette action, lors de la réception de Monaco par le Racing et le déplacement du club picard à Paris. Ce qui devrait marquer les esprits si un stade comme la Meinau, parmi les plus animés de l'Hexagone, se tait.

Cette action aura du sens si les arènes réputées chaudes de la Ligue 1 stoppent les encouragements, à l'instar de Geoffroy-Guichard, pour Saint-Etienne-Rennes, dimanche, voire du Vélodrome de Marseille à l'occasion du clasico face au Paris Saint-Germain, lors de la 11e journée, le 28 octobre.