Un phénomène inquiétant qui prend de plus en plus d’ampleur en France : la prostitution de mineurs. À Paris en neuf ans, le nombre de plaintes a bondi de 300%, selon une information RTL. En 2013, il y a eu en effet 14 plaintes déposées contre 60 en 2021. Un chiffre qui a donc été multiplié par 4.
Ce n'est plus la rue, mais bien internet qui est la première porte d’entrée vers la prostitution des mineurs aujourd'hui. En trois clics, vous tombez sur des sites où des jeunes filles proposent leurs services tarifés. Sur les photos, on découvre leurs visages juvéniles, elles s'affichent en sous-vêtements sexy, quand certaines posent dans leur chambre d’ados. Si sur l’annonce elles disent être majeures, personne ne vérifie leur identité.
Il suffit pour cela de faire un test, en créant un faux profil d'escorte sur un site de petites annonces très utilisé par des prostituées mineures. Juste après la catégorie recherche d'emploi et immobilier, on clique rencontres éphémères. Très basiquement, la plateforme en ligne demande d'abord de certifier sur l'honneur que la personne a plus de 18 ans, mais pas besoin de carte d'identité.
C’est fait. Après la création d'un pseudo, le site demande la couleur de cheveux, la taille de soutien-gorge, si l'on se déplace ou si l'on reçoit. Dans l'annonce, interdiction d'utiliser le mot "prestation" ou "jeune fille". Pourtant, les photos explicites ne manquent pas. Résultat, au bout de quelques heures, le profil reçoit les premiers messages d'hommes intéressés.
Tout cela, Nina l'a fait. Elle a 15 ans lorsqu'elle tombe dans la prostitution. Fille de bonne famille, ses parents sont chefs d'entreprise dans le nord. Cette bonne élève est harcelée au collège et commence à fuguer. Elle poste donc des dizaines d'annonces, où elle prétend avoir 18 ans. Des proxénètes l'encouragent à enchaîner jusqu'à 15 passes par jour dans des hôtels parisiens, lillois ou espagnol. Avec cet argent, Nina paye sa drogue.
"Énormément de jeunes filles se font démarcher par des jeunes qui leur proposent des packs en leur disant : 'Je m'occupe de tout, je trouve les chambres d'hôtels, je te protège et je prends la moitié des gains'", explique à RTL Christophe Molmy, chef de la brigade des mineurs à Paris.
Grâce au soutien de ses parents, Nina est parvenue à quitter la prostitution à l'été 2021 à 19 ans. Elle est aujourd'hui en BTS et n'a jamais porté plainte contre ses proxénètes. Elle estime qu'elle est la seule coupable. Une pensée très fréquente chez les jeunes prostituées, les plaintes viennent en majorité des familles, de l'éducation nationale ou des associations.
Et pourtant, ce sont ces plaintes qui font avancer les enquêteurs pour démanteler de gros réseaux de prostitution. D'ailleurs, pour la première fois en France, à Paris, un groupe d'intervention dédié à lutter contre le proxénétisme de mineurs a été créé en septembre dernier.
Sept enquêteurs se penchent sur les plus grosses affaires, car le nombre de plaintes explose ses dernières années.
En France, un proxénète risque jusqu'à 20 ans de prison si le mineur prostitué à moins de 15 ans et le client risque jusqu'à sept ans de prison.
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