Ne dites pas : "Mon soldat se trouve à X, dans le camp Y, de la ville Z, en Afghanistan." Dites plutôt : "Mon soldat est déployé en Afghanistan." Voici l'une des recommandations de l'armée américaine aux soldats qui utilisent les réseaux sociaux sur les théâtres d'opérations.
Cette nouvelle édition du "manuel" de l'US Army, sortie jeudi 20 janvier, se présente comme un guide de bonnes pratiques et sonne comme une incitation à la prudence, face à Facebook, Twitter ou YouTube. Car les responsables militaires américains semblent prendre la mesure de l'impact des réseaux sociaux dans la diffusion d'une information, mais se veulent soucieux de préserver la sécurité de leurs forces. "L'adversaire – Al-Qaida, les terroristes et les criminels, notamment – s'intéressent de près" aux publications faites sur ces sites, assure le rapport.
D'abord adressé aux soldats, le manuel propose des mesures de bon sens. Les soldats en opération ne doivent diffuser que des informations vagues, et ne pas mentionner leur grade, les noms de leurs compagnons, ou les détails de l'équipement utilisé. La communication militaire est aussi très attentive aux fonctions de géolocalisation, et invite à désactiver la fonction GPS des smartphones.
Sur les sites de partage de photographies, comme Flickr, ou même Facebook, il est aussi demandé de ne pas utiliser le "géo-tagging", permettant d'afficher des données géographiques. "Si vous doutez de la pertinence de placer telle information sur un panneau devant votre jardin, alors ne le faites pas en ligne non plus", poursuit le texte, en s'adressant aux familles des engagés.
Mais le document fait également des recommandations qui dépassent le simple cadre de la sécurité, incitant notamment les soldats à respecter le droit d'auteur... "Les plates-formes de réseaux sociaux permettent aux individus de se connecter, et d'exprimer leur personnalité, mais ceci peut être fait sans enfreindre les règles du droit d'auteur", précise le texte. Les soldats ne peuvent donc pas, sur les réseaux sociaux, faire des liens vers des sites favorisant le téléchargement illégal.
RESTRICTIONS DE L'AIR FORCE
Le manuel pose aussi quelques lignes de conduite pour les supérieurs. Dans leur utilisation des réseaux sociaux, les chefs d'unité doivent distinguer ce qui relève de la chaîne de commandement, des relations personnelles, amicales et familiales. Les supérieurs ne doivent pas non plus faire d'auto-promotion via les réseaux sociaux, ou chercher à faire passer un message politique.
Mais si l'armée américaine semble vouloir définir un cadre de bonnes pratiques, l'US Air Force a récemment pris des mesures drastiques. En décembre, elle a bloqué l'accès à ses personnels aux sites d'information, comme le New York Times, le Guardian ou Le Monde, qui ont publié des documents obtenus grâce à WikiLeaks. Depuis le mois de mars, les marines sont quant à eux autorisés à accéder aux sites comme Facebook, Twitter et YouTube depuis leur lieux de travail.
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