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Pourquoi un haut responsable d’Android quitte Google pour le chinois Xiaomi

Hugo Barra, n°2 d'Android chez Google, sera chargé d'appuyer le développement international de l'entreprise chinoise, notamment en matière de partenariats.

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Publié le 29 août 2013 à 19h59, modifié le 28 octobre 2013 à 10h51

Temps de Lecture 4 min.

Hugo Barra présentant la seconde version de la tablette Nexus 7 à San Francisco, le 24 juillet.

L’équipe dédiée au système pour smartphones et tablettes Android chez Google perd une de ses têtes. Hugo Barra, vice-président en charge d’Android, a annoncé jeudi 29 août son départ du groupe dans quelques semaines, pour rejoindre le constructeur chinois de smartphones Xiaomi, et soutenir son expansion internationale.

"Dans quelques semaines, je rejoindrai l'équipe de Xiaomi pour les aider à étendre leur portfolio et leur business dans le monde, en tant que vice-président de Xiaomi Global", explique Hugo Barra dans un message sur Google+, dans lequel il félicite l'équipe Android pour son travail. "[Hugo] nous manquera à Google, mais nous sommes ravis qu'il reste sur Android", a répondu le responsable d'Android et Chrome, Sundar Pichai, sur le réseau social du groupe.

Avec Sundar Pichai, le responsable du design Matias Duarte ou l’ancien responsable Andy Rubin, Hugo Barra est une des figures publiques de l’univers Android chez Google, notamment chargé des présentations des nouveautés du système, des applications du groupe et des appareils. Il avait dernièrement présenté la dernière version de la tablette Nexus 7 (sortie mercredi en France) et la clé TV Chromecast. Malgré des rumeurs liant son départ à une mésaventure amoureuse au sein de Google, la décision aurait été prise bien avant, rapporte le site AllThingsD du Wall Street Journal.

POSITIONNEMENT HAUT DE GAMME ET FORTE CROISSANCE

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Chez Xiaomi, le responsable de Google sera chargé des affaires à l'international et des partenariats. Actuellement, Xiaomi vit principalement du marché chinois, malgré deux incursions en avril à Hongkong et Taïwan. Comme ses compatriotes Huawei et ZTE, l'entreprise compte ainsi sur l'international pour soutenir son développement. Lors de sa dernière levée de fonds, la valeur de l'entreprise a été évaluée à 10 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros). Il est estimé qu’elle passe à 30 milliards de dollars (22,6 milliards d'euros) d’ici à 2015.

La société, fondée en 2010, a réalisé un chiffre d'affaires de 2,15 milliards de dollars (1,62 milliard d'euros) sur le premier semestre 2013, contre 2,07 milliards (1,56 milliard d'euros) pour l’ensemble de l’année 2012. Sur les six premiers mois de l’année, l’entreprise a vendu 7 millions de terminaux, avec un objectif de 15 millions de ventes pour la fin 2013, réhaussé à 20 millions en août. L'entreprise, au positionnement haut de gamme, fournit des terminaux au prix divisé par deux ou trois face à ses compétiteurs mondiaux, comme Apple ou Samsung. Son dernier modèle haut de gamme, le Mi 2S, aurait été le smartphone le plus populaire du pays sur le premier semestre, devant le Samsung Galaxy S4. Selon Analysys International, cité par TechCrunch, Xiaomi aurait détenu 2,5 % du marché des smartphones au second trimestre 2013, contre 18,6 % pour Samsung et 4,6 % pour Apple.

"Xiaomi ressemble un peu à Apple, mais est vraiment proche d'Amazon, avec quelques éléments de Google", expliquait son fondateur, Lei Jung à Reuters, à la mi-août. L'entreprise vend ainsi ses appareils à bas coût dans le but de réaliser des profits dans la vente de contenus – comme Amazon avec sa gamme de liseuses et de tablettes Kindle ou Google avec sa gamme de smartphones et tablettes Nexus, censés diffuser son magasin Google Play. Le magasin d'applications de Xiaomi a officiellement atteint un milliard de téléchargements, jeudi.

UN SYSTÈME SE VOULANT PROCHE D'IOS

La société est notamment connue pour ses opérations commerciales, vendant ses terminaux par lots limités. En avril 2012, son premier modèle haut de gamme, le Mi One (M1), s'était écoulé à 150 000 exemplaires en 13 minutes, au prix de 1 999 yuan (247 euros). Six mois plus tard, en octobre, le second modèle (M2) s'était vendu à 50 000 exemplaires en moins de trois minutes, selon l'entreprise, au prix de 2 299 yuan (284 euros). L'entreprise s'était associée en décembre à l'équivalent chinois de Twitter, Sina Weibo, pour vendre un autre lot de son second modèle haut de gamme : 50 000 exemplaires sont partis en un peu plus de cinq minutes.

L'attrait des smartphones de l'entreprise ne vient pas que du matériel, mais des modifications apportées au système Android de Google. Le groupe américain fournit librement son système et permet de le modifier en profondeur, notamment pour modifier son ergonomie. Xiaomi est ainsi à l'origine de MIUI, une version d'Android à l'interface retravaillée, rapprochée en de nombreux points de celle du système iOS d'Apple, qui équipe l'iPhone. Au fil des versions, elle a tout de même affirmé sa propre inspiration. Cette version alternative, qui équipe ses smartphones, est également distribuée gratuitement, créant une renommée pour la jeune entreprise dans la communauté des aficionados et bidouilleurs d'Android.

Les efforts de Xiaomi ne sont pas uniques. Si l'entreprise a choisi très tôt son positionnement – un matériel haut de gamme vendu en marque propre avec une version modifiée d'Android –, celui-ci est depuis au centre du développement international du premier équipementier télécom chinois, Huawei, qui opère une montée en gamme sur ses smartphones. Délaissant peu à peu la vente en marque blanche pour opérateur, le groupe développe depuis 2011 sa propre surcouche à Android, Emotion UI, inspirée de la surcouche Nature UX de Samsung.

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