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«La moitié du trafic de YouTube vient du mobile»

Robert Kyncl est le directeur des opérations commerciales de YouTube. Julie Jacobson/ASSOCIATED PRESS

INTERVIEW - Robert Kyncl, directeur des opérations commerciales de YouTube, revient sur l'importance du mobile, la popularité croissante des youtubeurs et la polémique avec les labels de musique indépendants.

LE FIGARO - Le 18 septembre, vous avez annoncé un nouvel «investissement important» dans vos créateurs, qu'on appelle également youtubeurs. Qu'est-ce que cela signifie?

Robert KYNCL. - Il s'agit simplement d'aider au financement de projets de youtubeurs. Nous voulons susciter des aspirations créatives. Les créateurs nous présentent des idées de vidéos et nous leur apportons des fonds pour les aider à les réaliser. C'est une relation très bénéfique pour nous comme pour eux. Ils peuvent réaliser leurs projets les plus fous et nous profitons de leurs millions de fans, qui sont très fidèles et passionnés. La clé de la puissance des youtubeurs, c'est qu'ils savent construire une marque à leur image et rassembler une large audience. Ils sont comme de jeunes entrepreneurs: ils s'adaptent aux goûts des gens, évoluent avec eux. C'est pour cette raison que les internautes ne se lassent pas de YouTube.

Ne craignez-vous pas que vos stars soient récupérées par les médias traditionnels, comme la télévision ou le cinéma, ou par vos concurrents sur le Web, comme Facebook, qui beaucoup investi dans ses outils de vidéos?

Non, au contraire! Un youtubeur qui passe à la télévision, c'est un youtubeur qui élargit encore plus son audience. Pour ce qui est de Facebook, nous ne sommes pas inquiet non plus. YouTube est une entreprise qui est née dans le Web. Pour nous, la concurrence a toujours été à portée de clic. Nos créateurs apprécient YouTube car nous leur donnons du pouvoir mais aussi une grande indépendance. Le fait qu'ils utilisent également d'autres plateformes ne nous dérange pas, tant que leur audience sur YouTube continue de grossir.

Facebook est aujourd'hui un acteur majeur de la vidéo en ligne. Les vidéos du «Ice Bucket Challenge» postées sur le réseau social ont été visionnées plus de dix milliards de fois. Cela ne vous inquiète pas?

Le marché de la vidéo en ligne est assez grand pour accueillir à la fois YouTube et Facebook. Nous ne cherchons pas spécialement la compétition. L'intérêt de Facebook dans la vidéo signifie simplement que nous nous trouvons dans un secteur très attractif. À l'avenir, il se peut que nous ayons une part de marché moindre, mais nous voulons rester les premiers en termes de revenus. Notre triptyque, ce sont les utilisateurs, les créateurs et les annonceurs. Si on contente les trois, alors on obtient un écosystème sain.

Face au succès des applications Vine ou la fonctionnalité vidéo d'Instagram, YouTube semble prendre du retard dans le domaine du mobile ...

La moitié de notre trafic vient désormais du mobile. Par ailleurs, beaucoup de vidéos sur YouTube sont déjà réalisées grâce à un smartphone ou à une tablette. Le succès de Vine s'explique par son format qui est original mais très limité. Les possibilités sont bien plus grandes sur YouTube. Tout tourne autour du mobile: c'est un moyen de production, de visionnage ou de découverte. Par exemple, grâce à Chromecast (une clé USB qui permet de diffuser des vidéos depuis son smartphone sur sa télévision lancée par Google en 2013), un internaute peut trouver une vidéo YouTube sur son mobile, puis le passer sur un plus grand écran. C'est ça l'avenir!

En juin, vous avez menacé de retirer de YouTube des milliers de clips d'artistes et de labels indépendants car ils refusaient de signer vos nouvelles conditions tarifaires en prévision du lancement d'une version payante. Certains ont même déposé une plainte à Bruxelles. Où en sont les négociations?

Elles sont toujours en cours. L'industrie de la musique ne cesse de réduire, mais il s'agit d'un gros marché pour YouTube. Nous cherchons simplement à encourager sa croissance par différents moyens. Nous avons le soutien de 95 % des acteurs de la musique dans cette affaire. Néanmoins, nous ne forçons personne à faire quoi que ce soit. Tout le monde est libre sur YouTube. Si vous n'êtes pas d'accord avec nos règles, vous avez aussi le choix de partir!

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