Attentat à Charlie Hebdo : le monde entier sous le choc

 

Attentat à Charlie Hebdo : le monde entier sous le choc

    Une attaque terroriste a fait de nombreux morts et blessés ce mercredi matin au siège de Charlie Hebdo. Cet attentat, le pire commis en France depuis l'après-guerre, a suscité des réactions émues et indignées partout dans le monde.

    Le président des Etats-Unis, Barack Obama,

    a condamné la «fusillade terrifiante» contre l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo à Paris, soulignant avoir l'offert l'aide des Etats-Unis pour que les «terroristes» qui en sont responsables soient traduits en justice. «Nos pensées et nos prières vont vers les victimes de cette attaque terroriste et vers le peuple français en ce moment difficile», écrit le président américain dans un communiqué publié quelques heures après l'attentat «La France, et la merveilleuse ville de Paris où cette attaque scandaleuse a eu lieu, sont pour le monde une référence intemporelle qui demeurera bien au-delà de la vision haineuse de ces tueurs», poursuit-il. «La France est le plus vieil allié de l'Amérique et a été aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre les terroristes qui menacent notre sécurité commune et le monde», ajoute encore le président américain.

    Ce mercredi soir, Barack Obama a exprimé directement à François Hollande «la solidarité» des Etats-Unis. Lors d'un entretien téléphonique d'une quinzaine de minutes, il a assuré son homologue «du plein soutien des Etats-Unis à la France, de sa solidarité et de sa pleine coopération contre le terrorisme». Le président américain a également souligné «les valeurs qui unissent les deux pays, en particulier celles de la démocratie et de la liberté d'expression».

    «De hauts responsables de la Maison Blanche sont en contact étroit avec leurs homologues français (...). Les Etats-Unis sont prêts à collaborer avec les Français pour les aider à mener l'enquête», a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama, sur la chaîne MSNBC en milieu de journée.

    John Kerry, le secrétaire d'Etat américain,

    (ministre des Affaires étrangères) a exprimé, en français, la solidarité des Etats-Unis à l'égard de la France. «Je veux m'adresser directement aux Parisiens et à tous les Français pour leur dire que tous les Américains se tiennent à leurs côtés», a déclaré John Kerry, francophone et francophile, en direct lors d'une conférence de presse à Washington.

    Matteo Renzi,

    le chef du gouvernement italien, s'est rendu à l'ambassade de France à Rome pour exprimer la solidarité de l'Italie après l'attentat meurtrier. Evoquant la France comme «symbole de la liberté», Matteao Renzi a déclaré en français : «On est tous Français parce que nous pensons que la liberté est la seule raison d'être de l'Europe et des citoyens européens».

    La reine d'Angleterre,

    Elizabeth II, adresse ses «sincères condoléances» à la France. «Le Prince Philip et moi-même adressons nos sincères condoléances aux familles des victimes qui ont été tuées dans l'attaque à Paris ce matin. Nous envoyons nos pensées et nos prières à ceux qui ont été affectés», a écrit la reine Elizabeth dans un message à François Hollande et au peuple de France.

    David Cameron, premier ministre britannique

    a condamné cette attaque «révoltante». «Les meurtres commis à Paris sont révoltants. Nous nous tenons aux côtés du peuple français dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de la liberté de la presse», a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Quelques minutes plus tard, le chef de gouvernement a ouvert la session de questions devant le Parlement britannique en appelant à l'union avec la France face au terrorisme et pour la démocratie. «Je suis sûr que toute la chambre des Communes voudra se joindre à moi pour condamner cette attaque barbare ce matin dans les bureaux d'un magazine à Paris», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «Si les détails ne sont pas encore clairs, je sais que cette chambre et ce pays se tiennent unis avec le peuple français dans notre opposition à toutes les formes de terrorisme et la défense de la liberté d'expression et de la démocratie. Et ces gens ne pourront jamais nous ôter ces valeurs.»

