Douze ans après son entrée dans le giron d'eBay, PayPal s'apprête à retrouver au deuxième semestre 2015 son indépendance. A moins que la firme aux 143 millions d'utilisateurs actifs n'attise les convoitises d'un géant d'Internet ou du commerce, soucieux de prendre une longueur d'avance dans la bataille des paiements. Pas évident : PayPal, racheté 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) par eBay en 2002, vaudrait 47 milliards de dollars au bas mot, selon Bloomberg.
Entre-temps, une petite révolution s'est opérée dans l'univers du paiement, où PayPal a longtemps fait figure d'exception au milieu des banques et des émetteurs de cartes de crédit. Le petit poucet était peu attaqué : son marché – celui du paiement sur Internet –, même très porteur, restait une niche, à côté des transactions réalisées en magasin.
La rupture est venue du mobile, qui a permis à ces nouveaux acteurs de venir attaquer le paiement dans les boutiques physiques. Dans le même temps, les données personnelles collectées lors du paiement se sont révélées de véritables mines d'or, au fur et à mesure que les stratégies marketing sont devenues davantage ciblées, voire géolocalisées.
Le géant américain Google a été le premier à lancer en 2010 un portefeuille numérique. Les grands opérateurs téléphoniques américains, d'AT&T à T-Mobile, ont répliqué en s'associant au sein de Softcard (ex-Isis). Sans grand succès jusque-là. La difficulté de ce métier de masse consiste, en effet, à séduire à la fois les consommateurs et les commerçants pour qu'ils acceptent ces paiements.
Cela n'a pas découragé les initiatives. Facebook, qui avait débauché David Marcus, le patron de PayPal, a confirmé en juillet son intention d'ajouter un système de paiement à sa messagerie. Mais c'est le 9 septembre que le plus redoutable des compétiteurs s'est jeté à son tour dans la bataille.
CATALYSEUR
Ce jour-là, Apple a annoncé le démarrage en octobre d'Apple Pay, une fonction paiement sur son nouvel iPhone 6, qui intègre pour la première fois la technologie NFC (Near Field Communication, ou « sans-contact »). Un événement, car soit Apple Pay taille des croupières à PayPal et ce dernier aura besoin d'un nouvel adossement, soit au contraire, Apple Pay se révèle le catalyseur qui permet de faire décoller l'ensemble des paiements sur mobile et tous les acteurs en bénéficieront.
Il vous reste 21.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.