L'éditeur du phénomène Candy Crush entre en Bourse
Par Nicolas Rauline
C'était un secret de Polichinelle, désormais officiel : l'éditeur de jeux britannique King.com va s'introduire sur le New York Stock Exchange. La société a publié son document S1 dans lequel elle indique vouloir lever jusqu'à 500 millions de dollars. Sa valorisation n'a pas encore été fixée, mais elle devrait dépasser les 5 milliards de dollars.
Ce document d'introduction en Bourse envoyé à la SEC confirme surtout que la success story de la société britannique est étroitement liée à son jeu phare, Candy Crush, devenu un véritable phénomène de société. Jusqu'en 2011, les revenus de King.com, créé en 2003, ont stagné autour de 60 millions de dollars avant de monter à 164 millions en 2012, année de lancement de Candy Crush, et de s'envoler l'an dernier, quand le jeu a connu un succès planétaire. En 2013, King.com a généré 1,88 milliard de dollars de chiffre d'affaires.
Options payantes
Comme beaucoup de sociétés positionnées sur les jeux mobiles et les jeux sur les réseaux sociaux, l'éditeur tire l'essentiel de ses revenus des options payantes. L'utilisateur peut jouer gratuitement mais, s'il veut débloquer des niveaux ou aller plus vite, il peut acheter des crédits. Selon les chiffres publiés par King.com, le jeu réunit 93 millions de joueurs à travers le monde et plus d'un milliard de parties sont jouées quotidiennement. Le jeu occupe la première place des téléchargements sur toutes les boutiques d'applications depuis plusieurs mois.
La société est très rentable : l'an dernier, elle a dégagé un bénéfice net de 567,6 millions de dollars. Mais les investisseurs se souviendront que Zynga, autre acteur des jeux sociaux, affichait les mêmes promesses avant son entrée en Bourse, avant de s'empêtrer dans les difficultés. Sur ce marché très volatil, les succès se font et se défont. King.com devra prouver sa capacité à innover pour ne pas devenir un nouveau Zynga.
Nicolas Rauline