    Angela Merkel, la chancelière allemande,

    a condamné un «attentat abominable», «une attaque de la liberté de la presse» dans un télégramme adressé à François Hollande. La chancelière allemande, en visite à Londres, et le Premier ministre britannique David Cameron se sont entretenus au téléphone depuis la capitale britannique avec François Hollande pour lui faire part de leur solidarité. David Cameron a exprimé «tous ses regrets face à cette horreur», tandis qu'Angela Merkel a «insisté sur le fait qu'elle voulait joindre personnellement» François Hollande «dans ce moment critique».

    L'Espagne

    a condamné «l'acte terroriste vil et lâche» contre Charlie Hebdo et défendu la liberté de la presse comme «un droit fondamental». «Nous recevons avec horreur les nouvelles de l'acte terroriste vil et lâche perpétré aujourd'hui contre le siège de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo à Paris», selon un communiqué du gouvernement.

    Les deux grands journaux satiriques espagnols, El Jueves et Mongolia, ont exprimé mercredi leur solidarité après l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, Mongolia reproduisant sur Twitter la «une» du journal français consacrée au prophète Mahomet. «Il n'y a aucune raison pour que la liberté religieuse des uns soit au-dessus de la liberté d'expression des autres», déclare Gonzalo Boye, l'éditeur du mensuel Revista Mongolia.

    Vladimir Poutine, le président russe,

    a dénoncé le terrorisme «sous toutes ses formes» selon son porte-parole, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Tass. «Nous sommes convaincus à Moscou que rien ne peut justifier des actes terroristes», a-t-il ajouté, cité par Tass. Le président russe «présente ses condoléances aux proches des victimes, ainsi qu'aux Parisiens et à tous les Français», a ajouté le porte-parole selon la même source. «Nous avons la conviction que la lutte contre le terrorisme est impossible sans coopération multilatérale», a encore déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, dont les relations avec ses homologues occidentaux sont au plus bas.

    Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU,

    s'est déclaré «consterné» par l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, qualifié «d'attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse, deux piliers de la démocratie». «Cette attaque vise à diviser, nous ne devons pas tomber dans ce piège», a ajouté Ban Ki-moon, qui s'exprimait en français devant la presse au siège de l'ONU.

    Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne

    s'est déclaré «profondément choqué par l'attaque sur Charlie Hebdo. J'exprime notre plus grande solidarité avec la France», explique-t-il sur Twitter.

    Le Premier ministre belge, Charles Michel,

    a parlé de «choc, consternation et effroi» face à l'attaque contre Charlie Hebdo. «Toutes mes pensées vers les victimes et leurs proches», a-t-il ajouté.

    Le président gabonais Ali Bongo Ondimba

    affirme que les terroristes «ont trahi l'islam». «Ceux qui ont commis cet attentat ont trahi l'Islam, déshonoré le prophète Mohamed et tourné le dos à Dieu. Tout le contraire de ce qu'ils prétendent défendre», estime Ali Bongo, parlant «d'acte odieux que rien ne peut justifier».

    La Turquie condamne mais met en garde contre l'islamophobie.

    «Nous condamnons avec la plus grande fermeté le terrorisme. Nous sommes contre toute forme de terrorisme, peu importe d'où il vient et ses mobiles», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu devant les journalistes à Ankara. Il a en outre rejeté tout lien entre l'islam, qu'il a qualifié de «religion de paix», et la violence. «Ce n'est pas une approche correcte d'associer l'islam au terrorisme (...) il y a aussi des attaques terroristes commises par des fidèles d'autres religions», a-t-il souligné.

    Le Qatar

    a fermement condamné l'attaque contre Charlie Hebdo. «De tels actes visant des civils non armés contredisent tous les principes et toutes les valeurs morales et humaines», a indiqué le ministre des Affaires étrangères qatari. Le Qatar, régulièrement accusé de soutenir des factions islamistes extrémistes dans des pays comme la Syrie et la Libye, a présenté ses condoléances au gouvernement français et aux familles des victime.

    La Ligue arabe et Al-Azhar,

    principale autorité de l'islam sunnite, ont condamné l'attentat «terroriste» contre Charlie Hebdo. L'université Al-Azhar a déploré une attaque «criminelle», soulignant que «l'islam dénonce toute violence», tandis que la Ligue arabe, également basée au Caire, a condamné «avec force cette attaque terroriste».

