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Data

Les infolabs, matrices des usages de la donnée en devenir

Publié le 24/04/2015 • Par Sabine Blanc • dans : France

Mercredi 22 avril, la Fing organisait une journée dédiée aux info labs, ces lieux dédiés à la donnée qui émergent, avec le soutien de collectivités locales, souvent. Ce concept, difficile à saisir, recouvre des enjeux de citoyenneté, de gestion de la ville et de développement économique.

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Privées, personnelles, publiques, ouvertes, fermées, les donnée sont partout et nous gouvernent plus ou moins, à moins de vivre dans une grotte. Et encore. Mais dans le quotidien des services des collectivités et des élus locaux, comme du citoyen et des entreprises, les enjeux qui y sont liés et leur appropriation restent, la plupart du temps, méconnus, les savoirs cloisonnés entre public et privé, alors qu’ils couvrent la citoyenneté comme le fonctionnement de la cité, l’économie, nos loisirs…

Partant de ce constat, la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), soutenue par des acteurs publics et privés, a lancé en 2013 une campagne de développement d’infolabs, “un espace collaboratif dédié à la compréhension, la manipulation et l’exploration de données”, avec des valeurs inscrites dans une charte : ouverture, collaboration, interdisciplinarité, etc.

Un premier – dense – point d’étape était organisé mercredi 22 avril à Paris, autour des acteurs du réseau lancés dans la quête de la “culture commune de la donnée”, issus des collectivités locales, des entreprises et du secteur associatif. Des présentations et des ateliers se dégageaient des constats et des objectifs communs, malgré l’hétérogénéité des projets présentés.

La donnée, cet objet caché du désir

La loi Cada a beau dater de 1978, la circulaire Fillon sur l’ouverture des données publiques de 2011, et même le président François Hollande défendre que “l’open data, c’est important”, le constat en 2015 reste le même : la donnée publique ne circule pas assez. La sphère privée ne fait pas meilleure figure.

Olivier Rovelloti, patron d’une start-up à Marseille sur les données environnementales au sens large – biodiversité, aménagement…-, qu’il voudrait muter en infolab, a résumé la situation d’un terme lapidaire : “fail”(1), taclant Etat, collectivités locales, PME, grandes entreprises. Il note toutefois du mieux : “la région Paca a beaucoup bougé, ils ont ouvert un portai. Par contre, Marseille, ce n’est pas leur problème… De toute façon, leur SIG est très mal fait, nous n’aurions pas accès à grand chose.”

Son rêve d’une “mégabase de données” cassant les silos est donc encore loin. Pourtant “elle permettrait d’améliorer la réusabilité des données, regrette l’entrepreneur militant. On pourrait aussi capitaliser sur l’existant pour éviter de refaire des études, et obtenir des analyses plus fines”. En attendant, déplore-t-il encore, “le citoyen ne sait toujours pas si un tramway va passer chez lui dans quelques années”.

L’usage, au centre de l’attention

Olivier Rovelloti décrit son infolab comme un “laboratoire d’usage”. Le terme “usage” a ici toute son importance. Si l’on file la métaphore agricole, l’enjeu n’est pas le choux ou la fraise jardiné(e), mais le plat qu’on va en tirer, pour quels convives, à quelle occasion.

“L’ouverture des données, ce n’est pas notre problème, mais ce qui va en être fait”, tranche Cédric Lambert, chargé de mission développement du numérique de la région Rhône-Alpes.

Après avoir constaté que l’ouverture des données n’était pas en elle-même un moteur motivant pour les services, il a donc opté pour la tactique de l’usage. “L’ouverture n’est qu’une conséquence de l’usage à développer”, analyse-t-il. La région Rhône-Alpes soutient financièrement plusieurs infolabs et travaille avec eux : celui du parc de Miribel Jonage, sur la biodiversité, celui CRIJ (centre régional d’information jeunesse) sur “laccompagnement et l’éducation à l’information des jeunes, dans un contexte de mise en place du Service Public Régional de l’Orientation” et celui de la scop La péniche à Grenoble, sur la transition énergétique.

Le territoire en a aussi un au Tuba à Lyon, relié à la politique de “smart city”, et un à venir à l’institut Rhône-Alpes média (IRAM), mais la région ne finance pas leur activité dans l’ensemble.

Rendre lisible

Se focaliser sur l’usage présente un avantage : rendre lisible un concept éthéré. Si l’on compare parfois l’infolab avec le fab lab, ces ateliers collaboratifs ouverts, il ne sort aucun objet matériel des infolabs ; pas d’imprimante 3D pour le matérialiser dans l’imaginaire du citoyen lambda. “L’artefact de l’infolab reste à inventer”, constate Charles Népote, qui supervise la campagne à la Fing.

