Eiffage : Jean-François Roverato remplace Pierre Berger

Après le décès soudain de son PDG, le groupe de BTP réorganise la direction et rappelle temporairement au poste de président le fondateur du groupe.

Par (avec AFP)

Le groupe de BTP Eiffage a, pour remplacer son patron décédé brutalement  vendredi, réorganisé la direction en rappelant temporairement             au poste de président le fondateur du groupe Jean-François  Roverato.
Le groupe de BTP Eiffage a, pour remplacer son patron décédé brutalement vendredi, réorganisé la direction en rappelant temporairement au poste de président le fondateur du groupe Jean-François Roverato. © JEAN-FRANCOIS MONIER

Temps de lecture : 3 min

Eiffage prépare la succession. Après le décès soudain de son PDG Pierre Berger, le groupe français a réuni son conseil d'administration lundi 26 octobre 2015 au siège à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) afin de discuter en urgence de la suite. Jean-François Roverato, qui avait débauché il y a cinq ans Pierre Berger chez son concurrent Vinci avant de lui léguer complètement les rênes du troisième groupe de BTP en France en 2012, a été choisi comme président par intérim du groupe. Max Roche a été nommé aux côtés du fondateur du groupe comme directeur général, précise le conseil d'administration dans un communiqué.

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"Il a délégué au poste de président du conseil d'administration Jean-François Roverato jusqu'à la nomination d'un nouveau président. Sur proposition de Jean-François Roverato et pour la même durée, il a nommé Max Roche directeur général d'Eiffage. Il a missionné le comité des nominations et des rémunérations, présidé par Thérèse Cornil, aux fins de trouver un successeur à Pierre Berger avec pour objectif d'aboutir d'ici à la réunion du conseil de fin février 2016", peut-on lire dans le communiqué.

Les salariés au capital

Pierre Berger est décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 47 ans dans la nuit du 22 au 23 octobre 2015. Eiffage, une société détenue à près d'un quart par ses salariés et à environ 13 % par l'État, lui a rendu hommage, évoquant "ses exceptionnelles qualités humaines et professionnelles", qui "ont été déterminantes pour le développement du groupe, l'amélioration de sa rentabilité et la progression de l'action Eiffage. Pierre Berger était animé par une énergie exceptionnelle et une passion pour les métiers du groupe".

Dans une situation assez similaire en 2014 après le décès accidentel de son PDG Christophe de Margerie, le géant pétrolier Total avait opté pour un tandem : son ancien président Thierry Desmarest avait repris du service tandis que Patrick Pouyanné, alors responsable d'une des divisions du groupe, était nommé directeur général. Cette direction bicéphale doit toutefois prendre fin en 2016, Thierry Desmarest célébrant ses 70 ans à la fin de l'année et atteignant ainsi la limite d'âge prévue par les statuts du groupe.

Pas de dauphin évident

Des responsables syndicaux de la CFDT et de la CGT ne discernent pour leur part aucun successeur évident au sein de l'entreprise à Pierre Berger, une figure reconnue du secteur du BTP dont il avait rapidement gravi les échelons. Depuis son arrivée à Eiffage, il s'était attaché à restaurer les marges de l'entreprise et à la désendetter tout en allant chercher de la croissance à l'international avec, par exemple, des acquisitions au Canada et en Colombie. La valorisation boursière d'Eiffage a plus que doublé depuis le jour de sa nomination au poste de PDG en 2012, pour atteindre 5,4 milliards d'euros.

Fin août, le groupe, qui emploie 66 000 collaborateurs et a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros, confirmait prévoir pour 2015 une "nouvelle progression" de son résultat net. Le chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'année est toutefois de nouveau attendu en "léger repli". Autre point noir : confronté à un ralentissement de l'activité de constructions métalliques en France, le groupe prévoit la fermeture de 2 usines dans l'est du pays et la suppression de 239 postes dans cette branche.

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Commentaires (2)

  • Le sanglier de Génolhac

    Quels que soient les qualificatifs qu'on lui attribue fait beaucoup parler d'elle, je voudrais dire que J. F Roverato est le fils d'un trés modeste réparateur de meubles d'un quartier populaire du vieux Paris. Il a également deux enfants sortis diplômés de l'une de nos plus prestigieuses écoles d'ingénieurs. Voila, c'était juste pour éclairer la trés riche personnalité de ce grand patron, cultivé, humaniste et discret et que j'ai eu le privilège de rencontrer quelques fois. Là, on peut REELLEMENT parler de "richesse".

  • CRIT

    Photo bizzare pour illustrer cet article !