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Force ouvrière ne manifestera pas contre la réforme du Code du travail

Jean-Claude Mailly se dit satisfait que le gouvernement ait fini par bouger sur plusieurs points. BERTRAND GUAY/AFP

Dans une interview accordée aux Échos, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, explique pourquoi le syndicat a décidé de ne pas participer à la manifestation du 12 septembre contre la réforme du Code du travail.

Force ouvrière «a pris la décision à l'unanimité de ne pas participer» le 12 septembre à la journée d'action à laquelle appellent la CGT et Solidaires contre la réforme du Code du travail, a annoncé ce mercredi son numéro un Jean-Claude Mailly. En 2016, FO faisait partie du front syndical contre la précédente réforme, dont l'objectif était déjà d'assouplir les règles. Mais comme le souligne Jean-Claude Mailly dans une interview diffusée sur le site internet des Échos, «le contexte est très différent par rapport à la loi El Khomri». Le secrétaire général de Force ouvrière souligne notamment la méthode employée par le gouvernement et estime que la réforme en cours a été menée après une «vraie concertation». «Il y a eu un vrai bras de fer en coulisses», assure-t-il.

Jeudi, après plusieurs semaines de concertation, le gouvernement présentera ses ordonnances, premier grand chantier social du quinquennat Macron. Si Jean-Claude Mailly reconnaît que des «désaccords forts» subsistent, il vante toutefois les mérites du dialogue social, indiquant que sur plusieurs points, «le gouvernement a fini par bouger». «On part d'un projet ultralibéral, je dis pas qu'il ne l'est plus mais je raisonne toujours dans les négociations avec trois colonnes: ce qu'on obtient, ce qu'on évite et ce sur quoi on n'est pas d'accord. Et je suis sûr qu'il y aura des éléments dans les trois», assure le secrétaire général de FO. Sur plusieurs sujets, comme le poids des accords d'entreprise vis-à-vis des accords de branches, «le gouvernement a fini par bouger, peut-être insuffisamment, on verra demain», dit-il, satisfait que «la branche (soit) remise en selle sur toute une série de points». «On a fait notre travail de syndicalistes pragmatiques qui est de dire: on discute point par point, et après on se positionnera à la fin» pour dire «où ça va», «où ça va pas», ajoute-t-il.

Des syndicats divisés

Mais la position adoptée par Force ouvrière est loin de faire l'unanimité parmi les syndicats. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé mardi dans une interview au quotidien L'Humanité un «mensonge d'État» à propos de la réforme du droit du travail. Pour le numéro un de la CGT, les discussions conduites par le gouvernement sur le contenu des ordonnances réformant le Code du travail relèvent de «l'enfumage». «C'est tout l'art de la communication du gouvernement: faire croire qu'il y a une négociation sans dévoiler son projet et entretenir le flou jusqu'au dernier moment pour éviter que les syndicats fassent front commun.»

» Lire aussi: Code du travail: la CGT mènera la fronde contre les ordonnances Pénicaud

Philippe Martinez dénonce notamment le fait que les ordonnances permettront, selon lui, de rediscuter dans chaque entreprise des primes d'ancienneté, l'extension du recours au contrats à durée indéterminée dit «de projet», la barémisation des indemnités accordées par les prud'hommes pour licenciement abusif ou la fusion des instances représentatives du personnel.

Force ouvrière ne manifestera pas contre la réforme du Code du travail

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265 commentaires
  • Gérard Baussan

    le

    C'était largement prévisible et déjà annoncé par ...
    "Raymond Soubie" l'expert des experts qui a confirmé que la CGT manifesterait pour l'honneur et que FO ne combattrait pas ces 5 ordonnances.
    Il a aussi affirmé que la loi passerait sans problème en septembre car c'est une loi équilibrée qui bénéficie surtout aux vrais créateurs d'emplois c'est à dire le tissu des petites entreprises françaises. On ne peut pas mieux dire ou ne peut pas mieux faire.
    Le risque n'est plus pour Macron la loi du travail, mais ce qui se prépare en octobre et il le sait ! GB

  • thierry balou

    le

    M Mailly prépare sans doute son avenir!

  • Albert Caraco

    le

    Les syndicats au xix ème étaient uniquement financés par les cotisations des ouvriers, ils étaient indépendants et via les bourses du travail donnait accès à la culture et à des cours du soir le prolétariat par exemple. Maintenant c'est financé en grande partie par l'état, absence totale d'indépendance politique et à part fournir des sandwichs merguez le 1 mai et bien pas grand chose. La cgt est millionnaire..!

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