Comme il m’arrive souvent de le rappeler, une grande partie de mon travail repose sur la capacité d’intégrer rapidement des points de vue différents. C’est une valeur ajoutée importante pour réfléchir de façon efficace aux stratégies d’entreprise. Cela requiert de passer beaucoup de temps à faire de la veille économique dans de nombreux secteurs. Celui de la presse et de l’information est un de ces secteurs. Il m’intéresse tout d’abord à titre personnel, il concerne aussi certains de mes clients directs, mais dans une large mesure il touche largement tous les secteurs économiques. Les informations sociales et économiques affectent au quotidien les décisions de tous les chefs d’entreprises et de leur écosystème. Avoir un regard posé et clair sur la gestion de l’information, sa fiabilité, ou sa pertinence se révèle souvent être un réel avantage compétitif.

En tant que tel, le secteur de la presse subit depuis quelques années de nombreux chocs technologiques. Les nouvelles logiques de distribution et de monétisation adoptées jusque-là, n’ont pas fait leurs preuves. Bien au contraire. L’information est devenue au mieux un support à la publicité ; et au pire un flux sans valeur marchande, dont le contenu s’évapore d’année en année. Or les seuls évolution perceptibles sont d’une part l’arrivée massive de journaux électroniques et autres tablettes, d’une part. Et d’autre part, l’arrivée annoncée d’Apple avec ses propres ambitions propres à provoquer une révolution de la même nature que celle de l’iPod pour la musique… Mais sauf si Apple réédite un exploit en introduisant à nouveau un business model disruptif, les avancées restent techniques et donc insuffisantes.

En attendant, je voudrais vous faire partager une courte vidéo sur la gestion de l’actualité aux USA. Cette vidéo est en anglais, mais pour une fois vous pourrez facilement la sous-titrer en français (constatez donc que je fais des effort) :

Et en France me direz-vous ?  La dernière enquête TNS SOFRES sur le baromètre de la confiance des français, montre que les institutions pour lesquelles la défiance est la plus grande sont les parties politiques et juste après, les médias. Mêmes les banques se paient le luxe de conserver un peu plus de confiance. Mais comment ne pas le comprendre quand on voit à quelle vitesse Haïti devient l’unique sujet d’information, après avoir déplacé en une heure ou deux l’apocalypse virale porcine :

Je prendrai le temps sous peu de revenir sur l’univers de la presse et de l’information, sous l’angle de l’innovation de business model. Et plus précisément sur l’absence totale d’innovation autre que technologique dans cet univers économique, et pourquoi cela l’a-t’il conduit dans l’impasse actuelle.

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