Le billet Arnaud Montebourg, à l’école des patrons
Que devient le porte-drapeau de la lutte contre la mondialisation, espoir de toutes les gauches et rebelle à la finance internationale ? Il se précipite à l’Insead de Fontainebleau, prestigieux institut européen d’administration des affaires. Le genre d’endroit que personne ne peut confondre avec une université populaire. Arnaud Montebourg, ex-champion du « Produire français », y suivra le cursus « Advanced management programme ». En anglais dans le texte, parce que troquer la marinière contre un costume de PDG nécessite quelques concessions…
L’intitulé de la formation choisie affiche clairement la couleur : « Faire de vous un haut dirigeant ». Son coût aussi, d’ailleurs : 34 500 euros pour quatre semaines de cours. L’élu de Saône-et-Loire, évoquant d’abord l’obtention d’une éventuelle « bourse », a vite rectifié le tir. Aucun « fonds public » ne lui sera versé, il réglera « une partie des frais scolaires » avec ses économies personnelles. Un aimable mécène privé se chargera du reste.
À 52 ans, l’ancien ministre de l’Économie veut monter sa propre entreprise - du côté de « l’imagerie médicale ». Pareille reconversion mérite des applaudissements, mais étonne un peu quand même. Lui jadis si prompt à fustiger les « patrons » rêve maintenant de rejoindre leurs rangs. Il arbore, pour l’occasion, une naïve humilité : « Je me suis rendu compte que diriger une boîte est un vrai métier ». Pardi ! M. Montebourg, réfrénant ses élans frondeurs, se met à parler comme Manuel Valls qui l’a viré de Bercy. Demain, si ça continue, ils iront ensemble déjeuner au Medef…