Cette année, les entreprises prévoient près de 150 000 embauches de plus qu'en 2016, selon l'enquête sur "Besoins en Main d'oeuvre" réalisée par Pôle emploi, et parue ce 19 avril 2017.

Cette année, les entreprises prévoient près de 150 000 embauches de plus qu'en 2016, selon l'enquête sur "Besoins en Main d'oeuvre" réalisée par Pôle emploi, et parue ce 19 avril 2017.

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Chaque année, Pôle emploi sort son enquête "Besoins de main d'oeuvre", qui sonde les entreprises sur leurs projets de recrutement. L'édition de ce 19 avril 2017 peut conforter les optimistes. Après une hausse de 5,1% en 2016, les intentions d'embauche sont en hausse de 8,2% pour 2017. C'est donc 150 000 offres d'emploi supplémentaires qui pourraient être proposées sur le marché (pour atteindre 2 millions), sachant que les intentions d'embauche exprimés dans le cadre de cette enquête se réalisent dans environ huit cas sur dix.

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Les TPE et PME recherchent des candidats

"C'est un niveau record, il n'y a jamais eu autant d'intentions d'embauche depuis 2002", a commenté Stéphane Ducatez, directeur des Statistiques, Etudes et Evaluations à Pôle emploi. 58% des projets concernent des contrats à durée indéterminée (CDI) ou au moins des contrats de six mois. Ce dynamisme prévu est porté principalement par les petites entreprises: pour 46% par celles ayant moins de 10 salariés, et par 24% par des structures à l'effectif compris entre 10 et 50 salariés.

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Deux tiers des embauches devraient concerner les secteur des services, ceux aux particuliers en première ligne. "On observe aussi une hausse des volontés de recrutement dans l'industrie de 8,7%, a indiqué Stéphane Ducatez. Ce pourrait être un signe annonciateur de vents plus favorables pour ce secteur. Deux tiers des projets sont liés à un surcroît d'activité". Le revers de la médaille est la hausse des difficultés de recrutement envisagées, alors que celles-ci était, en tendance, à la baisse depuis des années.

Une pénurie de candidats dans certains métiers

Les métiers les plus tendus ne varient guère d'une année à l'autre: carrossiers automobiles, couvreurs, mécaniciens et électroniciens de véhicules, aides à domicile et aides ménagères, chaudronniers, traceurs, serruriers... 80% des 2,3 millions d'entreprises interrogées pour l'enquête par le Credoc indiquent que les difficultés de recrutement qu'elles prévoient sont liées à une pénurie de candidats. 81% évoquent aussi une inadéquation des profils. La formation, initiale et continue, est donc, de fait, un vecteur essentiel pour faire correspondre l'offre et la demande.

Pôle emploi, acteur pourtant au centre de cette problématique, se refuse à tout commentaire ou suggestion pour améliorer l'orientation des jeunes ou le fonctionnement du secteur de la formation professionnelle. "Il n'y a pas de corrélation mathématique entre la hausse des besoins de recrutement et la hausse des besoins de formation", a lâché simplement Catherine Poux directrice des services aux entreprises.

Pas un mot sur le plan 500 000 formations prioritaires (prolongé) lancé par François Hollande. Pas un mot sur les réformes de la formation professionnelle au programme de tous les candidats à la présidentielle. "Nous n'allons pas nous exprimer sur ce sujet à quatre jours du scrutin", a indiqué la direction. Comme bien souvent, l'heure est à la langue de bois, chez l'opérateur public.

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