La réflexion amusée d’Olivier “l’informaticien”, illustre le problème : “Je n’en peux plus des réflexions de sociologie !” La tête visiblement saturée, il s’extrait de l’atelier “quels moyens de mise en débat des données”, où l’on a pu entendre des phrases comme : “ce qui importe, c’est n’est pas la donnée, mais la façon dont les politiques publiques sont réinterrogées” ou “on transforme le rôle des acteurs”. Une évidence pour l’équipe de la “mutuelle de données” Altercarto, qui travaille depuis quelques années avec la ville de Lyon, mais pas forcément pour tous les citoyens.

Mettre services et usagers dans la boucle apparait comme un moyen incontournable de quitter les discours éthérés et de ne pas passer pour le “gadget”, pour reprendre l’expression d’un intervenant d’un CRIJ. “Nous montrons l’intérêt pour les services en leur concevant des dataviz. Nous allons organiser des rencontres avec les usagers, indique Sylvain Bouchard, de La péniche. L’objectif à terme est d’avoir des données crowdsourcées. La donnée fait peur, il est donc important de monter des rencontres physiques.”

A Poitiers, qui vient de se lancer dans l’open data avec l’agglo, la ville travaille avec l’infolab du CRIJ et la société civile en général : “Nous organisons une soirée sur les données des élections avec le CRIJ de Poitiers, illustre Séverine Ferrant, du SIG de l’agglo, et chargée de l’open data. Notre but est d’accompagner les acteurs sur la médiation de la donnée, en montant des actions avec eux.”

Millefeuille imperméable

Le fameux millefeuille revient aussi comme une épine. “Sur les données de transport, le département et la métropole ont fait leur portail chacun dans leur coin”, donne en exemple Sylvain Bouchard. L’infolab est un lieu neutre, un sas pour dédramatiser les échanges.” S’ajoute à cela la réforme territoriale, qui introduit une couche d’instabilité : les compétences basculent, et avec elles, la gouvernance des données, par exemple entre la commune et la métropole.

Et pendant que les collectivités locales se regardent plus ou moins en chien de faïence, le privé peut avancer plus vite : “Notre partenaire privé Atos comprend mieux les enjeux, poursuit Sylvain. Dans un grand groupe, l’innovation est en quelque sorte institutionnalisé, via leur département R & D. Ils travaillent dessus pour développer des services autour de la smart city. Grenoble a une élue en charge de l’open data, mais elle n’a pas de service. La chief data officer, c’est elle !”

Il faut toutefois se garder de caricaturer : la personne en charge de l’infolab de GrDF indiquait que les projets arrivent “par la bande”. Et une collectivité locale peut se révéler plus agile qu’un groupe mastodonte, tout aussi pyramidal qu’une administration.

Battre la campagne sur le long terme

Une autre question, cruciale, touche à la pérennité des structures naissantes. La Fing a prototypé le concept la première année de sa campagne et accompagne maintenant des infolabs dans les territoires qui y investissent de l’argent, mais ce soutien ne durera pas dix ans : “il y aura peut-être une troisième année, si nécessaire”, indique Charles Népote.

Le besoin de méthodologie se fait encore sentir, dans un domaine en cours de balisage.

Et il faut trouver un business model. Ces lieux devront donc vite montrer des résultats convaincants, alors que les collectivités locales restreignent leurs budgets.

“Les infolabs pourraient accompagner le développement des projets, dans une optique de ‘territoire augmenté’”, suggère Cédric Lambert, renvoyant la balle au CNFPT pour la formation. Selon lui, l’intercommunalité est le bon échelon pour développer des usages pertinents car “il est en lien avec la création de valeur”. La spécialisation est aussi souvent considérée comme un choix pertinent.

Reste à combiner spécificité des lieux, en fonction de leur territoire, et mutualisation judicieuse : le risque est réel de réinventer la roue d’un territoire à l’autre, a fortiori si les infolabs se pose comme prestataire de service des collectivités et des entreprises.

D’ici l’été, ces pionniers sauront si une belle fenêtre de tir s’ouvre : un amendement au projet de loi NOTRe prévoit de rendre obligatoire d’ouvrir certaines données dans les collectivités de plus de 3500 habitants. De quoi ouvrir grand le terrain de jeux de données, si l’amendement passe le vote final.

 

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