Temps de lecture : 2 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) s'est introduite dans des centres de stockage de données concernant des centaines de millions d'utilisateurs de Google et Yahoo!, assure le Washington Post mercredi sur son site internet. Le programme surnommé "MUSCULAR", et opéré conjointement avec l'homologue britannique de la NSA, le Government communications headquarters (État-major des communications du gouvernement, GCHQ), permet aux deux agences de renseignement de récupérer des données depuis les fibres optiques utilisées par les géants d'Internet, selon des documents cités par le Post obtenus auprès de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden.
Selon le quotidien, qui a également interrogé des responsables, le programme est un pendant secret au programme Prism, qui permet à la NSA d'obtenir des données avec des ordres de justice adressés aux sociétés technologiques. Selon un document évoqué par le journal et daté du 30 janvier 2013, quelque 181 millions d'éléments avaient à cette date été collectés au cours des 30 jours précédents - allant de métadonnées sur des e-mails, à des éléments de texte ou des documents audio ou vidéo.
Fournisseur d'accès télécoms
Ces interceptions mises en oeuvre par la NSA auraient lieu en dehors des États-Unis, grâce à un fournisseur d'accès télécoms dont le nom n'est pas révélé, semblent suggérer les documents évoqués par le Post. Un graphique laisse ainsi penser que l'interception aurait lieu entre les sites internet eux-mêmes et les serveurs délocalisés de Google. Agir en dehors des États-Unis permettrait à la NSA d'avoir plus de latitude que dans le pays, où des décisions de justice seraient nécessaires pour ces actions, selon le quotidien.
Contactés par l'AFP, la NSA, Google et Yahoo! n'avaient pas réagi dans l'immédiat. Selon le Post, Yahoo! et Google ont assuré n'avoir jamais autorisé un tel accès aux données concernant leurs utilisateurs. Le chef de la NSA, le général Keith Alexander, interrogé sur les allégations du Washington Post lors d'une conférence à Washington, a assuré ne pas être au courant de leur publication, tout en déclarant qu'elles lui semblaient incorrectes. "À ma connaissance, une telle activité n'a jamais eu lieu", a-t-il assuré.
"En juin, il y avait déjà eu cette allégation selon laquelle la NSA s'introduisait dans les serveurs de Yahoo! et Google, mais c'est faux", a-t-il ajouté. La NSA a accès à des données "sur ordre de justice" et "ne s'introduirait pas de force dans des centres de stockage de données", a-t-il aussi déclaré.
L'Europe devrait se doter de ses propres moteurs de recherches et autres logiciels afin de se passer de Windows, Google. Firefox, Yahoo etc. Tous ces programmes Américains qui ont fait main mise sur internet. Ainsi il sera plus compliqué pour les américains d'espionner le monde entier.
Je trouve qu'il y peu de commentaires à propos de Google, qui on le sait, stock des données considérables sur leurs utilisateurs ; tout en sachant cela les mêmes utilisateurs continuent d'utiliser ce moteur. Et la NSA pénètre leur système. Ouahou. Il faut savoir que lorsque l'on crée un site il faut être bien référencé ; ou ? Sur Google.
Tout le monde se doute depuis longtemps que la NSA (et l'état fédéral US en général) espionne tout ce qu'elle peut espionner. Qu'elle le fasse par la pression amicale, l'intimidation, ses liens endémiques avec le secteur industriel ou par des moyens occultes : quelle différence cela fait-il ?
Les seuls enjeux sont :
1. Cela aide-t-il dans la guerre contre le terrorisme ou cela bénéficie-t-il à d'autres intérêts ?
2. Ces écoutes ont-elles donné lieu ou le permettront-elles dans le futur, d'influer sur les décisions de nos responsables politiques ? Si oui, car comment douter qu'il en soit autrement, que devons nous faire ? Le fondement même de nos démocraties est en jeu.
3. Comment éliminer la dissymétrie évidente que cela induit quant au rapport de force entre l'exécutif et les autres acteurs, qu'ils soient des individus quelconques, des dirigeants étrangers, des ONGs ou des entreprises ? Et ce rapport dissymétrique est surpuissant à deux titres : non seulement les données sont collectées et analysées, mais elles sont conservées au delà de ce que nous pouvons nous-mêmes faire, mais de surcroit il nous est impossible d'utiliser ces mêmes ressources pour notre propre défense le cas échéant.
4. Quelle influence cela a-t-il que nous sachions que de fait, notre liberté est mise sous tutelle et qu'en tout état de cause notre droit à ce qu'on nous laisse tranquille n'est plus ? Personne ne semble se soucier de l'importance capitale de ce qui était jusqu'à il y a encore quelques années une des composantes les plus essentielles de nos existences : notre vie privée. Parmi les caractéristiques les plus évidentes de la prison se trouve cette notion de privation de liberté et de vie privée. Est-ce là notre nouvelle existence ?