Les Françaises sont plus en alerte que les hommes en matière d’offres professionnelles sur LinkedIn. Seraient-elles touchées par le syndrome FOMO, en anglais « Fear of Missing Out » et qu’on pourrait traduire en français par « la peur de passer à côté » ? L’enquête LinkedIn sur les différences de parcours femmes-hommes en matière de recherche d’emploi indique que le nombre moyen d’offres consultées par les femmes est de 41 contre 37 pour les hommes en 2018. Ce n’est pas pour autant qu’elles franchissent le pas. Elles postulent à légèrement moins d’offres que les hommes, 2%. Un léger écart qui augmente à l’échelle mondiale jusqu’à atteindre 20%. Pourquoi une telle frilosité ? Il semble que les femmes attendent de se reconnaître complètement dans l’offre d’emploi avant de se lancer dans les candidatures, contrairement aux hommes qui hésitent moins à postuler. Autre enseignement : elles sont 21% moins susceptibles que les hommes de demander des recommandations sur LinkedIn pour un poste. Un critère qui importe aux entreprises et qui peut défavoriser les femmes.

Préoccupées en premier lieu par le salaire et la flexibilité de l’entreprise

L’enquête démontre également que les femmes font preuve d’une plus grande autocensure que les hommes. Les recruteurs consulteraient aussi plus fréquemment des profils d’hommes que de femmes. Pour autant, ces dernières auraient paradoxalement 2% plus de chances d’être embauchées dès lors qu’elles postulent. Un écart peu significatif mais qui s’accroît quand le poste en question implique des responsabilités plus élevées que leur poste actuel.

Transparence sur les salaires, avantages sociaux, congé parental… les femmes sont plus intéressées par la flexibilité de l’entreprise que par les opportunités de carrière à long terme. Ce qu’elles veulent connaître, c’est leur futur environnement de travail avant de se lancer tête baissée dans les candidatures. Des chiffres qui appellent à une prise de conscience chez le demandeur d’emploi mais aussi chez le recruteur. Car l’égalité femmes-hommes au travail, ça se joue aussi avant l’embauche !

Méthodologie

Les données de recherche de ce rapport proviennent de deux enquêtes. En avril 2017, 6 536 membres LinkedIn dans plus de 20 pays ont été interrogés sur leurs expériences professionnelles, leur ouverture aux nouvelles opportunités et leurs projets d’avenir. En avril 2018, des descriptifs de poste ont été présentés à 376 membres du panel Insight Community de LinkedIn. Ils devaient indiquer quelles en étaient les sections les plus pertinentes et quelles étaient les plus importantes à leurs yeux. Des sources comme l’enquête LinkedIn sur les tendances mondiales du recrutement 2018 ont également été utilisées afin de mener à bien cette étude.