A l'issue de quatre mois d'expérimentation sous-marine, l'hydrolienne Arcouest, construite par OpenHydro (propriété de DCNS depuis le mois de mars) a démontré de bonnes performances en termes de rendement et de fonctionnement. Des modèles de série devraient entrer en service en 2015-2016.

Alors que tous les acteurs des énergies marines renouvelables sont réunis à Cherbourg pour les Premières assises des EMR et pour la convention d'affaires internationale Thetis, DCNS annonce les résultats de la seconde campagne d'essais de son hydrolienne "Arcouest". Immergée pendant quatre mois à 40 mètres de fond, au large de Bréhat, elle a démontré ses capacités : la turbine de 16 mètres de diamètre et 850 tonnes "a tourné au total 1.500 heures en continu, contre 500 heures initialement attendues", indique le groupe de construction navale français.

 

Une première phase de tests en mer avait été menée entre les mois d'octobre 2011 et de janvier 2012, sur le même site, celui de la future ferme hydrolienne EDF. Les premiers résultats avaient été jugés "très encourageants" à l'époque. Mais le programme avait connu un coup d'arrêt avec un incident, survenu en septembre 2012, sur la barge de transport : l'avarie d'un treuil avait empêché de remonter la lourde machine qui était restée immergée par 25 mètres de fond dans la rade de Brest pendant 6 mois, alors qu'elle aurait dû être récupérée, démontée et expédiée chez son concepteur, la société irlandaise OpenHydro, pour étude. La mésaventure avait entraîné un retard de plusieurs mois sur le calendrier initialement prévu. Les quatre machines du type Arcouest qui devaient être installées dès l'été 2014, ne le seront que dans un an, pour un début de production à l'horizon de 2016.

 

Des installations prévues dans les îles anglo-normandes et au Canada
Afin de conforter la filière naissante, le gouvernement a lancé au mois de septembre 2013, un appel à projets portant sur trois ou quatre fermes hydroliennes, comprenant chacune entre 5 et 10 machines. Les installations seront subventionnées par l'Etat, à hauteur de 30 M€, et le tarif d'achat de l'électricité produite par les turbines sous-marines a été déjà été fixé à 173 €/MWh. Deux sites d'implantation ont été identifiés : le passage du Fromveur, entre l'archipel de Molène et l'île d'Ouessant, en mer d'Iroise, et le raz Blanchard, situé entre la péninsule du Cotentin et l'île anglo-normande d'Alderney.

 

Cette zone de la Manche est particulièrement propice au développement de l'énergie hydrolienne en raison des forts courants qui y règnent. La filiale de DCNS qui a conçu l'Arcouest a également annoncé la création d'une co-entreprise avec la société britannique Alderney Renewable Energy, pour le déploiement d'un ferme hydrolienne de très grande importance. Contrairement aux projets français, encore modestes, le projet qui sera implanté dans les eaux territoriales de l'île anglo-normande d'Aurigny, comprendra 150 turbines de 2 MW chacune, soit de quoi produire de l'électricité pour 150.000 foyers. Les hydroliennes seront produites par OpenHydro à proximité, à Cherbourg (Manche). Trois années d'études sur l'impact environnemental seront toutefois nécessaires avant de lancer le chantier. La ferme hydrolienne d'Aurigny devrait être "pleinement opérationnelle en 2020", prévoient ses promoteurs. A la fin du mois de mars, DCNS et sa filiale OpenHydro, avaient déjà annoncé l'installation de deux turbines au Canada, qui entreront en service en 2015. L'énergie hydrolienne est donc maintenant portée par des courants très favorables.

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