Champs-sur-Marne : l'hommage de l'université à deux enseignants morts au Bataclan

Champs-sur-Marne : l'hommage de l'université à deux enseignants morts au Bataclan

    « Dites-leur de rester unis et tolérants comme Nico l'aurait souhaité. Ecoutez du rock comme bon vous semble, faites triompher l'humour et la dérision. Nous serons les plus forts face à la barbarie. » Ce sont les propres mots de Daniel Classeau, le père de Nicolas, lus par Gilles Roussel, président de l'université Paris Est - Marne-la-Vallée (UPEMLV).Ce lundi midi, la petite salle de la Maison des Etudiants était bien loin de pouvoir accueillir les centaines de personnes venues rendre un dernier hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris. Et notamment à Nicolas Classeau, directeur de l'IUT de Marne-la-Vallée, et Matthieu Giroud, maître de conférences en géographie, à l'UPEMLV.

    Champs-sur-Marne, ce lundi midi. Un hommage a été rendu à Nicolas Classeau, directeur de l'IUT de Marne-la-Vallée, et Matthieu Giroud, maître de conférences en géographie, à l'UPEMLV, morts tous les deux vendredi soir dans l'attaque au Bataclan. (DR) Il avait donc fallu sonoriser l'extérieur du bâtiment, pour que tous ceux qui ne pouvaient entrer puissent entendre les allocutions prononcées en présence de la rectrice de l'académie de Créteil, Béatrice Gille. Cette dernière a relayé les propos de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, disant en substance « qu'il faut continuer l'éducation des jeunes. »

    Champs-sur-Marne, ce lundi matin. Dans le hall de l'IUT de Marne-la-Vallée, les mots manquent aux collègues et élèves de Nicolas Classeau, directeur de l'établissement. (UPEMLV.) A l'entrée, un énorme Peace for Paris (Paix pour Paris) était tracé sur un tableau blanc. Gilles Roussel a annoncé, non sans émotion, qu'un ancien étudiant de l'université aurait également été tué vendredi, et qu'une étudiante Erasmus slovaque figurerait parmi les blessés.« Nicolas a été mon élève en maîtrise, continue Gilles Roussel, en aparté. C'était un ami. Vendredi encore, nous échangions par e-mail à propos de ce concert auquel il devait se rendre. » Une jeune femme compare la cérémonie à un enterrement, tellement on sent le poids de la douleur qui assaille les participants. « S'il était là aujourd'hui, Nicolas aurait sûrement lâché une mauvaise blague », se souvient Gilles Roussel, faisant référence à l'autodérision qui le caractérisait, selon ceux qui le connaissait bien.Minute de silence, recueillement et séparations difficile. « Les gens ne voulaient pas partir», explique Gilles Roussel. Besoin de communier ensemble, encore un peu. Alors, pour se donner du courage, la foule toujours debout devant la Maison des Etudiants, a entonné la Marseillaise.Une cellule d'accompagnement psychologique doit être mise en place au plus vite, afin de venir en aide au personnel de l'université, ainsi qu'aux étudiants. Champs-sur-Marne : l'IUT rend hommage à son directeur mort au Bataclan

    Champs-sur-Marne, ce lundi matin. Une banderole rend hommage au directeur de l'IUT de Marne-la-Vallée,tué dans l'attaque du Bataclan vendredi soir à Paris. (LP/Gilles Cordillot.) « Surréaliste ! Un cauchemar. Quel choc ! » Dans le hall de l'IUT de Marne-la-Vallée, les mots manquent, ce lundi matin, aux collègues et élèves de Nicolas Classeau, directeur de l'établissement. Il fait partie des victimes du Bataclan, tout comme Matthieu Giroud, un maître de conférence de l'université voisine Paris-est Marne-la-Vallée. On est venu se recueillir. Les yeux rougis, on se touche, s'embrasse, comme pour se prouver que l'on est bien éveillé, bien vivant.Sur une petite table, un autel de fortune a été dressé à l'initiative des anciens élèves. Un portrait en noir et blanc de Nicolas Classeau domine des bouquets de fleurs que les visiteurs déposent à côté des bougies. Sur un panneau d'affichage, des petits mots ont été laissés. Ils décrivent leur directeur comme « un homme simple et très proche de ses étudiants. »« Une fois, se souvient Nicolas Grousset, en DUT informatique durant l'année 2014, on faisait des jeux sur un PC. Nicolas passait par là. Il nous a dit : « Je peux jouer ? » « L'an dernier, c'était mon prof de programmation web, se souvient Michel Yip. Il aimait tant la vie… Je n'arrive pas à croire que je ne le reverrai plus. » Pour Martine, secrétaire pédagogique, « ce qui le caractérisait, c'était l'autodérision. »Champs-sur-Marne, ce lundi matin. Etudiants et personnel, enseignants ou non, se sont recueillis ce matin dans le hall de l'IUT où un petit autel improvisé a été dressé. (LP/Gilles Cordillot.) Jacques Renaud, aujourd'hui chargé de mission pour l'enseignement supérieur, détaché au Rectorat, a été son professeur de maths quand il préparait son DEUG. « Il est allé plus vite que la moyenne. C'était quelqu'un qui savait lâcher du lest pour aplanir les désaccords.Il a joué un rôle important dans le rapprochement de l' IUT et de l'université Paris Est – Marne-la-Vallée. »Dans la matinée, une délégation devait se rendre à l'IUT de Meaux, que dirigeait aussi Nicolas Classeau. A eux deux, les établissements comptent 2000 étudiants, dont environ 700 à Meaux.Gilles Cordillot