HAUTES-ALPES Guillestre : elles n’ont pas peur de rouler en montagne !
Beaucoup se retournent sur son passage. Elle est reconnaissable à son bruit particulier et ses formes arrondies. La 2CV fête ses 70 ans ! Elle évoque des souvenirs et suscite les rencontres, c’est aujourd’hui plus qu’une voiture, c’est un art de vivre. Les “coucous” sont spontanés… et les conversations s’engagent tout naturellement : « Elle est de quelle année ? », « Mes parents en avaient une ! », « Il faut se pincer quand on voit une 2CV verte »… Aujourd’hui, elles sont bichonnées, pas faciles à trouver, souvent très chères, mais toutes ont une âme et font la fierté de leur propriétaire. « C’est rigolo, témoigne Gilles Bariteau, propriétaire d’une 2CV4 verte de 1978. Tu te fais remarquer partout où tu passes. C’est phénoménal comme ça tient la route, tu peux prendre les ronds-points au taquet. Et sur la neige, c’est l’éclate. C’est que du plaisir cette petite voiture. »
« On embête les Porsche »
« C’est être un peu différent des autres, un phénomène atypique », complètent Hélène et Maurice Bonnardel, propriétaires de “Chic”, 2CV6 de 1988. “Chic” a été dessinée en 1986 par Serge Gévin, mais n’a pas été retenue par Citroën. C’est Lucien Martin, un deuchiste “Ch’ti”, qui a l’idée de la fabriquer lui-même et de la présenter au Salon de l’automobile de 2008.
En montagne, elles sont courageuses, mais mieux vaut avoir un moteur de 2CV6 plutôt qu’un 2CV4… Elles sont respectées, personne ne s’énerve derrière. Au contraire, on l’encourage à la montée. « On embête les Porsche », sourit Hélène Bonnardel. L’hiver, avec ses pneus montés en 125, sur la neige, c’est du bonheur ! « Je l’ai équipé en pneus neige, mais en 135 », témoigne Gilles Bariteau.
Un canapé dans l’herbe
Légère, elle n’a rien à envier aux gros 4x4 pour franchir les cols. L’été, les capotes s’ouvrent, les fenêtres se relèvent… (Attention au coude quand elle tombe !) et elles partent à la conquête des chemins et des pique-niques avec leurs banquettes démontables… Un canapé dans l’herbe.
Quant à sa conduite, tout s’anticipe. Prendre de l’élan avant chaque montée, le freinage, les trajectoires… « J’ai bien conscience de l’épaisseur de ma carrosserie, sourit Virginie Bisson, propriétaire d’une 2CV6 de 1972. J’anticipe les bêtises des autres et lève le pied même si j’ai priorité. »
La légende dit que Citroën offrait une 2 CV à qui arriverait à la retourner. Visiblement, la seule manière d’y parvenir serait en marche arrière, à fond, et de tout braquer d’un seul coup… Mais aucune de nos 2 CV du Guillestrois n’est motivée pour tenter l’expérience.