Accéder au contenu principal

Contrefaçon : une sévère menace !

Les fabricants des bijoux de luxe ne sont plus les seuls à craindre la contrefaçon. Le Journal de l’Intelligence économique d’Ali Laïdi a enquêté sur un cas de contrefaçon de bijoux fantaisie, fabriqués en Chine et écoulés en Afrique. Enquête sur une PME française, victime d’une guerre économique.

Publicité

GL est un des premiers fabricants européens de bijoux. Depuis 1917, cette PME, basée en Ardèche, dans le sud-est de la France, fabrique et distribue des bijoux plaqués or, argent et acier. Mais depuis quelques temps, les bijoux sont contrefaits par des Chinois qui revendent les stocks en Afrique. Le Groupe GL a pris les choses en main : il a modifié ses habitudes de production et a fait appel à des spécialistes en intelligence économique.

Cette situation de concurrence illégale a eu un impact direct sur la société : GL a connu une baisse significative et brutale de son chiffre d’affaire en Afrique. Pierre Legros, PDG de l’entreprise, explique : « Au mois de mai 2010, nous étions à moins 40% par rapport à l’année 2009. Nous avons mis très vite un plan de lutte qui, semble réussir puisqu’aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’à moins 20% et nous visons sur la fin de l’année moins 10%. »

Pour remonter la pente et protéger sa production de la contrefaçon, la société de bijoux a pris plusieurs mesures. Sur chaque emballage, par exemple, des hologrammes difficilement falsifiables ont été déposés. De plus, le bureau de création a récemment multiplié les collections afin de prendre de vitesse les contrefacteurs. Enfin, Pierre Legros a demandé à une société d’Intelligence économique de mener l’enquête en Chine et en Afrique. Le consultant qui s’est occupé du dossier souhaite rester anonyme. Il a livré un dossier à la justice béninoise. « Et c’est sur la base de ce dossier que l’avocat béninois du groupe GL a obtenu du juge une ordonnance en saisie contrefaçon, permettant aux huissiers du Groupe GL pendant une période de trois mois, de saisir tous les bijoux GL contrefaits sur le territoire, qu’ils soient en douane, sur les marchés ou chez les grossistes », raconte le consultant. Des contrôles ont été réalisés et ont abouti à des saisies au Bénin.

L’enquête a permis de remonter la filière de production, située en Chine. Là-bas, des saisies ont également été opérées, en septembre 2009. Le consultant en intelligence économique souligne que les contrefacteurs appartiennent à un réseau bien plus large, qui distribue aussi de la drogue et d’autres produits : « Nous avons découvert que les transitaires ne passent pas que des faux GL, ils passent, dans certains cas, de la drogue et d’autres produits de contrebande. C’est surtout dans la distribution que l’on trouve des liens inquiétants avec le monde du crime organisé. »

Pourtant éloignée de cet univers criminel, une PME comme GL ne peut plus aujourd’hui éviter les vents féroces de la guerre économique.
 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.