    L'Iran

    a dénoncé l'attentat contre Charlie Hebdo estimant que «tout acte terroriste contre des innocents est étranger à la pensée et aux enseignements de l'islam», a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham. Mais elle a souligné que ces actes étaient aussi provoqués «par les mauvaises politiques et les deux poids-deux mesures face à la violences et à l'extrémisme». L'Iran dénonce ainsi la façon dont les médias occidentaux rendent compte des violences commises contre les Palestiniens par Israël. La République islamique, alliée du régime syrien de Bachar al-Assad, accuse également certains pays arabes et occidentaux de soutenir financièrement et militairement l'opposition armée en Syrie, qu'elle considère dans son ensemble comme des «terroristes». La porte-parole a également rappelé l'affaire des caricatures de Mahomet parues dans plusieurs journaux européens dont Charlie Hebdo en 2005-2006. «Se servir de la liberté d'expression et des idées radicales (...) et humilier les religions divines ainsi que leurs valeurs et leurs symboles est inacceptable», a-t-elle estimé.

    Le Mali

    qualifie l'attentat d'«attaque contre la démocratie et la liberté». «Le gouvernement du Mali a appris avec consternation l'attentat terroriste perpétré contre le journal Charlie Hebdo» et au nom du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et en son nom, il adresse «aux familles des disparus, au président et au gouvernement français, ainsi qu'à l'ensemble de la Nation française, ses condoléances les plus attristées et (forme) des vÅ?ux pour les blessés». Le Mali «réaffirme sa solidarité et son engagement résolu aux côtés de la France et de l'ensemble des nations démocrates qui luttent contre le terrorisme, pour la liberté et le respect des droits de l'Homme», conclut le communiqué. La France est militairement engagée contre des groupes armés jihadistes au Mali et dans la zone sahélo-saharienne à travers son opération Barkhane.

    Le pape François

    condamne avec la «plus grande fermeté» l'«horrible attentat» perpétré contre le journal Charlie Hebdo à Paris, a déclaré son porte-parole le Père Federico Lombardi. Le Vatican avait condamné un peu plus tôt «la double violence», contre les personnes et contre la liberté de la presse. Dans une première réaction, le père Ciro Benedettini, vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a fait part à des journalistes de la «condamnation pour l'acte de violence» qu'a constitué la fusillade, et la «condamnation pour l'atteinte à la liberté de la presse, aussi importante que la liberté religieuse». Selon lui, un télégramme devait être envoyé plus tard dans la journée au nom du pape à Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris.

    Le Canada «horrifié».

    «Je suis horrifié par cet acte terroriste barbare commis en France», a écrit Stephen Harper, le chef du gouvernement canadien sur son compte Twitter. Il a assuré que les pensées et les prières des Canadiens étaient «avec les victimes et leurs proches». Le Canada avait été frappé par deux attaques en octobre par des jeunes radicalisés aux idées jihadistes. Deux militaires avaient été tués au Québec et à Ottawa devant le Parlement lors de ces attaques et les assaillants avaient été abattus par la police.

    La Suisse

    «condamne fermement l'attentat commis à Paris et présente ses condoléances à la France», a déclaré la présidente de la Confédération helvétique Simonetta Sommaruga. Le célèbre caricaturiste suisse Raymond Burki a qualifié pour sa part l'attentat de «drame inimaginable, épouvantable» dans lequel le monde a perdu de «grandes plumes». «C'étaient des sommités dans le dessin. C'est incroyable, c'est pas possible d'être tué à cause d'un dessin ou deux», a dit Raymond Burki qui a en outre souligné qu'il était «très triste».

    Le prince Albert de Monaco,

    qui avait organisé ce mercredi une journée festive pour présenter à la population ses jumeaux nés le 10 décembre, a envoyé un message de soutien au président François Hollande après l'attentat au siège de Charlie Hebdo. Il a fait part de sa «stupeur» en apprenant «l'odieux attentat commis à Paris» : «En mon nom personnel, en celui de ma famille et de la population de Monaco, je veux vous exprimer notre consternation devant tant de barbarie. Nous nous inclinons devant la mémoire des victimes et la douleur de leurs familles. Notre compassion rejoint également les blessés.»

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