Social TV : quel intérêt pour les marques ?
La social TV, le second écran on ne parle plus que de cela. Finit le temps où l’on regardait passivement l’Eurovision avachi dans son canapé un paquet de chips dans une main et la télécommande dans l’autre. Désormais le téléspectateur est (inter)actif, il regarde « Zi Voice » la tablette sur les genoux et le smartphone en main pour pouvoir voter en direct, tweeter ses remarques sur le petit ventre de Jennifer et trouver un site marchand ou il pourra acheter la même veste en peau de Varan que Florent Pagny…
Si pour les chaines de télévision les avantages de la Social TV sont relativement évidents (fidélisation et engagement de l’audience, publicité virale…) les choses sont nettement moins claires pour les marques. Quels sont les profits qu’un annonceur peut tirer de notre nouvelle manière de consommer les contenus du petit écran ?
Nouveaux espaces
En développant des applications « second écran » les diffuseurs (TV) créent de nouveaux espaces publicitaires pour les annonceurs. Grâce à une meilleure contextualisation ces publicités sont généralement mieux perçues et assimilées par les consommateurs. Mais cela reste néanmoins un format relativement peu performant.
Nouveaux formats
Les applications mobiles permettent heureusement de produire de nouveaux modèles comme la gamification, le transmedia, la publicité interactive etc. Ces formats sont plus performants mais souvent également plus couteux et délicats à mettre en place.
Achats Impulsifs
Le E-commerce est également une option intéressante à développer. En se basant sur le principe du « achetez ce que vous voyez » les marques peuvent tenter de mettre en place des mécanismes de recommandation d’achat, de placement de produits, ou d’achat impulsif-contextualisé (la fameuse veste en peau de varan de F.Pagny).
L’industrie musicale est relativement en avance sur ce créneau et grâce à des applications comme Shazam ou à l’intégration directe de liens vers iTunes il est déjà facile d’acheter immédiatement le CD de l’artiste qui passe à l’écran.
Contenus de marque
Les marques peuvent également investir en marketing de contenu et en contenu « marqué ». Une entreprise commercialisant des produits musicaux pourrait par exemple proposer une application « Victoire de la Musique » de type second écran qui permettrait de visionner des séquences bonus, des reportages sur les coulisses, des interviews exclusives etc. Le tout dans un contexte de marque totalement maitrisé.
Le développement de ce type de contenus et d’applications et cependant couteux et il n’est pas toujours facile de rentabiliser ces investissements avec des programmes qui ne durent parfois qu’une saison. C’est que qui explique sans doute que l’on se retrouve encore trop souvent avec des applications trop pauvres en contenus et en fonctionnalités.
En guise de conclusion
En conclusion on peut dire que la Social TV présente un potentiel réel pour les marques mais qu’il est nécessaire (comme souvent) de passer par une phase d’apprentissage et d’investissements à perte avant de trouver un modèle économique viable et rentable pour tout le monde et surtout porteur de valeur ajoutée pour les consommateurs.
Les premiers à risquer l’aventure gagnerons en crédibilité et en expérience tandis que ceux qui attendent trop prendrons moins de risques mais perdrons une opportunité de se démarquer de la masse.
3 commentaires
Bonjour Geoffrey,
Pour compléter l’article, on remarque aussi des marques qui assurent un Livetweet d’émissions TV.
A l’occasion de Topchef, on comptait une douzaine de marques liées de près ou de loin à la gastronomie https://twitter.com/Phil_Khattou/marques-sur-topchef/members
Tout à fait, et je pense même que dans certains cas nous avons affaire à du « HashTag-Hacking » ou des marques utilisent un hashtag TV tendance pour insérer leurs contenus et tenter de piloter la conversation mais sans pour autant être un sponsor de l’émission ou être impliqué dans sa construction.
Il y a aussi la problématique entre le secteur d’activité et le marché. Il n’est pas toujours évident pour certaines marques de pouvoir faire du social TV. Et comme vous le précisez, il faut accepter d’invertir un certain montant avant d’avoir les premiers retours, choses que certaines marques ont du mal à faire.