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Prepa HEC

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Prépa : la fin d’un mythe ?

Publié 1 Août 2014 par Aristote420 in Prepa, mythe, Le Monde, fantasme

Prépa : la fin d’un mythe ?

Le blog Campus du Monde nous gratifiait hier d’un article sacrément bateau, bon marronnier de saison, sur « Comment réussir sa rentrée en classe prépa une vision souvent très caricaturale des classes prépas.

Le fantasme de la prépa solidement ancré

C’est une image communément répandue et souvent relayée par les médias, avides de titres accrocheurs et d’opinions tranchées : la prépa serait une sorte de goulag sans merci où seuls les surhommes ou les privilégiés sauraient tirer leur épingle du jeu.

Le Monde lui-même, dans un article intitulé « Classes prépa, la fabrique des maîtres du temps » datant de 2013, accréditait cette idée d’étudiants dotés rapidement de super-pouvoirs en matière de gestion de leurs agendas et d’acquisition de savoir. La sociologue interviewée dans cet article n’hésitait pas à confirmer des choses comme : « la mise sous pression et l’avalanche de travail, qui, dans un premier temps, sèment la panique puis obligent l’étudiant à s’organiser à la minute près. »

En soi, cet article ne cherchait pas spécialement à discréditer la prépa et le ton était plutôt celui du décryptage (basé sur une étude sociologique). Mais en décrivant la prépa et les préparationnaires sous un angle aussi archétypal, il contribuait à consolider une image de fabrique des élites normative.

La caricature est mauvaise conseillère

Outre qu’il est énervant, qu’on soit préparationnaire soi-même ou qu’on enseigne en prépa, de voir ainsi accumulés des poncifs très exagérés, cette vision caricaturale contribue à décourager de la prépa un certain nombre d’étudiants pourtant forts capables, simplement parce qu’ils ont peur de ce qui les y attend.

Il n’y a pas d’archétype de celui qui réussit en prépa. Il n’y a pas de secret caché ou de recette infaillible. Certains vivent leur prépa comme un bagne, d’autre comme un enrichissement intellectuel permanent. Certains travaillent énormément en dehors des cours, d’autres assimilent très bien au fur et à mesure. Certains font des fiches, d’autres non. Certains passent leurs vacances à réviser, d’autres à s’aérer l’esprit. Le jour des concours, il n’y a pas une catégorie qui réussit mieux que l’autre.

La prépa est certes un cursus exigeant et qui n’est pas adapté à tout le monde mais celui qui réussit le mieux est loin d’être ce robot bourreau de travail qui sacrifie 2 ou 3 ans de sa vie à sa réussite future.

Le plus paradoxal dans tout cela est que ce sont généralement ceux qui dénoncent le plus la reproduction sociale induite par la prépa qui colportent le plus ces caricatures qui découragent des étudiants venus de milieux plus modestes de tenter leur chance.

Le mythe de la prépa se fendille ?

Pour finir sur une note plus optimiste, saluons donc ce premier pas fait dans l’article récent du Monde que j’évoquais en introduction. Si l’on y cherche encore à débiter des « règles » absurdes (du genre « avoir lu les œuvres au programme reste le B-A BA. Et quand je dis lire, cela suppose deux lectures, la première cursive, sans prise de notes, et la seconde crayon à la main. »), le journaliste rappelle également qu’il est bon de savoir se détendre.

Sans encore avouer littéralement qu’il n’y a pas de recette miracle, il a au moins le mérite d’admettre à demi-mot que chacun doit s’organiser de la façon qui lui convient le mieux.

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