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Les PME doivent accélérer leur transformation numérique

Le Medef veut que les entreprises et les pouvoirs publics prennent conscience de l'enjeu que constitue la transformation numérique pour le pays. Des efforts doivent être accomplis sur la formation des professions intermédiaires du numérique, selon un rapport du BCG.

La France devrait manquer d'environ 200.000 professionnels dont l'activité est liée au numérique, tels que des web masters ou des spécialistes de cybersécurité, selon les estimations du Boston Consulting Group.
La France devrait manquer d'environ 200.000 professionnels dont l'activité est liée au numérique, tels que des web masters ou des spécialistes de cybersécurité, selon les estimations du Boston Consulting Group. (SIPA)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 20 juin 2019 à 07:30Mis à jour le 20 juin 2019 à 07:31

Comment réussir la transformation numérique ? La question est cruciale pour les entreprises, et particulièrement les plus petites d'entre elles, alors que les consommateurs français, eux, ont pris très vite le virage numérique, la France se situant dans le haut des classements pour l'utilisation des applications et autres services digitaux.

Selon un rapport rédigé par le Boston Consulting Group (BCG) avec le Medef, plus d'un tiers des PME françaises ne jugent pas la transformation numérique assez urgente pour la lancer cette année. « Les entreprises ont pris conscience de l'importance du sujet mais ne savent pas toujours comment faire. Une des priorités, cela doit être d'organiser des filières où les patrons puissent échanger et apprendre », estime Christian Poyau, président de la commission transformation numérique du Medef et patron du groupe Micropole.

Dans le peloton mais pas en tête de course

« Aujourd'hui, la France est en tête du peloton mais elle n'est pas là où elle devrait être », juge Christian Poyau. En clair, il y a quelques échappés comme Singapour, la Corée du Sud ou la Finlande, que l'Hexagone aura du mal à rattraper. « D'autant que les étapes de montagne arrivent », ajoute Vanessa Lyon, associée du BCG, continuant dans la métaphore cycliste. « Les positions ne sont pas figées et il va nous falloir investir massivement pour rejoindre la tête de la course, sans quoi nous risquons le décrochage », explique-t-elle.

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Le rapport du BCG met en avant quatre points forts de la France : la qualité des formations scientifiques, l'incitation à la R&D, notamment grâce au crédit d'impôt recherche, la mise à disposition des données publiques et la cybersécurité avec un véritable engagement de l'Etat. Mais l'Hexagone pâtit de la qualité de ses infrastructures télécoms. « Il existe encore beaucoup de zones blanches en 4G et il faut laisser des marges de manoeuvre aux opérateurs pour investir dans la 5G », selon Christian Poyau. Sous-entendu : l'Etat ne devrait pas ponctionner des montants importants lors de la vente des licences.

Un effort à faire sur la formation de masse

« Nous formons des très bons ingénieurs de haut niveau mais nous avons du mal à les retenir. Or, le marché des talents sur le numérique est mondial », avertit aussi Vanessa Lyon. Pour preuve, le gouvernement de Singapour a envoyé l'an passé plusieurs émissaires à Paris pour démarcher le BCG, en proposant au bureau français de migrer une partie des équipes de data-scientists de la capitale dans la ville asiatique, moyennant aides et défiscalisation.

Et il va falloir « franchir un pas en matière de massification des efforts de formation », explique l'associée du BCG. « D'ici à 2022, la France aura un déficit de talents dans le domaine digital de l'ordre de 200.000 personnes. Il s'agit principalement de bac+2, bac+3, de web masters, de spécialistes de cybersécurité. Bref, nous allons manquer d'employés dans ce secteur », prévient-elle.

Guillaume de Calignon

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