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L'Inde reconnaît l'existence d'un troisième genre

« La reconnaissance des transgenres comme un troisième genre n'est pas une question sociale ou médicale, mais une question de droits de l'homme », a résumé la Cour suprême.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 15 avril 2014 à 13h55, modifié le 15 avril 2014 à 14h34

Temps de Lecture 2 min.

La Cour suprême a ordonné au gouvernement de l'Inde et aux Etats du pays d'identifier les transgenres comme un troisième genre neutre et de leur donner droit aux mêmes aides sociales et à des emplois réservés, comme les autres groupes minoritaires.

La Cour suprême indienne a reconnu, mardi 15 avril, la communauté transgenre comme étant un troisième genre, ni masculin ni féminin.

Cette décision va permettre à plusieurs millions de personnes qui ont subi une opération chirurgicale de changement de sexe ou qui adoptent le mode de vie de l'autre genre sans forcément avoir changé de sexe, sans oublier les eunuques, de faire reconnaître leurs droits. « La reconnaissance des transgenres comme un troisième genre n'est pas une question sociale ou médicale, mais une question de droits de l'homme », a déclaré le juge K. S. Radhakrishnan.

RECONNAISSANCE INÉGALE

La Cour a ordonné au gouvernement de l'Inde et aux Etats du pays d'identifier les transgenres comme un troisième genre neutre et de leur donner droit aux mêmes aides sociales et à des emplois réservés, comme les autres groupes minoritaires. « Les transgenres sont des citoyens de ce pays et ont droit à l'éducation et à tous les autres droits », a dit le juge. *

Certains Etats et organismes officiels reconnaissent déjà les personnes transgenres, comme la Commission électorale, qui a décidé qu'ils seraient classés dans la catégorie « autres » sur les listes électorales et les cartes d'électeurs.
Les personnes transgenre sont estimées à plusieurs millions en Inde. La Commission électorale n'a cependant inscrit que 28 341 personnes dans cette catégorie, illustrant la crainte de nombre d'entre elles d'être stigmatisées.

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Les personnes transgenres et les eunuques vivent en marge de la société indienne, traditionnellement conservatrice, et sont fréquemment contraints d'avoir recours à la prostitution, la mendicité ou à des emplois très précaires pour survivre. En Inde, une grande partie d'entre eux forme la communauté des « hijras » qui sont considérés avec un mélange de crainte et de respect.

« Mes sœurs et moi avons le sentiment d'être de vrais Indiens et sommes très fiers car nos droits ont été reconnus par la Cour suprême », a déclaré Lakshmi Narayan Tripathi, militant reconnu des eunuques et transgenres.

Le recours devant la Cour suprême avait été intenté en 2012 par un groupe conduit par Lakshmi Narayan Tripathi, militant reconnu des eunuques et transgenres. « Pour la première fois, aujourd'hui, je suis très fier d'être indien », a lancé le militant aux journalistes réunis devant la Cour suprême. « Mes sœurs et moi avons le sentiment d'être de vrais Indiens et sommes très fiers, car nos droits ont été reconnus par la Cour suprême », a-t-il ajouté.

Des groupes de défense des droits de l'homme ont dit espérer que la décision de la Cour encourage le nouveau Parlement à abroger la loi contre l'homosexualité alors que les élections législatives ont débuté le 7 avril et les opérations de vote sont étalées sur cinq semaines. Une partie des intellectuels indiens avait réagi en estimant qu'une telle décision ramenait le pays XIXe siècle.

Cette reconnaissance d'un troisième genre est rare dans le monde. Début avril, la plus haute juridiction d'Australie avait décidé qu'une personne pouvait être reconnue par l'état civil comme de genre neutre. De leur côté, l'Allemagne et le Népal autorisent leurs ressortissants à inscrire un X dans la case « sexe » du passeport.

Le Monde avec AFP et Reuters

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