Samuel Eto'o a vu rouge. Lundi soir, à l'issue de la démonstration des Brésiliens face à la Corée du Sud (4-1) en huitièmes de finale de la Coupe de monde, le président de la Fédération camerounaise de football s'en est pris violemment à un jeune youtubeur algérien sur le parvis du stade 974. Il s'agirait de Sadouni SM.
Alors qu'il multipliait les photos avec les supporters brésiliens, Eto'o a pris à partie un jeune homme muni d'une caméra. Selon la vidéo du site La Opinion de Los Angeles, ce dernier avait auparavant tenu des propos - dont on ne connaît pas la teneur - envers le Camerounais. Remonté, l'ex-attaquant du Barça a multiplié les coups de pression, avant d'asséner un coup de pied violent, propulsant au sol le jeune vidéaste. Dans sa dernière vidéo Youtube, Sadouni SM montre sa caméra brisée.
Une campagne de harcèlement qui dure
Cet épisode surprenant fait suite aux barrages de qualifications à la Coupe du monde entre l'Algérie et le Cameroun. Les Fennecs, éliminés au terme d'une incroyable prolongation (2-1 a.p., 0-1 à l'aller), avaient vivement contesté l'arbitrage du Gambien Bakary Papa Gassama. Ce dernier avait refusé deux buts à Islam Slimani, l'attaquant algérien, et oublié deux penalties.
« L'arbitre a enlevé l'espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça... Je ne dis pas qu'il faut le tuer mais il ne faut pas le laisser tranquille »
Djamel Belmadi, sélectionneur des Fennecs depuis 2018, affirmait en avril 2022 : « Nous ne laisserons jamais plus un arbitre mettre à mal notre pays. Je n'ai pas aimé voir l'arbitre le lendemain confortablement assis dans nos salons à l'aéroport boire un café et manger un mille-feuille. Je lui ai vidé mon sac et je l'ai recroisé en Turquie et je lui ai dit qui il était encore ! Il a enlevé l'espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça... Je ne dis pas qu'il faut le tuer mais il ne faut pas le laisser tranquille. »
Sur les réseaux sociaux, les supporters algériens ont répondu à l'appel de leur sélectionneur, qui, de son côté, a essayé de tempérer ses propos. Parallèlement, ce harcèlement s'est déporté vers Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise. Lors de la cérémonie des tirages au sort de la Coupe du monde, un vidéaste algérien avait interpellé le Camerounais : « Gassama. Ils ont acheté le match face à l'Algérie. Ils ont triché le Cameroun. » Sans réponse. Jusqu'à lundi soir et le coup de sang de la légende camerounaise.